Le Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF) a organisé une conférence de presse en ligne, le mercredi 22 juillet 2020. Il s’est agi de présenter aux journalistes des huit pays membres, les acquis engrangés dans le cadre d’une convention signée avec l’UEMOA pour la promotion des filières coton, maïs, bétail-viande, aviculture et aquaculture.
En 2006, le Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF) et la commission de l’Union économique et monétaire Ouest-africaine (UEMOA), ont identifié des priorités de recherche agricole dans l’espace UEMOA. Ces domaines de recherche ont été compilés dans trois projets que sont le projet Valorisation des tiges de cotonnier pour la fabrication des panneaux à particules (VATICOPP) au Bénin, au Mali et au Togo, le projet de valorisation des ressources génétiques animales et aquacoles locales dans l’espace UEMOA (PROGEVAL) et le projet Amélioration de l’accès au financement pour les acteurs du maillon commercialisation de la filière maïs au Bénin, au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire (AMAFINE). Le financement de ces secteurs de recherche a fait l’objet d’une signature de convention d’une valeur de 1,5 milliard F CFA entre le CORAF et l’UEMOA, le 17 septembre 2014.
La mise en œuvre de ces trois projets s’est déroulée sur cinq ans soit 2014-2019. Pour échanger autour des acquis de ces projets, le CORAF a organisé une conférence de presse en ligne, le 22 juillet 2020. Cette rencontre avec des journalistes des huit pays membres de l’UEMOA a été animée par le directeur exécutif du CORAF, Dr Abdou Tenkouano et le Commissaire chargé du département de l’agriculture, des ressources en eau et de l’environnement de la commission de l’UEMOA, Jonas Gbian. A propos du projet VATICOPP, il a été question, selon le commissaire chargé du département de l’agriculture, d’expliquer l’importance des tiges de coton qui étaient autrefois jetées ou détruites par les producteurs. D’ailleurs, au Mali par exemple, l’étude de référence du projet a montré que 49% des tiges produites étaient brûlées. C’est pourquoi une technologie de fabrication de panneaux de particules à base de tiges de cotonnier a été développée avec neuf combinaisons utilisant 100% de tiges de cotonnier. Et grâce au projet, les 2788 bénéficiaires directs du projet ont pu, à partir des tiges de cotonnier, réaliser des portes, des chaises et des meubles.
Des activités qui témoignent, à entendre les conférenciers, que les producteurs peuvent gagner davantage en vendant des tiges de cotonnier. Puisqu’il y a un revenu supplémentaire qui est tiré de l’activité de production du coton ; les cotonculteurs pourront à la fois vendre le coton graine et également la tige. Concernant le projet de valorisation des ressources génétiques animales et aquacoles locales dans l’espace UEMOA (PROGEVAL), il a contribué à la hausse des revenus et des moyens de subsistance des pisciculteurs dans l’espace UEMOA. Ce, grâce à des nouvelles pratiques de pisciculture introduites depuis 2016. Ces pratiques ont permis aux chercheurs de comprendre les caractéristiques génétiques des ovins, des bovins, des pintades, des silures et du tilapia dans les cinq pays de l’Afrique de l’Ouest. Ils ont donc développé des intrants de qualité comme les aliments et les alevins et ont renforcé les connaissances d’environ 498 agriculteurs dans les bonnes pratiques aquacoles, dont 22 étudiants.
Valoriser la production locale
Pour ce qui est du projet AMAFINE, il est ressorti que les acteurs dont 1248 bénéficiaires du maillon commercialisation de la chaîne de valeur maïs blanc, de nombreux autres producteurs, transformateurs et commerçants ont pu accéder aux crédits évalués à 174 757 000 F CFA pour développer leurs activités. Pour le directeur exécutif du CORAF, les trois projets ont impacté positivement les bénéficiaires. Il a fait comprendre que dans leur mise en œuvre, ce sont 23 systèmes nationaux de recherche agricole y compris les universités d’Afrique de l’Ouest et du Centre et leurs partenaires des organisations régionales de producteurs, de la société civile, du secteur privé, des institutions internationales de recherche agricole et des organisations non gouvernementales, qui se sont mis en ensemble pour fédérer leurs efforts de recherche et de développement agricoles.
« Nous sommes heureux de constater que les efforts conjoints du CORAF et de l’UEMOA pour répondre à une partie de nos besoins alimentaires, principalement grâce à la production nationale, se sont progressivement réalisés avec des effets favorables sur la balance commerciale régionale », a dit le directeur exécutif du CORAF, Dr Abdou Tenkouano. Toutefois, il a reconnu que les objectifs recommandés en termes d’autosuffisance alimentaire en ce qui concerne les produits tels que les racines et les tubercules, les céréales et les légumineuses ne sont pas encore atteints.
« Nous avons également le défi régional de créer des opportunités pour les familles en vue de l’amélioration de leurs moyens de subsistance et de l’atteinte de l’objectif 2 des objectifs de développement durable », a ajouté Dr Tenkouano. Le Commissaire chargé du département de l’agriculture, des ressources en eau et de l’environnement de la commission de l’UEMOA, Jonas Gbian, lui, s’est attardé sur la consommation des produits locaux dans l’espace UEMOA. Il a regretté le complexe des populations qui préfèrent les produits importés au détriment des produits fabriqués sur place. Il a prôné un changement de mentalités. Ce changement de mentalités doit s’accompagner de bonnes politiques de promotion des produits locaux.