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Corruption dans le secteur minier : Ra-Sablga appelle à la construction d’une coalition patriotique

Publié le jeudi 10 decembre 2020  |  aOuaga.com
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© Autre presse par DR
Corruption dans le secteur minier : Ra-Sablga appelle à la construction d’une coalition patriotique
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Dr Ra-Sablga Ouédraogo, le directeur exécutif de l’institut Free Afrik, a animé un panel ce mercredi 9 décembre 2020, dans le cadre de la 15e Journée nationale du refus de la corruption (JNRC). ‘’Ressources minières : que gagne le Burkina ? Que perd le Burkina ?’’, était le thème de sa communication.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, le directeur exécutif de Free Afrik a salué toutes les organisations de la société civile qui ont œuvré à l’effectivité du nouveau code minier de 2015. Ce code permet désormais au Burkina Faso d’avoir une fiscalité de plus de 27,5% sur le bénéfice des sociétés industrielles au lieu de 17,5%. La deuxième réforme majeure aux yeux du docteur en économie, c’est la loi anti-corruption. « C’est la meilleure loi anti-corruption en Afrique. Il faut rendre hommage au REN-LAC pour le travail qu’il mène depuis 1997 pour éveiller les consciences contre la corruption dans notre pays, mais aussi de renforcer l’arsenal juridique à travers cette loi », a-t-il affirmé.

Pour Ra-Salbga, il est fondamental d’échanger sur l’apport des mines pour le Burkina, car ce secteur est capital pour le développement socio-économique du pays. D’où l’intérêt du thème qui lui a été soumis : « Ressources minières : que gagne le Burkina ? Que perd le Burkina ? ». Dans un premier temps, il a fait l’évaluation des gains et des pertes. Pour faire cela, il est parti d’une matrice d’analyse pour regarder les points à partir desquels on pourrait voir les bénéfices d’une exploitation minière dans un pays. « Si on prend l’exemple de la valeur ajoutée, c’est-à-dire la création de richesse, nous avons une situation dans laquelle cette valeur ajoutée tirée du secteur minier était autour de 6%, un peu moins de 7% en 2018. Quand on regarde l’effet cumulé sur la croissance économique de notre pays, elle n’a pas changé. Ça veut dire que si les mines ont pris de l’essor, c’est peut-être et possiblement au détriment du secteur si bien que l’effet cumulé n’est plus important. La valeur ajoutée créée par le secteur minier est en particulier faible chez nous parce qu’il n’y a pas de connexion en avale et en amont », a-t-il expliqué, avant d’ajouter que les sociétés minières créée des emplois autour de 15 000 voire 16 000 par an. Quant à l’orpaillage, elle crée des millions, mais des emplois à problème. « Là également, l’effet sur les emplois décents est très faible. Il n’y pas d’effet en amont et d’effet en avale ».

Pour Dr Ouédraogo, le principal bénéficiaire de l’or, c’est l’investisseur étranger. Selon lui, ce dernier a des taux de rentabilité record. « Il y a une mine qui a été ouverte en prenant un prêt dans une banque, elle n’a pas fait deux ans d’exploitation et elle a remboursé par anticipation toute la dette parce qu’elle a déjà rentabilisé », a-t-il cité à titre d’exemple.

Que faire pour inverser cette tendance ? Selon le docteur, le peuple doit avoir définitivement en tête que c’est lui qui a le pouvoir et peut le prendre quand il le souhaite. Pour cet économiste, si le peuple se décide de le prendre de façon stratégique et intelligente, le secteur minier subira un changement. « Je suis profondément convaincu de ça. Je souhaite que nous prenons le pouvoir ensemble. J’appelle à la construction d’une coalition patriotique pour l’appropriation nationale du secteur minier. Nous pouvons le faire en faisant en sorte qu’il ait une loi très claire avec les prochains députés. Ainsi, nous allons bannir de façon définitive le conflit d’intérêt dans le secteur. Le conflit d’intérêt est le principal poison des mines », a-affirmé.



Halima K
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