Les chrétiens s’apprêtent à célébrer Noël dans une situation de crise sanitaire due à l’expansion de la maladie à coronavirus. Le curé de la paroisse Jean XXIII de Ouagadougou, Dominic Apee, donne quelques éclairages sur le sens de la fête de la Nativité et sur le dispositif mis en place par la paroisse pour la célébration des messes.
«La fête de Noël est une fête de commémoration de la naissance de Jésus, fils de Dieu. C’est la fête de l’incarnation. Dieu s’est fait homme et est venu dans le monde pour notre salut », affirme le curé de la paroisse Jean XXIII, Dominic Apee. Selon lui, Dieu a tant aimé le monde qu’il a envoyé son fils, Jésus- Christ, pour le sauver. «L’ange Gabriel annonça à Marie (vierge) qu’elle sera la mère du fils de Dieu par l’Esprit Saint. L’enfant qui naîtra donc, sera l’enfant du Très Haut, il s’appellera Jésus», poursuit-il. Ce mystère divin s’est réalisé, il y a plus de 2000 ans. Depuis lors, les chrétiens célèbrent Noël. A Ouagadougou, à la paroisse Jean XXIII, la fête commencera avec une veillée dans la soirée du 24 décembre, communément appelée messe de minuit. Ce jour-là précise-t-il, une crèche symbolisant la grotte dans laquelle est né Jésus, sera érigée. Cette messe comme celle du 31 décembre va drainer du monde. Environ 2 000 personnes, à entendre l’homme de l’Eglise. COVID-19 oblige, un dispositif particulier sera mis en place, informe-t-il.
Le respect des mesures-barrières
« Des précautions telles que la sécurisation des lieux, le respect des mesures-barrières sont envisagées », confie-t-il. A Jean XXIII, la messe sera célébrée comme toutes les années, dans la cour de l’église. Toujours, à écouter le curé, un fidèle qui arrive, avant d’y entrer, doit porter un masque, passé sous contrôle de la sécurité. Ensuite, il reçoit le gel hydroalcoolisé pour désinfecter ses mains. A l’intérieur, la mise en place se fera en respectant la distanciation sociale. Pour question de sécurité, il est recommandé à toutes les églises de l’archidiocèse de Ouagadougou de ne pas aller au-delà de 23 heures. Au cours de la célébration, « Nous prions et essayons d’éduquer les fidèles sur l’existence de la maladie. Nous prions afin que le Seigneur nous en éloigne », déclare notre interlocuteur.
Autrefois célébrée dans la simplicité, la fête de Noël n’est-elle pas devenue de nos jours, une occasion de démonstration de moyens financiers ?
Pour le curé Apee, Noël est la fête de famille. C’est l’occasion des retrouvailles en famille. « C’est cette idée que nous encourageons. Avec la crise économique et sanitaire, les populations agissent avec modération», soutient-il. A la question de savoir si l’Eglise a eu à gérer des épidémies ou pandémies, le curé indique que dans l’histoire récente de l’Eglise, il n’y en a pas. Néanmoins, il a fait cas de la grippe espagnole, apparue au 16e siècle. La situation actuelle est inédite. «L’Eglise n’a pas autant fermé ses portes. Quand il n’y a pas de messe, le chrétien souffre. La messe est capitale. C’est le cœur même de la vie du croyant », estime Dominic Apee.
S’adressant aux Burkinabè, en général et aux chrétiens, en particulier pour ses vœux, il a souhaité une bonne célébration. « Que chacun soit ouvert au message de la venue de Jésus. Que par la grâce de Dieu, le coronavirus disparaisse pour que les activités normales, religieuses reprennent leur cours», conclut-il.