La question du retour au Burkina Faso d’Isaac Zida, ancien Premier ministre de transition aujourd’hui en exil au Canada, pour assister vendredi à l’investiture par son parti à l’élection présidentielle du 22 novembre, a suscité une polémique entre le gouvernement et les partisans de l’ancien militaire.
Le porte-parole du gouvernement, Remis Dandjinou, a rejeté les accusations faites jeudi par Augustin Loada, président du Mouvement patriotique pour le salut (MPS), selon qui les autorités burkinabè empêchaient M. Zida de participer à son congrès d’investiture.
Dénonçant "la désinformation savamment orchestrée" par le MPS, le gouvernement "tient à opposer un démenti formel à ces informations erronées et sans fondement", a-t-il dit en observant que le MPS demande aux autorités de "soustraire (M. Zida) de toute action judiciaire, alors que celui-ci doit répondre devant la justice militaire des chefs d’accusation de désertion en temps de paix et de refus d’obéissance".
Suite à l’insurrection qui avait conduit à la chute du président Blaise Compaoré en octobre 2014, M. Zida, alors commandant en second du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), s’était emparé du pouvoir, avant de le rendre trois semaines plus tard suite à la pression de la classe politique et de la rue. Le nouveau président Michel Kafando l’avait alors nommé dans la foulée à la tête d’un gouvernement de transition qu’il quittera en janvier 2016.
M. Dandjinou a rappelé vendredi que le non-respect des lois et règlements militaires avait conduit à la radiation de M. Zida des effectifs de Forces armées nationales du Burkina Faso et qu’un mandat d’arrêt avait été émis à son encontre en avril 2017.
Isaac Zida a pour sa part déclaré vendredi dans un communiqué que "c’est avec regret" qu’il devait informer les militants et sympathisants du MPS qu’il devait annuler sa venue "pour des raisons indépendantes de (sa) volonté". Le site d’information Burkina24 a précisé que le MPS avait accordé son investiture par la suite, M. Zida assistant au congrès par visioconférence.