La Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères (CNLPAL) organise un atelier d’information et d’échanges, les 6 et 7 octobre 2020, à Ouagadougou sur le thème : « Le genre dans le contrôle et la circulation illicite des armes à feu ». La rencontre se tient dans le cadre du mois de l’amnistie « faire taire les armes en Afrique ».
Lutter efficacement contre la prolifération et la circulation illicite des armes à feu passe par une implication de tous les acteurs. Pour mieux contrer ce fléau, la Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères (CNLPAL) souhaite une prise en compte du genre. C’est dans cette perspective que se tient à Ouagadougou, les 6 et 7 octobre 2020, un atelier d’informations et d’échanges sur le thème : « Le genre dans le contrôle et la circulation illicite des armes à feu ».
Une activité qui entre en droite ligne avec le mois de l’amnistie « faire taire les armes en Afrique ». Durant ces deux jours, les participants vont s’imprégner, entre autres, de la lutte contre la circulation illicite des Armes légères et de petit calibre (ALPC), le genre dans le programme de remise volontaire des armes à feu, les instruments juridiques liés aux armes à feu et le genre et les ALPC et violences basées sur le genre. Selon le ministre de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur, Paul Robert Tiendrebéogo, la responsabilité des populations est engagée dans « la disponibilité, l’accessibilité et le transport facile » des ALPC. De ce fait, l’inclusion de tous les acteurs, à l’entendre, est devenue un passage obligé pour la promotion de la paix et de la sécurité. « Cet atelier doit servir de plateforme pour d’une part, promouvoir la participation effective aux niveaux politiques et décisionnels des différentes catégories d’acteurs, particulièrement les femmes, et d’autre part, dégager des pistes pour rendre la conception et la mise en œuvre des mécanismes de contrôle des ALPC, plus sensible au genre avec l’application du manuel : Gérer le contrôle des ALPC», a-t-il souligné.
Hausse alarmante
Aux dires de la représentante du Bureau des Nations unies pour les affaires du désarmement, Milena Berks, la relation entre sécurité et développement est évidente et souligne la nécessité du désarmement comme préalable à la création de conditions pour un développement durable. « Toutefois, ce développement sera seulement durable s’il est inclusif en prenant en compte équitablement les femmes, les filles, les hommes et les garçons. L’égalité des sexes et la prise en compte d’une perspective genre dans les initiatives de résolution de conflits et de consolidation de la paix, représentent une précondition incontournable », a-t-elle soutenu. Mme Berks a relevé que les effets de la réponse à la pandémie du coronavirus a montré une hausse « alarmante » des cas de violences à l’encontre des femmes par leurs partenaires intimes. Et les armes légères sont souvent utilisées, a-t-elle dit, pour faciliter ces actes de violence. « Dans son agenda pour le désarmement, le secrétaire général des Nations unies souligne la nécessité d’inclure les femmes dans chaque étape de prise de décisions des processus à tous les niveaux », a précisé la représentante du Bureau des Nations unies pour les affaires du désarmement, Milena Berks.
Le secrétaire permanent de la CNLPAL, le colonel-major Christophe Raoul Tapsoba, a déclaré que l’usage illicite et incontrôlé des armes à feu contribue à la recrudescence de l’insécurité affectant la vie des populations.
C’est pourquoi, l’occasion a été saisie à travers le mois de l’amnistie pour mener la réflexion sur l’implication du genre dans la lutte contre la prolifération des ALPC. « L’inclusion s’impose pour permettre la prise en compte de tous les acteurs dans l’examen de ce fléau de prolifération et de circulation illicite des armes à feu », a rappelé le colonel-major Tapsoba.