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Nadieska Navarro, ambassadeur de Cuba au Burkina Faso : « Le M-26 a été la source de la victoire contre la dictature cubaine »

Publié le vendredi 24 juillet 2020  |  Sidwaya
Nadieska
© Autre presse par DR
Nadieska Navarro, ambassadeur de Cuba au Burkina Faso
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Cuba célèbre cette année le 67e anniversaire de la création du Mouvement du 26 juillet (M-26) par Fidel Castro. Dans cette interview, l’ambassadeur de Cuba au Burkina Faso, Nadieska Navarro, explique le mouvement, son apport à la révolution de son pays … Elle revient également sur la coopération entre son pays et le Burkina Faso.

Sidwaya (S) : 2020 marque le 67e anniversaire de la création du Mouvement du 26 juillet par Fidel Castro. Pouvez-vous nous parler davantage de ce mouvement ?

Nadieska Navarro (N.N.) : Cette année marque le 67e anniversaire de l’historique attaque des deux importantes casernes de la dictature militaire qui était au pouvoir à Cuba à l’époque. En 1953, un groupe de jeunes hommes, convaincus que la lutte armée était la seule manière de libérer Cuba de cette dictature sanglante, ont attaqué les casernes Moncada, à Santiago de Cuba, et Céspedes, à Bayamo, les deux villes les plus importantes de la région Est du pays. Cette action courageuse, commandée par le jeune avocat à l’époque, Fidel Castro, a échoué. La force militaire de la dictature était supérieure en hommes et en armes. Beaucoup de ces jeunes hommes ont été tués dans l’action, d’autres ont été emprisonnés et torturés. Fidel Castro a été en prison pendant près de deux ans et puis il a été libéré pendant un processus d’amnistie forcée par un fort mouvement populaire en sa faveur et de ses camarades. Lors de son procès, Fidel Castro a décidé de faire sa propre défense et il a prononcé une historique plaidoirie, connue sous le titre « L’histoire m’acquittera ». C’est de cette manière que le Mouvement du 26 juillet est né. Après sa libération, Castro et ses camarades ont quitté Cuba pour organiser à partir de l’extérieur, la lutte révolutionnaire et la recherche de la victoire définitive. Cette victoire s’est produite finalement le 1er janvier 1959.


S : Quel a été l’apport du M-26 dans l’avènement de la révolution cubaine ?

N.N. : Le M-26 a été la principale source des combattants qui ont lutté contre la dictature cubaine, principalement dans les montagnes de l’Est de Cuba, à Sierra Maestra. Ils se sont appuyés sur les autres mouvements révolutionnaires qui ont organisé la résistance clandestine dans les villes à travers tout le pays. Le Mouvement, depuis son début, a reçu un fort appui de la population cubaine. Cela a été décisif pour achever la victoire.

S : Comment le M-26 est-il célébré chaque année à Cuba ?

N.N. : Le 26 juillet est connu à Cuba comme « La journée de la rébellion nationale ». Chaque année, cette date est célébrée à Cuba à travers des activités massives politiques et culturelles sur toute l’étendue du territoire.
C’est une journée en souvenir des héros et des martyrs du Moncada et, historiquement, de la rénovation de l’appui populaire à la Révolution cubaine au pouvoir. Normalement, on accorde trois jours fériés pour la célébration, les 25, 26 et 27 juillet. Cette année, à cause de la pandémie de la COVID-19, on n’aura pas de célébrations massives dans notre pays, mais la journée sera fêtée à travers différentes initiatives prises par la population et notre gouvernement, notamment par le biais des moyens de communication et les réseaux sociaux.

S : Quel symbole les Cubains accordent-ils au M-26 ?

N.N. : Le M-26 est symbolisé par un brassard rouge et noir, porté par ses intégrants pendant la lutte révolutionnaire dans la Sierra Maestra. Il y a aussi un drapeau avec les mêmes couleurs et un hymne que tous les Cubains connaissent par cœur.

S : Comment se porte la coopération bilatérale entre Cuba et le Burkina Faso ?

N.N. : La coopération entre Cuba et le pays des Hommes intègres a commencé en 1984, avec l’envoi dans ce pays de la première brigade médicale cubaine qui se poursuit de nos jours. Plus de 200 professionnels cubains de la santé ont travaillé dans 12 des 13 régions sanitaires et dans 16 des 45 provinces du pays. Ils ont offert des soins à 89 % de la population des zones concernées. Aussi, plus de 500 jeunes burkinabè ont été diplômés dans notre pays dans différentes spécialités. Aujourd’hui, une brigade médicale cubaine, comprenant 14 médecins spécialistes, rend service dans ce pays. La brigade est composée de 3 spécialistes en microbiologie, 2 en néphrologie, 2 en chirurgie générale, 1 en soins intensifs, 1 en cardiologie, 1 en neurochirurgie, 1 en épidémiologie, 1 en stomatologie, 1 en orthopédie et 1 en urologie. Nous avons envoyé aussi 3 entraîneurs sportifs (2 en athlétisme et 1 en boxe) à la suite d’une doléance des autorités burkinabè.
Cuba et le Burkina Faso maintiennent aussi une coopération multilatérale importante aux Nations unies et dans différentes organisations internationales, avec l’appui mutuel dans les sujets les plus importants de l’agenda multilatéral. Le Burkina Faso a toujours soutenu la dénonciation internationale de Cuba à propos du blocus imposé par les Etats-Unis à notre pays. Dans ce contexte, votre pays vote toutes les années en faveur de la résolution que Cuba présente à l’Assemblée générale des Nations unies contre le blocus. Et cela avec la majorité écrasante de la communauté internationale.

S : Dans quels domaines les deux pays souhaitent-ils renforcer leur coopération ?

N.N. : Nos deux pays souhaitent renforcer leur coopération dans tous les domaines possibles, notamment l’agriculture, la biotechnologie, le commerce et la culture. Aussi, on aspire maintenir à un dialogue de haut niveau sur tous les sujets politiques d’intérêt mutuel.

S : Cette année, le monde entier fait face à l’épreuve du coronavirus. Comment votre pays et le Burkina Faso collaborent dans la lutte contre cette pandémie?

N.N. : Cuba et le Burkina Faso collaborent de différentes manières pour faire face à la pandémie de la COVID-19. Le spécialiste en épidémiologie de la Brigade médicale cubaine appuie et conseille le CORUS pour une meilleure réponse à la maladie. Aussi, la brigade a cédé des moyens de protection aux différents centres de santé à Ouagadougou. Récemment, des autorités de la santé du Burkina Faso ont participé à une visioconférence avec des experts cubains de santé où s’est produit un échange très productif des points de vue et des expériences sur le combat contre la COVID-19.

S : Parlez-nous de la coopération culturelle entre Cuba et le Burkina Faso.

N.N. : Les liens culturels entre Cuba et l’Afrique sont très forts. La culture et les traditions africaines sont à la base de la formation de la nation cubaine. Entre Cuba et le Burkina Faso, il y a eu des échanges culturels importants, notamment dans la musique, le cinéma et les arts plastiques. Notre ambassade est très intéressée à continuer la promotion de cette coopération. Nous avons déjà commencé un échange avec le musée national du Burkina Faso pour explorer les possibilités des exhibitions des produits historiques et culturels cubains. Cuba prépare également sa participation au prochain FESPACO. Nous sommes notamment intéressés également à promouvoir les voyages des délégations culturels entre les deux pays.

Propos recueillis par
Karim BADOLO
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