La course à la présidentielle du 22 novembre s’annonce palpitante. 13 chevaux sont en compétition, pour décrocher les clés du palais de Kosyam. Voici l’analyse des partants.
Distance 2.474 mètres (superficie du Burkina)
13 partants, le nombre de candidats
Allocation 2 mille milliards FCFA (le budget du Burkina)
Particularité : course à la fois d’obstacles, de haie, de terrains plats, attelé
Ouverture des guichets : 6h
Fermeture des guichets : 18 h
Seul le premier à l’arrivée remporte la course à condition d’obtenir plus de 50% du choix des parieurs. Sinon, les deux premiers se retrouveront pour une autre course.
Les étalons ont été classés par ordre alphabétique
Abdoulaye Soma :
Les deux premières lettres de son écurie sont celles de son prénom et nom. Cette intelligence n’est pas sans rappeler les initiales d’un certain Emmanuel Macron soutenu par l’écurie.
En Marche, qui conduira le jeune candidat français à l’Elysée. Jeune, comme Macron, par cette trouvaille, Abdoulaye Soma, espère lui voir ouvrir grandes les portes de Kosyam ce 22 novembre. Artisan farouche de la rupture générationnelle, les parieurs qui misent sur lui, sont formels, l’étalon Soma ne lâche rien. C’est dire qu’il ira jusqu’au bout, en se donnant corps et à âme pour ne pas faire de la figuration.
Ablassé Ouédraogo :
Lui, c’est un pur-sang, sinon, un sang pour sang pur surtout cent pour cent adepte des courses à obstacles. Connu pour adorer courir sans oeillères, sa candidature était attendue vu son parcours ces derniers temps. Il garde ses chances intactes dans cette sphère ou les parieurs aiment ceux qui n’ont pas leur langue dans leur poche. Mais attention, aura-t-il la dextérité nécessaire pour transformer ses formules magiques en une victoire ce 22 novembre. C’est le wait and see. Mais à la vérité son souci premier est de sortir du lot et de se retrouver pas loin des cinq premiers.
Claude Aimé Tassembedo :
Il s’engage dans cette course du 22 novembre, sans driver, issue d’aucune écurie. C’est là, la preuve d’un courage dans cette faune. Ce qui fait de lui, le véritable X de cette course. Par sa décision de prendre part à cette course, l’étalon Claude Aimé Tassembedo traduit un sentiment. Tous les chevaux attelés à des écuries n’ont pas fait la preuve de leur capacité à donner une osmose à la nation. Il ne vient pas en solitaire, parce qu’il a certainement des affidés, mais en solidaire pour redonner vie, assurer une abondance. S’il s’en sort, ce sera certainement la troisième voie dans cette course toujours dominée par des écuries. Lui ignore le vocable échoué. Alors attendons le soir du 22 novembre 2020.
Dô Pascal Sessouma :
Poulain très apprécié, très populaire mais dans une autre vie, Pascal Sessouma fait partie des X synonyme d’inconnue dans cette course nationale du 22 novembre. S’il n’est pas à sous-estimer, il est difficile de le classer parmi les favoris. Il a un entraînement de rupture dans une société beaucoup ancrée dans le conservatisme. Va-t-il se faire entendre ? Certainement, mais de là à vouloir se faire adouber, est une véritable gageure. Attention, ne vendons pas la peau de l’ours avant l’avènement du 22 novembre. Puisqu’avant l’heure tous les Etalons se valent. Lui dans son élan, reste convaincu que la sphère s’en tirera à bon compte si les parieurs misent sur lui.
Gilbert Noël Ouédraogo :
Jeune étalon qui bénéficie d’une écurie présente sur le territoire depuis belle lurette. Il ne le dit pas, mais ne le pense pas moins, à travers une formule biblique « ne regardez pas ma jeunesse, regardez mon projet ». Gilbert Noël, se fait discret ces temps-ci, mais attention, l’eau ne dort jamais, elle bouillonne dans le calme. Serait-ce la stratégie de Gilbert Ouédraogo et son écurie ? Tout porte à croire. Il connaît cette course pour y avoir pris part par le passé, il connaît les parieurs, reste maintenant à les décider à miser sur lui. Son projet prône aussi une rupture et appelle à une action plus soudée.
Kadré Désiré Ouédraogo :
l’étalon Kadré Désiré Ouédraogo était attendu pour la course de 2015. Les parieurs alors lui avaient ouvert grand leurs espoirs et comptaient sur lui, pour mener la course et pourquoi pas, la gagner. Il avait fait faux bonds pour des raisons à lui seul propres. Cette année, sous l’appel de parieurs, Kadré Désiré Ouédraogo s’est lancé pour la conquête du seul fauteuil unique de la République. Ses partenaires qui voient en lui, le vrai KDO pour sortir le Burkina des péripéties conjoncturelles, présentent son cursus à la fois intellectuel que politique comme de véritables atouts. Pour s’asseoir à Kosyam, cet étalon devra d’abord sortir du lot, avant de prendre la première place afin de se trouver premier citoyen de la République le 22 novembre.
Monique Yéri Kam :
Une exception, puisque c’est la seule jument dans cette course à multiples facettes. Si pour de nombreux parieurs, elle fait l’exception qui confirme la règle, bien d’autres voient en elle une probable Hélène Shirleaf de la sphère. Ses partisans, surtout, partisanes, en sourdine espèrent la voir rallier tous les déçus des autres écuries, mais également, toute la gent des juments qui compte plus de 50% de la population, en priant que ce nombre soit porté sur sa course le 22 novembre 2020. Elle a ses atouts. Son écurie refuse qu’on parle d’elle en termes de tocard, une inconnue avec ses chances, oui, mais pas tocard.
Roch Marc Christian Kaboré :
Etalon sorti vainqueur de la course de 2015, où il a triomphé de certains concurrents, notamment Zéphirin Diabré, Ablassé Ouédraogo et Tahirou Barry. Cheval à battre et à abattre, Roch Marc Christian Kaboré met en avant son bilan dans la sphère où il a toujours gravi avec succès différents types de courses. Sa faiblesse, pour ses adversaires, c’est son rythme, lent, indolent ; lui, il rétorque imperturbable que c’est bien une qualité d’un cheval emblématique. Ses parieurs affirment que la course est pliée. Ils passent du “Tuk gili”, à un “coup KO” et pour faire fort, ils disent simplement, “mwen vooka”. Prudent, l’étalon Kaboré refuse de tomber dans la confiance absolue de ses partenaires. Même si en son for intérieur, il en sera ravi comme en 2015.
Ségui Ambroise Farama :
La sphère l’a véritablement connu dans le rôle noble de défenseur de la veuve et de l’orphelin. En fait, à y voir de près, en s’engageant dans la course pour le fauteuil à Kosyam, Ségui Ambroise Farama ne s’éloigne pas de ses objectifs professionnels. Il veut plutôt se donner les coudées franches pour plus de liberté et de dynamisme. Lui-même le dit, il veut ouvrir la sphère aux autres sphères pour faire face aux turpitudes du moment. Ses adversaires disent qu’il a contre lui, sa jeunesse, lui rétorque que les âmes bien nées, n’attendent pas le poids de l’âge. D’ailleurs les plus anciens ont échoué, d’où sa décision de participer à cette course. Il incarne le proverbe qui soutient que « qui veut aller loin ménage sa monture », qu’il reprend en disant “qui va aller loin menace, ses adversaires”.
Tahirou Barry :
C’est l’attrait. Il ne semble pas forcer sa course, mais se trouve à bon endroit. La course de 2015 l’avait placé en troisième place, derrière des chevaux qu’il retrouve à cette course, Roch Marc Christian Kaboré, Zéphirin Diabré. C’est dire que Barry se retrouve dans son biotope. Cheval habitué aux courses diffciles et qui peut en cours de chemin marquer un arrêt, Barry est attendu cette année d’autant plus qu’il a quitté sa première écurie, pour se lancer dans une autre. Aura-t-il les mêmes faveurs des parieurs comme en 2015, où son entraînement, il le faisait avec son mentor ? Dans cette course ouverte, les parieurs de l’étalon Barry croient dur comme fer, qu’il a les moyens de s’en tirer à bonne place à l’issue de la course du 22 novembre 2020.
Wend-Venen Eddie Komboïgo :
Il fait partie des chevaux crédités du tout possible. Il peut être à l’arrivée sans surprendre, il peut aussi être recalé sans surprendre. Même si son écurie scande la première place à tout prix. Ses adversaires, qui le considèrent comme un blanc-bec, devront faire preuve de prudence. Si Wend-Venen Eddie Komboïgo est à la course de ce 22 novembre, c’est parce qu’il a fait preuve à la fois de résistance, d’intelligence pour s’imposer dans son écurie. A cet atout, il y a bien un second à ne pas négliger, son écurie a toujours été à l’arrivée ces vingt dernières années. Lui-même se montre serein. Les turbulences qu’a connues son écurie avec le départ de bien de drivers ne l’émeuvent pas. Lui qui préfère voir le verre plein aux 4/5, nourrit bien l’ambition de s’asseoir à Kosyam le 22 novembre 2020.
Yacouba Isaac Zida :
Il y a six ans, il s’est montré intrépide au moment où la sphère tanguait. Etait-ce le fait d’un sursaut, ou juste un entraînement pour la course de ce 22 novembre ? Il a la particularité d’être le seul cheval, qui refuse le contact direct avec ses partenaires et mène une campagne par personne interposée. L’étalon Zida connaît les bienfaits du fauteuil présidentiel, même s’il en a été titulaire seulement 21 jours. Pour cette course, ses soutiens sont convaincus que le fauteuil après l’avoir obtenu par les armes, il se l’appropriera par les urnes. Pari risqué ? Lui, il n’a plus peur de rien. Dans la course du
22 novembre 2020, des noms le connaissent bien, comme Abdoulaye Soma qui l’a directement côtoyé à ses heures d’éclats.
Zéphirin Diabré :
Un étalon dur à cuir. Même si ces dix dernières années, il s’est illustré comme le meilleur cheval constant. Toujours deuxième à la course et toujours premier à diriger les chevaux de l’écurie qui auront échoué aux portes de Kosyam, mais majoritaires au Parlement. Pour cette course, Zéphirin montre son optimisme qui tient de la prise en compte des causes de ses échecs passés. Sur une belle lancée depuis bien longtemps, l’occurrence de cette course a perturbé la sérénité que vivait sa maison avec de nombreuses défections. Si d’aucuns voient cela comme une entrave, lui estime que c’est un atout puisque par ces défections, son écurie s’est débarrassée des tourneurs en rond. Cette fois, Zéphirin est plein d’espoir de prendre la première place face à l’étalon Roch Marc Christian Kaboré qui l’avait battu d’une longueur d’avance en 2015 sur cette même distance, dans cette même course. Mais, étalon d’espoir, Zéphirin répète bien que la pluie d’hier est bien partie avec son torrent.