Présidentielle 2020 : Zéphirin Diabré sur la RTB : « Si vous n’avez pas le sens de l’urgence, vous ne prenez pas la mesure du danger

Publié le jeudi 12 novembre 2020 | aOuaga.com

© Autre presse par DR
Passage de Zéphirin Diabré dans l`émission "un candidat un programme"

‘’Un candidat, un programme’’ est une émission conçue par le Conseil supérieur de la communication (CSC) dans le cadre des élections présidentielles du 22 novembre 2020. Etait sur le plateau de la RTB ce mercredi 11 novembre 2020 pour défendre son programme, Zéphirin Diabré, le champion de l’Union pour le progrès et le changement (UPC).

Comme il fallait s’y attendre, l’émission a été fortement marquée par la situation sécuritaire du Burkina Faso. Lookman Sanfo de la télévision 3tv, et Ismaël Ouédraogo de Burkina Info, ont co-animé cette plage octroyée aux candidats. En face d’eux, Zéphirin Diabré de l’UPC, qui aspire à occuper le fauteuil présidentiel, a développé son programme.

Première observation de Lookman Sanfo sur le programme du candidat : il n’y a aucune offre en rapport avec un pays qui est en voie de disparition. En plus, ‘’Zeph’’ traite le Burkina d’Etat failli. Ne dramatise t-il pas la situation du pays ? « C’est un Etat qui, dans un certain aspect, n’est pas à même d’assurer sa fonction régalienne. Lorsque nous sommes sortis avec la CENI dans le processus d’enrôlement, nous avons fait un rapport qui montre que dans 17% du pays, il n’a pas été possible d’aller à la rencontre du citoyen pour lui délivrer une carte d’électeur. Ça veut dire que dans 17% de notre territoire, notre Etat est dans l’incapacité d’assurer une présence devant permettre au citoyen de voter », s’est-il justifié avant d’ajouter : « Si vous n’avez pas le sens de l’urgence, vous ne prenez pas la mesure du danger. Nous avons plus d’un million de Burkinabè qui sont des déplacés internes. Allez leur dire que l’Etat n’est pas failli. On a plus de 500 000 élèves qui ne vont plus à l’école. Allez leur dire que l’Etat n’est pas failli ».

Que pense le président de l’UPC de la gestion de la Covid-19 au Burkina Faso ? « Nous avons relevé un certain nombre de manquements. Si le gouvernement avait pris en compte nos suggestions, le pays aurait connu une meilleure gestion de la pandémie. Par exemple, nous pensons qu’il y a eu un retard dans la prise de décisions. Parce que depuis fin décembre, on savait, qu’il y avait un problème. Mais comme toujours, on a attendu. Deuxièmement, au début, ils n’ont pas pris la maladie comme une urgence nationale pour en faire un sujet de concertation de l’ensemble des forces vives. Ils ont pensé pouvoir gérer seul ».

Autre sujet, pour le président du parti du Lion, il faut revoir le recrutement des étudiants dans la faculté de médecine. Il prend, par exemple, le cas des Etats-Unis où un étudiant en licence peut devenir médecin. « J’ai regardé la formation des médecins dans le monde entier, j’ai un grand respect pour la manière dont nos médecins sont formés, mais je me dis qu’on peut aussi avoir d’autres idées. J’ai été frappé par la façon de recruter les médecins aux Etats-Unis. Là-bas, il faut faire d’abord une formation de trois ans en tronc commun. Et vous passez ensuite un concours à l’école de médecine. Il s’avère que des gens qui ont fait une licence en Lettres modernes passent le concours et deviennent médecin. Ici on nous dit qu’il faut faire forcément les sciences », a-t-il regretté.

Interrogé également sur son ambition de canaux pour relier la mer au Burkina, ‘’Zeph’’ était à l’aise, pour démontrer que son projet n’est en rien pharaonique, et que s’il y a la volonté, tout est possible.

La note drôle dans cet entretien est que l’aspirant au pouvoir d’Etat n’a aucune idée du prix d’un paquet de sucre à la boutique. «Il y a longtemps j’ai acheté un paquet de sucre moi-même. Je ne peux pas vous dire le coût ».

Halima K

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