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Insécurité, fronde sociale… « J’ai pris connaissance des difficultés à gérer le Burkina », le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré

Publié le lundi 26 octobre 2020  |  Sidwaya
Le
© Présidence par DR
Le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré
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Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a accordé une interview télévisée à la Radiotélévion du Burkina (RTB), hier dimanche 25 octobre 2020. Il a fait le tour d’horizon des sujets d’actualité, tels que la conduite du processus électoral, la lutte contre le terrorisme, la gestion de l’armée, la question des déplacés internes, la COVID-19, la fronde sociale et la relance économique.

« Je suis un président serein et déterminé (…). Nous continuons à nous battre pour améliorer les conditions de vie des Burkinabè. J’ai pris conscience des difficultés à gérer un pays comme le Burkina Faso ». C’est par ces mots, que le chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré, a débuté son entretien télévisé sur Radiotélévion du Burkina (RTB), en réaction à la question du journaliste, Jean Emmanuel Ouédraogo, qui lui a demandé s’il était un « président fatigué ». Cette entrée en matière va permettre au locataire du palais de Kosyam d’aborder divers sujets : l’organisation des élections, la lutte contre le terrorisme, l’appui à l’armée, la question des déplacés internes, la COVID-19, la relance de l’économie, etc. Interrogé sur l’organisation des élections couplées présidentielle/législatives du 22 novembre prochain, Roch Kaboré a salué le dialogue engagé depuis juillet 2020 entre l’opposition politique et la majorité présidentielle. « Nous avons toujours discuté et chaque fois qu’il y a des difficultés, les entités se retrouvent pour trouver des solutions consensuelles. Pour moi, c’est une fierté qu’on ne saurait cacher », a-t-il affirmé. A propos des organisations de la société civile et d’une partie de l’opposition qui crient à l’exclusion dans ce dialogue, il a estimé que la loi ne reconnaît que le chef de file de l’opposition et la majorité. « Pour moi, cette revendication tombe dans l’illégalité », a-t-il laissé entendre. Au titre de la modification du Code électoral en août dernier pour tenir compte des « cas de force majeure », le président du Faso a fait savoir qu’elle vise à prendre en compte les réalités du terrain. « Nous avons voulu rester réalistes, parce que prétendre organiser des élections sur l’ensemble du territoire, c’est prendre des risques avec des terroristes mobiles qui opèrent des frappes inopinées », a-t-il soutenu. De plus, a-t-il précisé, la loi fondamentale ne prévoit pas un report de l’élection présidentielle comme le souhaitait une partie des Burkinabè. Déjà,
a-t-il promis, les Forces de défense et de sécurité (FDS) travailleront à sécuriser les votes et les candidats.
« C’est avec regret que nous ne pourrons pas permettre à nos concitoyens de certaines zones d’assurer leur droit de vote. Mais ce n’est pas de gaité de cœur », a-t-il affirmé. Interrogé sur la question sécuritaire, Roch Kaboré a noté qu’il y a une relative accalmie. « Nos FDS continuent d’assumer leurs missions sur le terrain. Mais nous devons continuer à les former et à les équiper »,
a-t-il signifié, avant d’ajouter que dès que les élections seront achevées, l’administration va intégrer toutes les zones abandonnées. « C’est un combat qui vaut la peine d’être mené », a-t-il dit. Du reste, a-t-il renchéri, l’adoption de la Politique de sécurité nationale permettra de redistribuer les rôles et
d’impliquer la totalité des acteurs dans la lutte contre l’insécurité.

De la question des déplacés internes

Pour le président Kaboré, le problème de l’équipement relève « largement du
passé » et les efforts sont constamment faits pour que les primes des soldats soient payées à bonne date. Concernant les Volontaires de défense de la patrie (VDP), Roch Kaboré a salué leur contribution à la lutte contre le terrorisme et a relevé que le ministère de la Défense a été instruit afin de renforcer leur formation sur les questions de droits humains. Les recrutements des VDP excluent-ils certaines communautés ? A cette question, il a répondu qu’il s’agit d’allégations.
‹, a-t-il répliqué. Sur les rapports d’organisations de défense des droits de l’homme qui accablent l’armée burkinabè d’exactions, il a soutenu que des enquêtes sont menées, mais elles ne sauraient se faire au pied levé. « Partout où il y a des exactions, nous avons relevé les responsables. Les enquêtes se poursuivent. Mais certaines organisations accusent l’armée d’avoir tué plus de 150 personnes qu’elle a enterrées dans des fosses communes. Nous les attendons pour qu’elles nous montrent ces fosses communes », a répondu Roch Kaboré. Il a néanmoins précisé qu’il a toujours interpellé la hiérarchie militaire sur le respect des droits humains, parce que plus on commet des exactions, plus les populations se rangent du côté de l’ennemi. Sur la gestion de la crise humanitaire due au terrorisme, Roch Kaboré a fait savoir qu’avec l’accompagnement des partenaires internationaux, le Burkina Faso œuvre progressivement au retour des Personnes déplacées internes dans leurs localités de résidence. « Nous en finirons avec le terrorisme, parce qu’il y a non seulement le combat que nous menons, mais nous avons demandé aux Burkinabè qui se sont trompés, de déposer les armes. Déjà, à Djibo, certaines personnes l’ont fait », a-t-il confié. Le chef de l’Etat s’est aussi prononcé sur des questions de justice et de réconciliation nationale. Il a, d’emblée, nié l’absence de bras de fer entre l’exécutif et le pouvoir judiciaire. Il a rappelé que dès le début de son mandat, le gouvernement a œuvré à opérationnaliser le Pacte national du renouveau de la justice. Pour lui, l’objectif n’est pas de contrarier la justice dans son travail mais d’œuvrer à une réelle indépendance de l’institution. Concernant l’épineuse question des moyens, le chef de l’Etat a expliqué que les actions ne se balisent pas en 24 heures. Reconnaissant les efforts des juges dans leurs tâches quotidiennes au regard des nombreux dossiers, il a rassuré que le gouvernement poursuivra ses efforts afin de doter la justice de moyens adéquats. Sur les dossiers de corruption, le président du Faso a souligné que l’arsenal global de lutte contre le phénomène est opérationnel avec en tête de proue l’ASCE/LC et la justice. Cependant, il a déploré le caractère sournois du fléau où le corrupteur et le corrompu refusent de se dénoncer. Pour plus de résultats, le chef de l’Etat a invité l’ASCE/LC à transférer les cas de corruption à la justice afin que les fautifs soient sanctionnés. Concernant la réconciliation nationale, Roch Kaboré a relevé que son objectif n’est pas de tirer des dividendes politiques. C’est une question prioritaire qui ne se limite pas uniquement aux cas récents, a-t-il précisé. Ce sont plus de 5000 dossiers qui sont concernés et leur gestion n’est pas du seul ressort du président du Faso, a-t-il fait remarquer. A propos du retour de Blaise Compaoré, le président Kaboré a rappelé que les frontières restent ouvertes à tous ceux qui désirent rentrer au pays. Pour preuve, il a indiqué que certains sont déjà rentrés au bercail et jouissent de leur liberté. Toutefois, il a noté que ceux qui ont des problèmes de justice devraient s’adresser à l’institution dès leur retour au pays.

La COVID-19 et son impact sur l’économie

Le président du Faso s’est prononcé sur la gestion du coronavirus sur le plan national. « En ce qui concerne la COVID-19, le nombre de décès est à plus de 60 morts, mais c’est une vague qui a été espacée et qui montre que la prise en charge est relativement mieux maitrisée. Les mesures ont été levées, mais si toutefois la situation sanitaire devient compliquée, elles seront reprises pour permettre de faire face à la maladie », a-t-il dit, saluant au passage la gestion de la pandémie sur le plan national. Roch Kaboré a été également interpellé sur l’impact de la COVID-19 sur l’économie. « Nous passons d’un taux de croissance de 6 à peu près 2 %. Nous enregistrons des pertes de recettes de plus de 300 milliards F CFA. C’est une économie qu’il faut réorganiser pour tenir compte des priorités. Les conséquences sont dramatiques pour tous les pays du monde, mais encore plus pour nous, un pays à faibles revenus et en guerre. C’est pour cela, que nous avons pris des mesures dès les premiers temps, en adoptant un plan de riposte de 178 milliards F CFA. Sur le plan de la relance économique, 100 milliards ont été mis en place à travers les banques pour aider les sociétés impactées », a réagi le chef de l’Etat. D’autres mesures, a-t-il rappelé, ont été prises concernant le secteur informel, la culture et autres. Le budget de l’Etat 2021 présente un gros déficit de plus de 500 milliards F CFA. Où le gouvernement va-t-il trouver de l’argent pour le combler ? « Le déficit de l’Etat, c’est toujours un équilibre à faire entre les recettes et les dépenses. Nous procédons au fur et à mesure de l’exécution du budget à des réajustements, car à un moment donné, nous tenons compte des déficits pour différer les dépenses d’investissements. Nous avons aussi la contribution des partenaires extérieurs, qui nous permettent de combler les déficits », a soutenu Roch Kaboré. Il a rassuré, que l’Etat réussira à boucler le déficit évoqué d’ici à la fin de l’année. Au sujet de la dette intérieure, le président du Faso a indiqué que des efforts sont en permanence faits pour la régler. Le président du Faso a été par ailleurs invité à commenter la situation sociopolitique tendue en Côte d’Ivoire, où l’opposition appelle à un boycott actif de la présidentielle du 31 octobre prochain. « C’est une situation préoccupante, mais par respect pour la diplomatie, je m’interdirai de prendre une position particulière. Le seul constat est que tout le monde sache raison garder. Nous souhaitons des élections pacifiques, de manière à ce que les Ivoiriens en sortent renforcés. Si nous devons arriver à une crise majeure, çà ne sera ni bon pour la Côte d’Ivoire, ni pour le Burkina », a-t-il déclaré.
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