A 47 ans, Yeli Monique Kam est la seule femme engagée dans la course à la présidentielle. Elle est titulaire d’un master en marketing et stratégie. Après 15 années passées dans le privé, elle crée en 2018, son entreprise spécialisée dans l’assurance. Mariée et mère de 5 enfants, elle est aussi engagée dans le milieu social et politique. A l’émission « un candidat, un programme », du 13 novembre 2020, la candidate du Mouvement pour la renaissance du Burkina Faso (MBF) a affirmé que si elle accède au pouvoir, elle va négocier avec les groupes armés, qui, attaquent depuis 2015 le Burkina Faso.
Dans son programme, elle place l’éducation au centre. Et Yéli Kam a été bien « cuisinée » sur cet aspect sur le plateau de la RTB. D’emblée, les animateurs de l’émission ont voulu savoir ce qu’elle reproche au système éducatif actuel. « Notre système éducatif va mal. Les maux dont souffre la société burkinabè ont pour origine la mauvaise qualité de l’éducation dont les conséquences sont le chômage massif des jeunes, l’incivisme, le terrorisme, la pauvreté et même la mal gouvernance », a-t-elle répondu. A la question de savoir comment elle compte révolutionner le système éducatif, elle a affirmé que la société burkinabè va mal et il faut définir les conditions de sa renaissance. « Le Mouvement pour la renaissance du Burkina Faso, à travers son projet de société, a défini les conditions de la renaissance du Burkina Faso par le biais d’une éduction compétitive. Nous allons convoquer des états généraux pour refondre notre système éducatif et définir de nouveaux programmes d’enseignement technique professionnel et créer un centre de métier par commune. Nous allons créer un institut polytechnique par province et une université professionnalisante par région. C’est seulement par l’éducation que nous allons parvenir à faire renaître notre société et à remplacer le système actuel qui est obsolète », a-t-elle expliqué. Pour rendre la gratuité de l’école effective, elle compte procéder par des allocations budgétaires importantes. A écouter l’aspirante au pouvoir, elle a un projet d’allocation budgétaire de mille milliards à investir dans le secteur de l’éducation pour la rendre gratuite jusqu’à la fin du second cycle.
La réduction du train de vie de l’Etat étant sur toutes les lèvres, si la « Yennega de l’éducation » accède au pouvoir doit-on s’attendre à plus de ministères ou moins ? « Nous nous attendons à réduire les dépenses de fonctionnement de 25%. Cela veut dire que l’ensemble des ministères sera impacté par cette nouvelle gestion ». Pour ce qui est du nombre d’institutions, elle a fait savoir qu’elle va créer une Chambre des sages et procéder à la suppression de certaines comme le Haut conseil du dialogue social et le Médiateur du Faso.
« Pensez-vous que ces institutions sont ‘’inutiles’’ au point de vouloir les supprimer ? » a relancé un des journalistes. « Nous allons les remplacer par une Chambre des sages constituée de 130 membres. Cette Chambre aura pour compétence de contrôler l’action du gouvernement et de négocier la paix intérieur et extérieur ».
Sur le sujet du retour de la paix au Burkina, elle a indiqué qu’il faut négocier avec les groupes armés. Avec la contribution de la Chambre des sages, a-t-elle précisé, elle va entamer un dialogue avec les groupes armés. Et comment compte-t-elle s’y prendre concrètement ? « Concrètement, nous voulons savoir qui nous attaque et qu’est-ce qu’il veut ? Si nous avons des éléments de réponses, nous allons maintenant entamer la négociation », a-t-elle répondu. « Et si c’est une partie du territoire qu’ils veulent », a rebondit un de nos confrères. « Nous nous avons une souveraineté. Il y a des aspects de l’intégrité territoriale qui ne sont pas négociables. Nous allons l’intégrer aussi parce que lorsqu’on dit dialogue, chaque partie vient avec ses revendications. Il s’agit ici donc de concilier les deux parties. Il y a des aspects comme l’intégrité du territoire qui ne sont pas négociables », a-t-elle précisé.
Au titre de la paix intérieure, Yeli Kam va proposer un contrat social aux partenaires sociaux. Il s’agit, selon elle, de démonter sa bonne volonté à travailler pour une efficacité de ses actions dans l’immédiat afin que les fruits de la croissance profitent au citoyen.