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Extradition de François Compaoré : Que va décider le Conseil d’Etat français ?

Publié le vendredi 18 decembre 2020  |  Aujourd`hui au Faso
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© Autre presse par DR
Détails du décret d`extradition de François Compaoré de la France pour la justice burkinabè
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Sauf changement de dernière minute, ce vendredi 18 décembre 2020, le Conseil d’Etat français livrera son avis sur l’extradition du frère cadet du président déchu Blaise Compaoré, vers le Burkina Faso, dans le cadre de l’affaire Norbert Zongo. Saisi par les avocats de François Compaoré, après l’avis favorable émis par la Cour de Cassation le 4 juin 2019, le Conseil d’Etat, constitue en principe le dernier verrou judiciaire qu’il faudra faire sauter pour «obtenir le retour» du «petit président» vers le pays des Hommes intègres pour s’expliquer sur son «rôle présumé dans l’assassinat du journaliste d’investigation Norbert Zongo et ses compagnons de route le 13 décembre 1998.

En effet, après les décisions favorables de la Cour de Cassation et du gouvernement (le 5 mars 2020), les avocats de François Compaoré ont invoquée «une politisation du dossier» pour justifier la saisine du Conseil d’Etat français. Comme dans tout dossier de ce genre, à force senteur politique, le combat pour l’extradition du frère cadet de Blaise Compaoré se mènera jusqu’au bout. Et aucun cadeau ne sera fait à l’adversaire. C’est du reste ce qu’avait fait savoir, un des avocats du frère cadet de Blaise Compaoré, après la décision de la Cour de Cassation. Me François-Henri Briard déclarait en substance ceci : « A supposer qu’un décret soit effectivement signé par le gouvernement français, nous l’attaquerions devant le Conseil d’État. On a perdu une bataille, mais pas encore perdu la guerre. François Compaoré n’est pas encore extradé», avait-il insisté.

Ce vendredi 18 décembre 2020, marque un nouveau tournant décisif dans le processus enclenché depuis l’arrestation le 29 octobre 2017 de François Compaoré à l’aéroport Roissy Charles De Gaulle de Paris en exécution du mandat d’arrêt émis par la justice burkinabè. Cette audience intervient 5 jours après la commémoration du 22e anniversaire de l’innommable de Sapouy. Une fois de plus, ils étaient des centaines à «saluer la mémoire des suppliciés du 13 décembre 1998 et à réclamer justice en leurs noms. Ainsi, la longue marche vers la lumière se poursuit et, les générations qui se sont succédées depuis ces évènements douloureux sont plus que jamais déterminées à se battre pour la cause.

Notons que si les choses sont allées vite depuis l’insurrection populaire qui a renversé Blaise Compaoré en octobre 2014, le mérite revient à tous ces mouvements qui ont fait la veille et maintenu la flamme de l’espoir durant plusieurs années en dépit de la répression qui s’était abattue sur eux durant ces années de braise.

La justice burkinabè longtemps restée amorphe sur ce dossier qui s’assimile à une «Affaire d’Etat» a saisi l’occasion de l’insurrection pour faire sa mue et s’émanciper du politique. En attendant donc d’être situé sur la décision du Conseil d’Etat, le Burkina Faso retient son souffle et ne souhaite rien lâcher dans cette affaire qui semble lui tendre la main. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’avant d’engager cette lutte contre, l’Etat burkinabè a pris la peine de s’entourer d’une pléiade de juristes et avocats.

Le code pénal dont certaines dispositions pouvaient desservir la cause avait subi un toilettage conséquent. A l’analyse, les enjeux de cette affaire vont jusqu’au-delà du judiciaire, même si c’est sur ce terrain que tout va se jouer. En effet, à travers, François Compaoré, c’est le régime Compaoré qui sera au banc des accusés pour s’être rendu coupable ou complice d’un des ignobles assassinats que le Burkina Faso n’ait jamais connu. Ce régime qui durant 16 ans a rusé avec la justice à travers un simulacre de procédure avant de déclarer un non-lieu est en passe d’être rattrapé par la justice. Alors, que va décider le Conseil d’Etat aujourd’hui ? Le sort de François Compaoré, longtemps «suspecté» mais jamais inculpé dans ce dossier tient à cette audience. Wait and see ! .

Davy Richard SEKONE
... suite de l'article sur Aujourd`hui au Faso

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