La 1re édition des « grandes assises du théâtre national » se déroule du 12 au 14 novembre 2020 à Ouagadougou. L’événement vise à insuffler une nouvelle dynamique aux arts de la scène du Burkina.
Les questions brûlantes liées à la fiscalité, à l’intermittence, aux droits d’auteurs et droits voisins des artistes du théâtre méritent un diagnostic profond et des échanges inclusifs de tous les artistes de toutes les régions du Burkina Faso. C’est la conviction de la Fédération nationale du théâtre au Burkina (FENATHEB). Elle organise, à cet effet, du 12 au 14 novembre 2020 à Ouagadougou, la 1re édition des « gandes assises du théâtre national ».
Selon le président de la FENATHEB, Paul Pingrewendé Zoungrana, cette rencontre est avant tout une célébration du théâtre dans toute sa dimension, et une invite à la famille du 6e art à consolider ses liens de fraternité et de solidarité. Mais, l’absence d’un dialogue inter-générationnel, interdisciplinaire, interrégional, a-t-il déploré, crée souvent des malentendus qui entravent parfois la cohésion et le rayonnement du théâtre burkinabè. Or, le théâtre et les disciplines apparentées (humour, marionnette, conte, etc.), selon le président de la FENATHEB, Paul Zoungrana, ont tous des spécificités à prendre en compte dans un débat sectoriel, nécessaire pour la représentativité de toutes les disciplines artistiques. De plus, Il n’existe quasiment pas, a-t-il souligné, de cadre de réflexion et d’échanges qui réunit les artistes de théâtre de toutes les régions du Burkina pour se pencher sur les problématiques de la professionnalisation. « Il est donc important et opportun que nous nous retrouvions pour partager nos expériences et construire ensemble des horizons plus rayonnants pour le bonheur des artistes et des populations », a déclaré M. Zoungrana, par ailleurs, metteur en scène.
« Un travail extraordinaire »
Outre les thématiques sus-mentionnées, il a indiqué qu’il s’agira également de financements, de mutuelle de santé, des Lompolo(cérémonie de distinction des hommes et femmes de théâtre, ndlr), de colloques, de communications, de tables rondes et de discussions à bâtons rompus. Ces « Grandes Assises du théâtre national » doivent donc être, a-t-il poursuivi, un véritable cadre de concertation constructive et de solutionnement des maux que vivent les artistes du théâtre.
De l’avis du parrain de ce premier rendez-vous des assises du théâtre, Prosper Kompaoré, ce conclave poursuit plusieurs objectifs. Il s’agit, entre autres, a-t-il cité, de « partager le sentiment d’être une seule famille » et d’enrichir la synergie sectorielle entre les différentes disciplines artistiques. Pour lui, le « travail extraordinaire » abattu par les acteurs de théâtre n’est pas reconnu à sa juste valeur par les populations. Il y a donc, a estimé le directeur de l’Atelier théâtre burkinabè (ATB), une justice à rendre à toutes ces personnes qui contribuent à faire vivre le 6e art au pays des Hommes intègres. Il a invité, par conséquent, les participants à échanger dans un esprit de fraternité afin de parvenir à une renaissance du théâtre burkinabè. Selon le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, Abdoul Karim Sango, le théâtre et les arts apparentés participent à l’animation de la vie culturelle.
Cependant, des défis, liés notamment au financement des activités artistiques, a-t-il relevé, subsistent. Embouchant la même trompette que son prédécesseur à la tribune, il les a ainsi exhortés à des débats instructifs et inclusifs pour l’avènement d’une économie culturelle forte.