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Elections 2020: L’union nationale des administrateurs civils du Burkina(UNABF) relève les failles de l’organisation

Publié le vendredi 11 decembre 2020  |  netafrique.net
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© Autre presse par DR
Elections au Burkina Faso: dans certaines régions, des bureaux de vote sont restés fermés
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Déclaration de l’union nationale des administrateurs civils du Burkina Faso (UNABF) sur l’organisation des élections couplées du 22 novembre 2020 au Burkina Faso.

Au Burkina Faso, la date du 22 novembre 2020 a été marquée par l’organisation d’un double scrutin présidentiel et législatif. Ces élections se sont déroulées dans un contexte sécuritaire délétère et la persistance de la pandémie à coronavirus.

Il y a lieu de féliciter l’ensemble des acteurs du processus pour avoir relevé le défi de la tenue de ce double scrutin nonobstant les difficultés inhérentes à la conjoncture sécuritaire et sanitaire que traverse notre pays.

Cependant, malgré les efforts déployés pour l’organisation de ces élections, elles suscitent beaucoup de commentaires, d’appréhensions, voire de controverses de la part de la quasi-totalité des acteurs. L’UNABF en tant qu’organisation de représentation du corps des Administrateurs civils du Burkina Faso et qui se veut être une structure de réflexion, d’expertise et de prospection, entend par la présente déclaration, apporter sa part contributive au débat en cours en vue de l’amélioration de l’organisation des élections au Burkina Faso. Le contexte à fort risque sécuritaire dans certaines zones du pays ne saurait constituer un argument massue justifiant ce que bon nombre d’acteurs qualifient de défaillance de l’appareil chargé de la gestion du processus électoral.

Les vives récriminations qui ont pu se faire entendre à l’issue de ces élections portent de façon générale sur les dysfonctionnements opérationnels et le manque de professionnalisme du maître d’œuvre du double scrutin présidentiel et législatif. En effet, à travers des déclarations et conférences de presse, il est loisible de relever, entre autres, les critiques suivantes :

la modification de la carte électorale sans concertation et information de l’ensemble des principaux acteurs du processus électoral;
l’ouverture tardive de certains bureaux de vote;
la compilation électronique des résultats à l’exclusive du comptage manuel;
la modification de la liste des électeurs de certains bureaux de vote sans information suffisante des principaux acteurs concernés;
l’insuffisance de bulletins de vote dans bon nombre de bureaux de vote;
la substitution ou la confusion de listes d’électeurs d’une localité à une autre ;
l’insuffisance du personnel et du matériel électoral dans certains bureaux de vote ;
les insuffisances constatées dans le recrutement et la formation d’agents de bureaux de vote ;
le non affichage des listes électorales dans la quasi-totalité des bureaux de vote ;
le manque de collégialité ou l’incohésion des commissaires de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) au moment de la proclamation des résultats faisant peser de fort doute sur l’impartialité et même l’indépendance de la structure.
A l’évidence, ces insuffisances ou dysfonctionnements appellent un certain nombre de questionnements :

quelles sont les causes réelles de ces insuffisances ou de ces dysfonctionnements?
sont-ils le fait de la compétence technique ou opérationnelle de l’organisme chargé du pilotage du processus électoral?
ces insuffisances ou ces dysfonctionnements sont-ils d’ordre structurel ou conjoncturel ?
le cadre juridique et institutionnel de l’organisation des élections au Burkina Faso donne-t-il toutes les garanties d’une organisation efficace et efficiente des élections?
Assurément, ces questionnements suscitent l’exigence d’une réflexion poussée, froide et posée mais, sans passion sur le dispositif organisationnel des élections au Burkina Faso.

A cet égard, l’UNABF, après avoir lancé le débat le 24 octobre 2020 sur : « l’enjeux de l’organisation d’élections apaisées au Burkina Faso dans un contexte de crise sécuritaire et de fragilité de la cohésion sociale », projette poursuivre sa dynamique réflexive et prospective une fois tous les rapports et documents officiels relatifs à l’évaluation du scrutin du 22 novembre 2020 disponibles. Ainsi donc, l’UNABF se donnera les moyens à l’effet d’organiser une activité à laquelle plusieurs compétences se pencheront sur le bilan de ces élections. Bien évidemment, cet exercice sera assorti de propositions à l’endroit des acteurs, à toutes fins utiles.
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