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L’éducation de qualité : Une responsabilité partagée ( Etude du Dr Aoua Carole Congo)

Publié le mercredi 4 novembre 2020  |  NetAfrique.Net
Baccalauréat
© aOuaga.com par A.O
Baccalauréat 2020 le lancement ce matin au lycée mixte de Gounghin
OUAGADOUGOU, le 03 août 2020. Le ministre de Education nationale et de la Promotion des langues, Stanislas Ouaro, a procédé ce lundi 3 août 2020 au lancement du Baccalauréat 2020 sur toute l’étendue du territoire du Burkina Faso au lycée mixte de Gounghin.
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L’éducation est le centre d’intérêt de toutes les communautés qui aspirent au développement durable. Si dans les sociétés traditionnelles la conception de l’éducation de qualité se perçoit principalement dans le comportement social vertueux de l’individu, dans les sociétés dites modernes, la qualité de l’éducation est symbolisée par le succès économique des bénéficiaires. La qualité de l’éducation trouve alors son fondement dans la vision de la société.

Les aspirations individuelles et collectives convergent vers cette vision, conduisant les décideurs sociaux et politiques à élaborer des outils de politiques et à créer des cadres propices pour l’atteinte des objectifs poursuivis. Ainsi on retrouve des conceptions formalisées de l’éducation, dans l’histoire de l’Afrique, notamment dans les prescriptions des chefferies traditionnelles et dans des chartes comme celle du Mandé qui date de l’année 1236 selon les historiens. Les conceptions de l’éducation se retrouvent aujourd’hui dans les lois d’orientation de l’éducation de la quasi-totalité des pays du monde. Le présent article pose la problématique de la qualité de l’éducation, questionne les pratiques sociales et situe les responsabilités.

Dans une enquête réalisée au Burkina Faso et hors de ce pays africain, les perceptions exprimées par deux-cent quarante (240) personnes ont été recueillies par questionnaire partagés en ligne et des interviews en présentiel au Burkina Faso. Elles ont ensuite été analysées. Les participants relèvent un ensemble de critères de la qualité de l’éducation aujourd’hui. La méthode qualitative est utilisée pour observer des faits sociaux. L’examen des perceptions actuelles nous permet de même de situer les responsabilités des parties prenantes de l’éducation.

1. Conceptions traditionnelles de l’éducation et sa qualité

Dans les sociétés traditionnelles africaines d’antan, l’éducation était régie par des règlementations et des prescriptions sociales d’où une description de sociétés organisées par les historiens. L’éducation traditionnelle était et reste fondée sur les traditions. En Afrique, cette éducation est conduite de génération à génération depuis des temps immémoriaux. Ainsi, de l’Egypte pharaonique au royaume de Madagascar en passant par les empires et les royaumes du Ghana, du Kanem, du Mali, du Macina, des Grands Lacs, du Kongo d’Abyssinie du Bénin, du Moogho, etc., l’éducation a été pensée et régie par des règles pendant des siècles avant la colonisation du continent. Dans les littératures écrite et orale sur les empires et royaumes du continent africain, l’éducation, à travers les rites initiatiques, les contes, et les récits oraux, a revêtu une très grande importance. Cette littérature et les restants de pratiques traditionnelles de protection de la vie prouvent que l’Afrique est suffisamment entrée dans l’histoire et l’a même impactée. Les prescriptions sociales enseignées par les chefferies traditionnelles et les contrats sociaux oraux des sociétés nomades sont des exemples d’outils et de stratégies qui confèrent une place primordiale à l’éducation dans les stratégies de gouvernance des communautés. De la transmission des valeurs au comportement de l’individu, l’éducation est un processus d’enseignements/apprentissages mais aussi de respect des conditions de cohésion sociale, en l’occurrence le respect des autres, la courtoisie, l’intégrité, le travail et la solidarité.

2. Conceptions moderne de l’éducation

Les mutations sociales actuelles, la globalisation et les médias ont fait évoluer le concept de l’éducation. Dans ses conceptions modernes, l’éducation est centrée sur l’apprenant et elle est plus tournée vers le développement économique que social. L’éducation moderne est symbolisée par la diplomation, les qualification et compétences monnayables mais aussi une somme d’expériences dans son domaine de formation. L’éducation moderne, c’est aussi l’ensemble des apprentissages grâce aux médias connectés à l’Internet. Cette éducation est en passe de remplacer les parents et formater des enfants dans des modèles exogènes, ce qui, d’une part peut leur être favorable dans un monde globalisé et d’autre part leur faire perdre peu à peu les valeurs de leurs racines. Pour faire face aux défis, l’UNESCO a appelé, en 2019, à renforcer l’éducation et la culture comme outil de résilience en Afrique[1].

Aujourd’hui l’éducation, notamment en Afrique, produit des compétences en termes de connaissances appliquées, de savoirs et savoir-faire. Ainsi, dans tous les pays, émergent des élites intellectuelles, économiques et sociales très actives, produits de l’éducation. Dans tous les domaines d’activités, l’investissement en intelligences, en temps, en énergie et en moyens payent en résultats visibles dans le monde, comme le témoigne D. C, une personne interrogée : « Nous avons des experts dans tous les domaines, même dans l’exploration scientifique de l’espace et des mers. C’est grâce à la qualité actuelle de l’éducation. Il y a plus d’opportunités d’apprentissages et de formations. Nous n’avions pas ces opportunités avant ». Cependant, la qualité de l’éducation est actuelle à l’épreuve de beaucoup de mots sociaux qui motive des perceptions négatives.

3. Quelques perceptions de la qualité de l’éducation

Les perceptions retenues portent sur les comportements des élèves dans les écoles, le rôle des parents, l’incivisme, la défiance de l’autorité, les nouveaux outils d’éducation, la violence en milieu scolaire, etc. Pour O. T., un parent d’élève, « l’éducation de qualité est celle qui forme tout l’être de l’individu et qui permet son insertion harmonieuse dans la société ». Pour G. I., autre parent d’élève, « Je dirai que mon enfant a une éducation de qualité si plus tard il a un travail salarié et prend soin de moi ». Certaines personnes ont répondu en mettant en exergue le coût de l’éducation : « L’éducation de qualité est un investissement coûteux. Il faut aller dans les écoles chères pour bénéficier de cette éducation ». D’autres ont évoqué le manque de repères des enfants :

« Les familles ne sont plus comme avant. Il y a beaucoup de séparations et de divorces. Les enfants, victimes, se retrouvent à aller d’un parent à un autre et finalement, il n’ont pas de repères et pas d’éducation de qualité. Ils se construisent un monde et utilisent tous les moyens pour s’affirmer et se valoriser, même les mauvais moyens. C’est mauvais pour la qualité de l’éducation ».

Pour K.L, l’éducation de qualité est synonyme de scolarisation et formation professionnelle pour tous. La pauvreté et le handicap sont des causes d’exclusion et ne favorise pas cette qualité de l’éducation.

« L’éducation de qualité ? Je suis un pauvre paysan. Mon enfant est handicapé. Il n’a pas accès à l’école. Qualité de l’éducation c’est quoi ? Moi je cherche à mettre mon enfant à l’école. Je ne connais pas et ne cherche pas la qualité mais juste une école qui accepte mon enfant ».

En effet, l’éducation inclusive tarde à prendre son envol. Pour les enfants vivant avec des handicaps lourds tels que la paralysie cérébrale et la surdité totale, l’accès à l’éducation est très limité, par manque d’infrastructures et de personnels d’éducation qualifiés.

Beaucoup de parents ont délégué leurs rôles régaliens de premiers éducateurs aux enseignants. Certains d’entre eux, une fois l’inscription faite, ne vont plus à l’école de leurs enfants pour s’enquérir des nouvelles de leurs apprentissages. Quelquefois convoqués, ils mettront un mois pour répondre à la convocation. Comme témoigne C.I, un chef d’établissement scolaire.

« Nous avons tous les problèmes à l’école. Nous avons quelques élèves caractériels. Ils profèrent des insultes grossières à leurs camarades, les frappent, volent tout ce qu’ils trouvent et manquent les cours. Quand nous convoquons les parents, ils ne répondent jamais à temps. Comme il nous est interdit de renvoyer un élève en pleine année scolaire et qu’il est de même interdit de frapper un élève, nous nous contentons de menaces. Le pire dans une telle situation, c’est qu’actuellement, si vous renvoyez un élève pour insuffisance de travail, il va dans l’établissement voisin se faire inscrire sans bulletins. C’est vraiment la jungle dans certaines écoles privées. Nous ne pouvons donc pas rêver de qualité dans ces conditions. Les enfants n’ont plus peur de l’autorité. Ils ne craignent plus leurs parents, encore moins les enseignants. Ils n’ont peur de rien. L’incivisme et le problème premier de la qualité de l’éducation ».

Les réseaux sociaux ne font pas que du bien. Malgré les sensibilisations et l’interdiction de port de téléphone à l’école, les apprenants passent plus de temps à chater qu’à réviser leurs leçons ou à lire des œuvres littéraires au programme.

« Internet est venu tout gâter. Les élèves apprennent tout sur Internet. Ils y ont des parents, des amis ; ils y apprennent des manières de draguer leurs camarades, le banditisme et y intègrent des groupes bizarres. La télé parachève de travail de débauche avec les feuilletons et autre films de nudités. Nous sommes entrain de perdre le contrôle en éducation et beaucoup de familles de même. Il y a des enfants tyrans, des enfants violents, proxénètes, absentéisme, alcooliques et des drogués dans nos écoles. La radicalisation et le terrorisme viennent de là aussi. Ces enfants caractériels poussent leurs camarades à l’abandon scolaire. Si votre enfant est bizarre, recherchez la cause dans ses amitiés », conseille O.S, un enseignant.

Le chômage en masse des diplômés est aussi perçu comme le reflet de la médiocre qualité de l’éducation. Réussir quels que soient les moyens reste cependant une motivation en milieu scolaire et universitaire. La tricherie s’est érigée dans beaucoup d’écoles comme pratique normale pour y parvenir. Des achats de notes aux chantages d’enseignants « sexe contre notes » des pratiques qui défient la morale sont entretenues. Quelques apprenants conscients dénoncent le phénomène. Pour B. O, une élève,

« L’éducation de qualité, c’est si je ne suis pas menacée à l’école et si mes camarades ne trichent pas en classe. Ça me fait mal que pendant les devoirs les élèvent se passent les copies et trichent et puis le surveillant ne se lève pas de sa chaise et regarde tout le temps son téléphone. Finalement mes camarades gagnent de bonnes notes avec la triche moyennent paiement de cadeaux aux bons élèves qui leur passent leurs copies. C’est comme si moi qui suis honnête, je bosse pour rien. Leurs comportements ne favorisent pas l’éducation de qualité. »

Aspirer à une éducation de qualité exige un engagement des parties prenantes de l’éducation. Or, les faits actuels et les perceptions populaires de la qualité ne laissent pas percevoir de changement aisé. Tout porte au pessimisme. Cependant, comme le disait le président Thomas Sankara dans son discours de Gaoua sur la qualité de l’enseignement au Burkina Faso,

« Adopter une attitude d’indifférence serait œuvrer, et ce de façon active, au sabotage de l’avenir, à l’assassinat, à l’holocauste même de nos enfants sans défense. Face à notre culpabilité silencieuse leur innocence clamera demain notre oppression ; nos penchants égoïstes étoufferont en eux tout germe de solidarité. Ainsi donc, même si l’enfant dont les résultats scolaires permettent de dire aujourd’hui qu’il est sur la voie du succès sera broyé par la vie de demain, parce que nous n’aurons pas su créer, développer aujourd’hui les règles d’une société saine et solidaire pour les générations à venir ».

4. Des responsabilités à assumer pour une éducation de qualité

Les responsabilités doivent donc être situées pour anticiper l’avenir. Nul ne peut se prévaloir d’être un parent ou un enseignant parfait. Cela dit, c’est important d’attirer l’attention sur les rôles des deux parties prenantes de l’éducation et des autres acteurs, que l’éducation se fait en famille et l’instruction à l’école. Vouloir faire de l’enseignant le parent, le conseiller, le dispensateur de connaissances à la fois est illusoire.

4.1 Les responsabilités des parents

De nos jours, bien qu’il y ait des parents laxistes, il y a aussi des parents champions, des parents qui sacrifient leurs temps et leurs moyens pour créer des conditions de réussite pour leurs enfants ; des parents nantis, peu nantis ou pauvres qui veillent sur la bonne éducation de leurs enfants. Au nombre de ces parents, il y a ceux qui ne savent ni lire, ni écrire mais qui chaque soir, prennent les cahiers de leurs enfants pour les feuilleter, quelquefois à l’envers et qui font attention aux rature, à l’écriture et aux dessins, afin d’apprécier le travail de leurs enfants. Ce sont aussi des parents qui vont souvent dans les écoles de leurs enfants pour demander si ceux-ci sont studieux et respectueux. Ces parents sont soucieux de l’assiduité des enseignants et de la qualité de l’éducation de leurs enfants.

Il y a malheureusement des parents qui vont inscrire leurs enfants en début d’année scolaire et ne reviennent qu’en fin d’année pour s’entendre dire que les enfants redoublent. Des parents permissifs qui donnent toute la liberté à leurs enfants de vadrouiller et d’entrainer leurs camarades dans la débauche mais aussi, des parents qui, au nom de la pauvreté, jettent leurs enfants dans la rue afin de quémander et leur ramener de quoi vivre.

Il est du devoir de chaque parent qui prend la responsabilité de mettre un enfant au monde, d’assumer de même la responsabilité de lui permettre de vivre dignement et de s’épanouir. La paternité et la maternité sont des responsabilités difficiles à partager avec la communauté dans le monde actuel. Si dans le passé la communauté entière s’occupait de l’éducation de l’enfant, aujourd’hui, l’individualisme, la méfiance et la pauvreté ont créé une perception normée de l’autre, distanciable de soi, même au sein d’une même famille. Mettre des enfants au monde sans miser sur leur bonne éducation informelle et formelle afin d’anticiper leur bonheur est une forme d’irresponsabilité. Pour espérer la qualité de l’éducation, la responsabilité de tout parent doit être engagée.

4.2 Responsabilité des jeunes

« C’est notre temps ! » laisse entrendre un adolescent pour justifier son mauvais comportement. A ouagadougou, malgré les interdictions, notamment formelles de la police, beaucoup de jeunes en font à leurs têtes. La photo ci-dessous est celle d’un jeune cascadeur sans casques dans une rue de Ouagadougou.

Le refus d’obéir aux ordres des autorités pendant les troubles qui surviennent en contexte scolaire au mois de décembre et les comportements inciviques laissent percevoir des risques pour le futur. Enfants ou adolescents, les jeunes sont appelés à plus de responsabilité dans leurs comportements sociaux et dans leurs propres apprentissages. Apprendre des parents, avoir de bons comportements représentant les valeurs sociales, à l’école et dans la société sont des gages de bénédictions et de succès. Bannir les comportements socialement inappropriés et apprendre à maîtriser des compétences sociales permettent une ouverture d’esprit, source de leadership dans la communauté. Les apprentissages scolaires n’empêchent pas l’acquisition de connaissances pratiques, de compétences de bons comportements. A ce titre, le président Nelson Mandela disait qu’”Une tête bien faite et un bon cœur forment toujours une formidable combinaison.” La recherche de l’argent facile, là et maintenant sont à proscrire par les jeunes. Entreprendre pour se libérer, penser à se construire personnellement sans compter indéfiniment sur les parents est signe d’autonomie et de responsabilité.

4.3 Responsabilités de l’école

L’école prépare à la vie. Elle satisfait les besoins de scolarisation et développe le caractère mais aussi des compétences, des savoir-faire et savoir-être. L’école accompagne les parents dans la formation de bons citoyens. Le chef d’établissement devrait être le moteur du changement qualitatif à l’école. La création d’une communauté de pratiques professionnelles est de son ressort, dans son établissement. Pour parvenir à la qualité souhaitée, le développement professionnel et une bonne planification opérationnelle des activités scolaires peuvent conduire à de meilleurs rendements. La mise à jour de ses connaissances personnelles et professionnelles l’aidera à fournir un meilleur rendement et à faire face aux défis de l’indiscipline des élèves à qui tous les droits sont octroyés aujourd’hui, ce qui limite les actions de correction ou de rééducation des apprenants caractériels. La bonne collaboration entre les parties prenantes de l’école que sont les enseignants, les membres de l’administration et les parents est source d’amélioration continue de la qualité de la scolarisation et de la formation des apprenants. La culture de l’équité et de l’excellence par l’école est aussi un fondement de l’efficience, l’efficacité et la qualité de l’éducation. Au besoin, une autre responsabilité du chef d’établissement est de s’attaquer, avec l’appui des parents, aux comportements antisociaux de certains élèves pour les ramener sur le bon chemin de ses apprentissages.

Les responsabilités des enseignants sont d’être professionnels et de mettre continuellement à jour leurs connaissances pour éviter les enseignements routiniers et anachroniques. Innover en collaboration avec les pairs tout en respectant le programme scolaire est source de motivation pour les jeunes car les méthodes pédagogiques évoluent. Le personnel administratif, notamment les conseillers de vie scolaire qui connaissent bien les élèves, a aussi des responsabilités de veille et de suivi à jouer pour rehausser la qualité de l’éducation. La bonne morale et l’intégrité doivent être des valeurs cultivées par ces personnels.

4.4 Responsabilité de la communauté

La communauté est l’autre éducateur des enfants et adolescents. Elle a la responsabilité d’être le transmetteur de valeurs morales et culturels et d’être exemplaire dans les comportements, pour inspirer l’intégrité, le respect, l’unité et le travail bien fait.

Professeur Joseph Ki Zerbo[2] disait :

Aucun peuple ne s’est développé uniquement à partir de l’extérieur. On se développe en tirant de soi-même les éléments de son propre développement. Tout le monde s’est développé de façon endogène. L’arbre est enraciné, il puise dans les profondeurs de la culture sous-jacente, mais il est ouvert aussi vers des échanges multiformes, il n’est pas emmuré et scellé.

La communauté, comme un seul homme peut très bien impacter la qualité de l’éducation. En donnant de bons exemples, surtout dans la rue. Ainsi, les imitations de mauvais comportements seront réduites. Il est courant de constater dans beaucoup de villes africaines, y compris Ouagadougou, des cas d’indisciplines et de mauvaises pratiques qui impactent les jeunes esprits. Dans certaines villes, la température de l’indiscipline se prend dans la circulation routière. Eduquer qualitativement c’est aussi être de bons modèles pour les jeunes. La synergie d’action dans un environnement sain ne peut qu’impacter très positivement la qualité de l’éducation.

4.5 Responsabilité des gouvernants

Les autorités font d’énormes efforts pour améliorer substantiellement la qualité de l’éducation. L’amélioration des conditions de recrutement des enseignants et des apprenants, l’accroissement du nombre d’écoles, l’amélioration des résultats scolaires, la diversification des offres de formations dans les universités, la culture de l’excellence sont des faits et des investissements à l’actif des gouvernants en faveur de la qualité de l’éducation. Cependant, l’éducation est restée un domaine ouvert à la concurrence entrepreneuriale. Si bien qu’elle est devenu un domaine de tâtonnement alors qu’elle devrait être sensible et très réglementée. Pour T. S, une des personne qui a répondu au questionnaire en ligne,

« Il y a une marchandisation outrancière de l’éducation. Pour avoir une éducation de qualité, le gouvernement doit être ferme avec les directeurs d’écoles et les promoteurs privés. Aujourd’hui, chacun se lève, gratte sa tête et dit je vais ouvrir une école. Il kètèkètè[3] des sous à gauche et à droite, va louer une salle en ville ou va dans une zone non lotie, construis deux maisonnettes et dit que c’est une école. Il recrute des enseignants sans niveau en se disant que dans la zone non lotie, il n’y a pas de contrôle des autorités. Il recrute des enfants dont les parents payent des frais de scolarité élevés, les entasse et va à l’examen faire 5 ou 10 pour cent de réussite. Ça c’est la destruction de la qualité de l’éducation. Un tel fondateur doit être puni et son école fermée. Une école qui fait moins de 15% de réussite doit être fermée si nous voulons la qualité de l’éducation. Ça obligera tous les promoteurs à faire du sérieux ».

Les principaux maux exogènes à l’école mais qui l’impactent négativement sont la corruption, les vols, les problèmes politiques et les comportements sociaux qui sont de mauvais exemples pour l’éducation. La responsabilité de protéger les apprenants des environnements nocifs et l’encouragement de comportement pro-sociaux sont des devoirs des autorités. Continuer à reconnaitre le mérite des personnels de l’éducation méritants, récompenser leur discipline dans la construction de apprenants sont des initiatives en faveur de l’éducation de qualité.

La démocratie et les vents de liberté en Afrique ont impacté l’évolution des sociétés. La tendance actuelle dans les pays, est l’irrespect de l’autorité. L’enfant est de plus en plus roi et le contrôle parental est moins perceptible. La tendance est au laisser aller. Une éducation des parents est une tendance expérimentée en Europe et décrite comme suit :

« L’autorité, comme descendance des aînés, est un moyen de stabilité, un point de construction. Une famille transmet l’histoire, les choses ayant traits à l’histoire familiale et sociale. De nos jours, pour palier à la délinquance des jeunes, on organise des cours pour apprendre aux parents à être suffisamment autoritaires avec leur enfant. Les parents ayant un enfant « inadapté socialement » doivent acquérir des compétences, être suivi par une équipe éducative. Autrefois les compétences étaient acquises par l’âge, par la maturité et l’expérience : l’autorité était un lien. Actuellement elle est vue comme de la persécution ». BOQUILLON Anne-Carole (2008).

Pour arrêter cette tendance et réorienter l’éducation pour atteindre l’objectif de la qualité, une intelligence collective en éducation s’avère nécessaire. Comme le disait le président Nelson Mandela, “Aucun de nous, en agissant seul, ne peut atteindre le succès.” Le succès est donc collectif et des moyens collectifs doivent être mis en œuvre.

Conclusion

Aujourd’hui, des difficultés multiformes minent les systèmes éducatifs. Que la qualité des résultats généraux de l’école ait été améliorés, comparativement aux vingt dernières années, les sortants restent en majorité en chômage, incapables de s’auto-employer. De plus, les comportements inadaptés et anti-sociaux de beaucoup d’enfants et adolescents sont causés par des parents qui se démettent de leurs responsabilités. La qualité de l’éducation reste donc une préoccupation. La situation des responsabilités des parties prenantes et les solutions proposées engagent à une intelligence collective en éducation. “L’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde.” Disait Le président Nelson Mandela. S’inspirer des bonnes pratiques du passé pour bâtir l’avenir est un créneau porteur d’espérance.
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