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5 août 2020 : 60 ans d’indépendance pour le Burkina : Du «tcha-tcha-tcha» aux dures réalités

Publié le mercredi 5 aout 2020  |  Aujourd`hui au Faso
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© Autre presse par DR
Une vue de Ouagadougou
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Déjà 6 décennies que se déroulèrent les indépendances «tcha-tcha-thca» !

60 années devraient sonner l’âge de la sagesse et de l’affirmation de soi. C’est l’âge où l’on donne des leçons, en s’appuyant sur son vécu et sur ses richesses et acquis engrangés. Les pays du côté sud de l’Afrique pourraient-ils se targuer de pouvoir porter cette toge ? Difficile.

Petit bilan à l’état actuel des choses. Rares sont les pays africains du à se vanter de pouvoir organiser une élection présidentielle, législative ou même municipale sans avoir recours à la tirelire de contrées pourtant indexées comme les anciens colons. Pourtant, une élection dont l’objectif est de désigner des dirigeants d’une nation est l’expression suprême de la souveraineté. Il est difficile de se tenir droit et la tête haute au milieu de sa cour lorsque le chapeau du chef que vous portez a été confectionné avec l’argent et les dividendes de quelqu’un d’autre. C’est pourtant ce que nombre de pays dits indépendants vivent sur le continent noir.

Autre élément, de nombreuses nations africaines déclarées «indépendantes» ne peuvent pas, à l’heure actuelle, six fois dix ans après l’indépendance que leurs grands-parents ont lutté pour arracher, arriver à aligner un budget de développement sans faire de l’œil vers «l’extérieur», non pas pour contracter des actions, mais de nombreuses dettes que plusieurs générations après leurs enfants continueront de payer. Indépendance ? Difficile de le dire, sans ciller.

On ne peut finir ce bilan sans ajouter la situation sécuritaire. Le Sahel et bien d’autres régions de l’Afrique sont en proie à une déstabilisation meurtrière de la part des groupes armés terroristes. Certes, les armées africaines résistent comme elles peuvent, avec les moyens mis à leur disposition.

Malheureusement, des jamborees comme la rencontre de Pau, les différents sommets en France ou encore la coalition multinationale qui en train de prendre forme en Belgique, viennent signifier que l’indépendance, au sein du détachement et de l’auto-prise en charge a encore du chemin à faire avant de s’affermir.

Le bilan reste le même chaque année, au fil des ans et à chaque décennie. Il faudra sans doute penser à tendre à renverser la tendance. Cela passe un examen sans complaisance de la classe dirigeante africaine, des courants de pensée africaine et d’une meilleure approche de la mentalité des peuples africains, afin de faire un diagnostic sans complaisance. C’est en commençant par accepter les tares que viendra l’amorce de la route vers un véritable décollage de ce continent, pétri, rempli et gorgé de richesses, mais qui, comme un crocodile doté d’ailes de condor, pagaille douloureusement dans un marigot sans avenir. 60 ans après, un voyage de la Haute-Volta au Burkina-Faso pour reprendre le titre du livre éponyme d’Edouard Ouédarogo fait apparaître une autonomie politique encore que … mais pour le reste, rien n’est gagné.

Ahmed BAMBARA
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