Le scrutin tant attendu du 22 novembre 2020 a débuté ce dimanche matin depuis 6h. Nombreux, les Burkinabè se sont rendus aux urnes pour accomplir leur devoir citoyen. Si dans l’ensemble tout se passe bien selon les organisateurs, des électeurs, eux, ne manquent pas de relever des irrégularités qui pourraient entachées le scrutin.
C’est à 6h qu’était prévue l’ouverture des bureaux de vote sur tout le territoire. Mais jusqu’à 9 h, selon des informations qui nous sont parvenues de diverses localités, certains bureaux n’avaient toujours pas ouverts. N’empêche les électeurs se sont déplacés ça et là pour remplir leur devoir citoyen. Même si bon nombre d’entre eux ont pu voter sans problème, certains ont été confrontés à diverses difficultés.
Des électeurs sont surpris de ne pas retrouver leurs noms sur la liste des agents de la CENI, ou alors le numéro du bureau de vote inscrit sur la carte d’électeur reste introuvable. Ce constat ayant été fait en plusieurs endroits, la CENI a, à travers un communiqué, donné la conduite à tenir. « Les électeurs qui ne retrouvent pas le bureau de vote dont le numéro figure sur leurs cartes d’électeurs sont invités à se référer au bureau de vote portant le numéro immédiatement inférieur à celui figurant sur leur carte. », peut-on lire dans le communiqué.
Selon les explications, c’est après la révision des listes électorales que la CENI a procédé à des opérations de reversements dans certains centres de vote. Les bureaux de vote comptant un nombre peu élevé d’électeurs ont été fusionnés.
Outre ces manquements officiellement constatés, dans plusieurs régions concernées par l’élection, les organisateurs affirment que tout se passe sans incident majeur.
Cependant du côté de l’opposition politique, des irrégularités plus ou moins graves sont relevées.
En effet, le chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré, candidat de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), a affirmé, après avoir voté à l’Ecole franco-arabe de Zogona à Ouagadougou, qu’il y a « un problème au niveau de la cartographie électorale ». Toute chose qui pourrait encourager à « une fraude électorale ». « Les endroits où on doit voter ont été arrêtés. Le dialogue politique a décidé que seul le Conseil Constitutionnel peut décider, dans le cas d’une force majeure, de là où on ne vote pas. Or, depuis 48h, le ministre de la Défense, Chérif Sy, ses services avec la CENI, sont en train de procéder à une modification des endroits où on doit voter », a dénoncé M. Diabré.
Pour le leader de l’opposition, ces cas sont d’ailleurs légions à Gorom-Gorom et dans d’autres parties du pays. Et le candidat de prévenir : « Je suis un homme de paix et un homme d’honneur, mais il est clair que je ne suis pas un idiot du village, encore moins un dindon de la farce ».
Interpellé sur la question de fraude, le président sortant, Roch Kaboré, qui a effectué son vote dans l’arrondissement 12, au secteur 52, a réagi. « C’est une question à laquelle je ne vais pas répondre parce que l’heure est au vote et non aux polémiques. Vous aurez l’occasion de revenir sur ces questions. Mais, aujourd’hui, je voudrai simplement dire que je suis venu voter. C’est un acte patriotique, un acte citoyen, et j’appelle donc tous les Burkinabè, quelle que soit leur tendance, à ne pas faire preuve de paresse, parce qu’il s’agit de la démocratie du Burkina Faso, il s’agit du développement du Burkina Faso et il s’agit également de la paix dans notre pays. Donc il est important que chaque Burkinabè aille voter et choisir celui qui dirigera le pays demain. Les polémiques, c’est pour un autre jour. On a fait la campagne, chacun a parlé, c’est terminé. Aujourd’hui, on vote ».
Jusqu’à l’heure où nous mettions sous presse, le scrutin se poursuit dans le calme sur l’ensemble du territoire, en attendant 18h pour la fermeture des Bureaux de vote.