La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a officiellement lancé, hier lundi 28 septembre 2020, le dépôt des candidatures pour l’élection présidentielle du 22 novembre prochain. Pour la première journée, trois candidats ont déposé leurs dossiers.
Les candidats à l’élection présidentielle ont jusqu’au 2 octobre prochain pour déposer leurs dossiers. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a officiellement lancé le dépôt des candidatures dans la matinée du lundi 28 septembre 2020 à Ouagadougou. Au premier jour, trois candidats se sont présentés devant les agents de la CENI. Le premier est le candidat indépendant, Issa Sawadogo. Conseiller d’intendance scolaire et universitaire en poste à Ouahigouya, M. Sawadogo a été accueilli à l’entrée de la CENI par le protocole mis en place à cet effet. Il a, par la suite, été conduit dans la salle de réception des dossiers où le processus de dépôt lui a été brièvement présenté par le président de la CENI, Newton Ahmed Barry. Ce dernier l’a alors autorisé à se diriger vers l’équipe de réception pour la vérification de son dossier.
C’est la secrétaire générale de la CENI, Esther Somé, qui s’en est chargée. Après un coup d’œil sur les pièces soumises par M. Sawadogo, son dossier est jugé incomplet, faute de reçu de paiement de la caution de 25 millions F CFA et des parrainages requis. Néanmoins, un récépissé de réception de dossier lui est remis avec pour consigne de venir le compléter avant le 2 octobre, date de clôture de la réception des dossiers. Une consigne que le candidat n’entend pas du tout respecter, car pour lui son dossier est bel et bien complet. « Je ne vais pas compléter quoi que ce soit car du point de vue de la constitution, mon dossier est complet », a-t-il déclaré, se fondant sur l’article 1 de la loi fondamentale qui stipule que la discrimination liée à la fortune est prohibée. Pour lui, exiger une caution n’est pas de nature à permettre à tous les citoyens d’être candidats aux élections, alors que le pouvoir est ploutocratique.
Il a donc prévenu qu’il fera appel si toutefois son dossier est rejeté par le Conseil constitutionnel, car il n’y a pas de base légale qui pourrait justifier un rejet de sa candidature. M. Sawadogo n’est pas le seul candidat à s’insurger contre le paiement de la caution et les parrainages.
« Une victoire d’étape »
Le Pr Abdoulaye Soma, venu, lui aussi, déposer sa candidature pour le compte du mouvement « Soleil d’avenir », a estimé que l’instauration de cette caution est « une exclusion républicaine et une mesure anti démocratique ». « Je connais le peuple burkinabè et je sais que le paiement de ces 25 millions F CFA n’est possible que pour la couche supérieure, la couche suprême. C’est dire donc qu’en réalité quelqu’un ne peut pas quitter les profondeurs de la société burkinabè pour devenir président de la république et c’est dommage », a-t-il regretté. A l’opposé du candidat Sawadogo, M. Soma, dont le dossier a également été jugé incomplet pour absence de reçu de paiement de la caution, a promis de le compléter dans les plus brefs délais. « Il me manque le reçu de paiement de la caution, mais c’est juste une question de temps.
Le reçu va suivre dans les prochains jours », a-t-il confié. Pour lui, le plus important était de déposer son dossier le premier jour, car cela constitue un symbole. « Le premier jour, c’est le jour de l’ouverture, de la décision, de la victoire. L’essentiel de toute chose se passe au premier jour. Dieu même en voulant créer le monde a fait l’essentiel au premier jour, donc c’est un jour symbolique », a-t-il soutenu.
Le troisième à avoir déposé son dossier de candidature est le Dr Claude Aimé Tassembédo. Candidat indépendant, il a considéré le dépôt de sa candidature comme une victoire d’étape. « Ce n’est pas évident de réunir toutes les pièces pour être candidat à la présidentielle, mais j’ai pu le faire et pour moi c’est déjà une bonne chose », a-t-il déclaré. Il espère que sa candidature sera acceptée, car il compte gagner l’élection pour révolutionner le Burkina Faso. « Toute personne honnête qui fait une analyse sérieuse de la situation nationale doit reconnaître que rien ne va. Et moi je suis là pour changer les choses », a-t-il laissé entendre.