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Achat mouton de Tabaski : faible affluence au marché de bétail de Tanghin à 48h de la fête

Publié le jeudi 30 juillet 2020  |  aOuaga.com
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© Autre presse par DR
Achat mouton de Tabaski : faible affluence au marché de bétail de Tanghin à 48h de la fête
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A 48h de la fête de Tabaski, les commerçants de moutons du marché de bétail de Tanghin, à Ouagadougou, s’en remettent à Dieu. Ils espèrent se frotter les mains la veille de l’Aid El Kébir, car pour le moment, les affaires ne sont pas encore bonnes. C’est le constat fait ce mercredi 29 juillet 2020.

La voie qui mène à ce marché de bétail de Tanghin annonce qu’il y a bien un évènement impliquant le mouton pourtant. De part et d’autre du bitume, les vendeurs ambulants rivalisent de positionnement pour mieux se faire voir, malgré une note de la mairie interdisant la vente ambulante de ruminants. A la devanture du marché, des camions-remorques chargés de moutons déchargent les bêtes. Les cris des petits et gros ruminants se mêlent aux voix de stentor des commerçants pour conquérir les clients. « Bonne arrivée. Vous voulez des moutons ? », nous interroge un des tenants des lieux. Nous poursuivons notre chemin, mais nous avons à l’esprit que nous devons nous attendre à une multitude d’interrogations du genre.

Nous jetons dans notre course, notre dévolu sur un homme visiblement du 3e âge. Il tire péniblement par la corde son mouton qui refuse d’avancer. L’homme en boubou met la force qu’il faut, la bête avance malgré elle. Il prend le soin de s’acheter une corde au cas où celle qu’il a au cou de l’animal lâche. Le vieil homme sous le couvert de l’anonymat, nous confit que n’eut été le fait du terrorisme qui sévit pratiquement dans toutes les régions du Burkina, il n’allait pas se livrer à une telle acrobatie, puisque chaque année son mouton de sacrifice lui parvient à Ouagadougou depuis son village. « Je ne suis pas coutumier du marché de Tanghin. C’est ma première fois d’acheter mon mouton ici », affirme celui qui a eu son ruminant à 89 000 francs CFA.

Plus loin, Lassané Ouédraogo, commerçant de ruminants se tourne les pouces. Il ne passe pas par quatre chemins pour exprimer son amertume. « Les affaires ne sont pas bonnes cette année. Nous ne faisons que nourrir les animaux sans en vendre. Ce n’est pas bon signe». Chez ce jeune qui n’a que le commerce des béliers comme principale activité, les prix oscillent de 10 000 francs à 150 000 francs CFA. Il pensait que son chiffre d’affaires allait connaître une hausse avec l’approche des fêtes, mais jusqu’à présent, il voit rouge. « Nous n’avons vendu que 3 béliers depuis ce matin. Il n’y a pas le marché », dit-il, dépité, à notre passage autour de 11h. Qu’est-ce qui peut bien expliquer cela ? Est ce le fait de la pandémie de la covid-19 ?

Pour Lassané Ouédraogo, le coronavirus n’y est pour rien. D’ailleurs, il ne croit pas à l’existence de cette maladie et ne s’en cache pas. « Il n’y a pas de coronavirus au Burkina. Les gens n’ont pas l’argent, un point c’est tout ». A son avis, les affaires même sont meilleures par rapport à l’an passé. A l’écouter, le véritable problème du Burkina, c’est le terrorisme et non la covid-19. « Il faut que les autorités se mettent au travail. », plaide-t-il.

Le seul à faire de bonnes affaires pour l’instant, c’est le jeune Abdoul Ouarma. Ce vendeur ambulant de cordes de mouton se frotte les mains. Par jour, nous confie t-il, il peut en vendre 30, ce qui, à son avis, n’est pas mal. « Je ne me plains pas du marché », lance-t-il sourire aux lèvres. L’unité de la corde fait 100 francs CFA et il en a déjà vendu une vingtaine. Pour lui, la fête s’annonce bien.

Halima K.
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