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Yacouba Isaac Zida : “Les généraux Gilbert Diendéré et Djibril Bassolé ont un carnet d’adresse qui, s’ils le désirent peuvent contribuer à la perspective d’une négociation avec les terroristes”

Publié le mercredi 18 novembre 2020  |  netafrique.net
Yacouba
© aOuaga.com par DR
Yacouba Isaac Zida
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C’est une interview exclusive de l’ex premier ministre burkinabè Yacouba Isaac Zida avec Netafrique. Exilé au Canada depuis 2016, il est aujourd’hui pleinement engagé dans la course à la magistrature suprême pour présider la destinée de notre pays durant ces 5 prochaines années. Sans détours, il aborde ici plusieurs points tels que la situation sécuritaire, le bilan de la gestion du président Roch Kaboré, ses relations avec le CDP et l’UPC,… Lisez ci-dessous la troisième partie de l’interview.

Avez-vous des rapports aujourd’hui avec l’ancien président Blaise Compaoré ?

Oui je n’ai jamais cessé d’avoir des rapports avec le président Blaise Compaoré ; même s’il faut le reconnaître par moment il y a eu des désaccords.

Et le général Gilbert Diendéré ?

Je n’ai pas de contact direct avec le général Diendéré. Mais j’ai des nouvelles qu’il va bien et pour l’instant cela me semble suffisant.

Il aurait fait savoir dernièrement qu’il est meurtri par la situation sécuritaire du pays et est disposé à apporter son aide, surtout que les militaires qui tombent sont des frères d’armes, des personnes qu’il a contribuées à former. Etes-vous prêt à accepter cette aide si toute fois vous êtes élu président ?

Bien sûr que je suis prêt à accepter son aide. Je crois que le général Diendéré a un carnet d’adresse tout comme le général Djibril Bassolé et bien d’autres personnes dans notre pays que je ne citerai pas ici, qui, s’ils le désirent peuvent contribuer à la perspective d’une négociation avec les terroristes. Je crois contrairement à Roch qui pense que les négociations sont chère payée, que la paix de notre pays n’a pas de prix. Si même aujourd’hui les terroristes nous demandent par exemple la tête de Roch contre la paix, lui-même devrait être prêt à donner sa tête. Thomas Sankara nous a dit qu’un dirigeant qui n’est pas prêt à se sacrifier pour son pays ne mérite pas de gouverner ce pays. Donc vous voyez qu’il n’y a rien de cher payé. J’ai cru comprendre que son ancien premier ministre disait être prêt à négocier avec le diable pour nous développer ; s’agissait-il donc de simples mots ?

Aujourd’hui le MPP se dit confiant pour « le Un coup KO pour la présidentielle. » Quel est votre avis ?

Le MPP ne gagnera pas ces élections, on ne parle même pas de coup ko. Comme on dit chez nous quelqu’un ne se chatouille pas lui-même pour rire ; c’est exactement ce que le MPP veut faire mais ça ne marche pas. C’est de l’absurde. Ils ont eu cinq années pour faire la campagne et non pas trois semaines. Cette campagne des cinq années était lamentable puisque le nombre de veuves et d’orphelins s’est multiplié de manière exponentielle avec une crise humanitaire jamais vue dans notre pays. Cette campagne des cinq dernières années marque les consciences des burkinabè à un tel niveau que le tapage de ces trois dernières semaines ne peut pas faire oublier. Je suis donc certain que les électeurs ne vont pas accorder les voix nécessaires au MPP pour perpétuer la misère de notre peuple.

Au-delà de votre candidature, comment voyez-vous l’issue de cette élection présidentielle ?

En 2015 lorsque nous allions aux élections, l’atmosphère était tout autre. L’espoir d’une renaissance de notre pays était perceptible. Mais le désenchantement est immense et c’est très dommage. Aujourd’hui cette élection a plutôt un goût de dernière chance comme on dirait à un condamné de faire sa plaidoirie, ça passe ou bien ça casse. Les burkinabè savent très bien que s’ils se trompent c’est l’enfer mais nous sommes en démocratie et la règle c’est la volonté de la majorité. Cela étant il nous reste donc à prier afin que la majorité ne se trompe pas de choix.

Quel est votre adresse à l’endroit des militants de votre parti et à tous les électeurs du Burkina Faso ?

Je voudrais dire au peuple du Burkina Faso qu’il est encore temps de redresser le navire. L’insécurité et la misère ne sont pas des fatalités. Ceux qui s’empressent de dire que le terrorisme est un phénomène mondial et que même les grandes puissances en sont victimes, leur servent cette rhétorique juste pour les endormir et justifier leur propre incompétence. Les burkinabè doivent prendre le temps de réfléchir et de ne pas se laisser pomper l’air dans le cerveau car cette élection est un choix entre la survie d’une part et la déliquescence totale du Burkina en tant que pays d’autre part. le choix de chaque burkinabè l’engage devant la nation devant l’histoire et devant l’éternité, et c’est pourquoi celui qui ne sait pas quoi choisir doit simplement s’abstenir pour ne pas se rendre coupable des milliers de morts et de millions de déplacés. Ce que le MPP n’a pu faire pendant les cinq années, il ne pourra pas non plus le faire les cinq années à venir même s’il avait la confiance des électeurs. Mon devoir en tant que citoyen c’est de sensibiliser et ma part en tant que politique c’est d’œuvrer à ce qu’une alternative soit possible, et je crois avoir tout cela du mieux que je peux. Enfin je souhaite une élection paisible dans la transparence, et je prie que Dieu Tout-Puissant conduise tout ce processus et accorde sa paix à notre pays le Burkina Faso.
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