Ouagadougou – Des organisations de défense des droits humains ont dénoncé mercredi au cours d’une conférence de presse, de «graves dérives des volontaires pour la défense de la patrie».
Trois organisations de défense des droits humains ont déclaré ce mercredi qu’elles «sont régulièrement interpellées par des citoyens burkinabè sur des cas de violations graves du principe de libre circulation des personnes et des biens sur le territoire burkinabè».
Il s’agit du Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC), le Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) et l’Organisation démocratique de la jeunesse (ODJ).
Au cours d’une conférence de presse ce mercredi, les trois organisations ont indiqué que «dans les régions du Nord, du Centre-nord, de l’Est, de la Boucle du Mouhoun, du Sahel, des populations civiles sont descendus des véhicules, contrôlées au faciès, humiliées et souvent tuées pour leur appartenance ethnique par des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP)».
Selon eux, «même des élèves, des enseignants et autres fonctionnaires bien identifiés comme tels et désirant rejoindre leurs établissements de service ne sont pas épargnés par ces traitements inhumains et dégradants».
«Convaincus que (…) les graves dérives des VDP, (…) ne sauraient être une stratégie efficace de lutte contre le terrorisme», les trois organisations disent exiger «du gouvernement toute la lumière sur les dossiers de crimes de masse comme Yirgou, Banh, Kain, Yagha, Tawalbougou… et des mesures adéquates afin de protéger les personnes et leurs biens dans ces zones fortement touchées par l’insécurité».
Ils disent également attirer «l’attention de la communauté internationale, des amis et partenaires du Burkina Faso sur les faits graves de violations des droits humains dont se rendent coupables des VDP sous le regard complice du gouvernement du Burkina Faso».
Les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) ont été institués par une loi adoptée le 21 janvier 2020 par l’Assemblée nationale.
Si les trois organisations saluent cette loi, elles disent «constater que le recrutement et le fonctionnement des VDP n’est pas conforme aux dispositions de la loi».
C’est pourquoi, les responsables des ces organisations disent exiger «du gouvernement le respect de l’esprit et des termes de la loi portant création et fonctionnement des VDP et l’implication des personnes ressources des différentes localités dans le processus de mise en œuvre».