La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a échangé, le lundi 9 novembre 2020 à Ouagadougou avec les responsables de partis politiques et d’organisations de la société civile sur l’organisation des élections du 22 novembre.
A moins de deux semaines des élections couplées présidentielle et législatives du 22 novembre prochain, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) se livre à un devoir de redevabilité. L’institution a fait le point de l’organisation du scrutin aux responsables de partis politiques et d’organisations de la société civile lundi 9 novembre 2020. Le président de la CENI, Newton Hamed Barry a indiqué qu’à l’étape actuelle, l’ensemble de ses commissaires sont dans les régions en vue de désigner les membres de bureaux de vote et de les former. Le patron de la CENI a confié que son équipe s’attelle aussi au déploiement du matériel électoral lourd en commençant par les régions éloignées de la capitale. A ce propos, il a rassuré qu’à partir du 16 novembre prochain, l’ensemble du matériel devrait être disponible dans les différentes communes. M. Barry a, en outre, exhorté les partis politiques en lice pour les élections à transmettre au plus tard le 12 novembre 2020 la liste de leurs délégués pour l’observation des 21 155 bureaux de vote au niveau national et 68 à l’étranger conformément aux dispositions du nouveau Code électoral. Il a, dans la même lancée expliqué que les partis politiques doivent également désigner des représentants pour les 368 centres de compilations à bonne date afin que des badges leur soient délivrés. La question sécuritaire a été aussi au cœur des échanges. La CENI dit déplorer l’incident malheureux survenu dans l’Oudalan, le dimanche 9 novembre, où le chauffeur d’un député a été tué par des hommes armés non identifiés. « Nous invitons les 125 partis et formations politiques concernés par les élections à respecter les consignes qui leur ont été données », a-t-il souhaité. Le bilan dressé par la CENI a suscité des réactions au sein des responsables politiques. Il s’agit, entre autres, du mode de publication des résultats au soir du 22 novembre et l’allègement des dispositions du code électoral afin que les « petits partis » puissent disposer des représentants dans les bureaux de vote au même titre que ceux qui ont une assise financière. Concernant la première préoccupation, le président de la CENI a fait savoir que la proclamation des résultats pour les deux scrutins se fera commune par commune et que des dispositions sont prises afin que chacun puisse suivre. Au sujet de la seconde préoccupation qui a cristallisé les débats, M. Barry n’est pas allé du dos de la cuillère pour se faire comprendre. « Si la CENI transige avec la loi, c’est vous-mêmes qui allez tirer à boulet rouge sur nous. Ne comptez pas sur moi pour violer la loi », a-t-il martelé. Une position soutenue par des représentants de certains partis politiques qui estiment que le lieu n’est pas indiqué pour une telle doléance. « Si certains pensent qu’ils sont lésés, c’est à l’hémicycle qu’ils doivent faire la requête pour une révision du code électoral », a précisé Moussa Zerbo de l’Union pour le progrès et le changement.