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Terrorisme Human Rights Watch veut-elle saper le moral des FDS ?

Publié le lundi 13 juillet 2020  |  Sidwaya
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© Autre presse par DR
Lutte contre le terrorisme: FDS et VDP à la manœuvre
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En dépit de la montée en puissance et des victoires des FDS, la lutte contre le terrorisme est encore loin d’être gagnée au Burkina Faso. La bataille est d’autant plus ardue que les terroristes se font quelquefois passer pour des éléments des FDS. Poussant la cruauté jusqu’au bout, ils enfilent les uniformes des soldats pour enlever et massacrer d’innocentes populations afin que les FDS soient accusées de tous les péchés d’Israël. Ils ont compris qu’ils ont beaucoup à gagner à ternir l’image des FDS et à occasionner une réprobation au plan national et international. Le plan machiavélique marche à merveille. Il appartient désormais aux FDS d’intégrer cette variable dans leur stratégie globale de riposte.

Human Rights Watch (HRW) a encore sauté sur l’occasion pour se mettre en scène. Le 8 juillet dernier, dans un communiqué, cette institution indique que des « fosses communes contenant au moins 180 corps » auraient été découvertes à Djibo. Se basant sur des témoignages d’« habitants de Djibo » HRW rapporte que les morts auraient été abandonnés entre novembre 2019 et juin 2020. Si « la plupart des corps ont été enterrés dans des fosses communes entre mars et avril, d’autres ne sont toujours pas enterrés ». Corinne Dufka, directrice pour l’Afrique de l’Ouest à Human Rights Watch indique, sans plus de précisions que «Les informations existantes désignent les forces de sécurité gouvernementales ». Après cette sortie, la réaction du gouvernement burkinabè ne s’est pas fait attendre. Selon Le porte-parole du gouvernement, HRW se livre à des « allégations qui font une lecture équivoque des efforts mis en œuvre par les Forces de défense et de sécurité ». Rémis Fulgence Djandjinou précise : « les Groupes armés terroristes, après s’être emparés de certains matériels et tenues militaires des Forces armées, se sont spécialisés dans l’instauration de la confusion, en se faisant passer, auprès des populations pour des éléments des Forces de défense et de sécurité. »

HRW doit éviter de jeter de l’huile sur le feu


De nombreuses ONG ont parfois des agendas cachés ou un regard condescendant chaque fois qu’il est question d’un pays africain. Porter des accusations aussi graves sur l’armée burkinabè sur la base de simples témoignages semble assez léger. Dans quelles conditions ces témoignages ont-ils été recueillis ? Quelles sont les réelles motivations de ces « témoins » ? HRW dispose-t-elle de preuves formelles de l’implication des FDS dans ces exécutions extrajudiciaires ? Le fait que des individus soient tués par des hommes portant des uniformes de l’armée rend-il automatiquement les FDS engagées dans la lutte contre les GAT, responsables des tueries ? Il est impératif que HRW approfondisse ses investigations pour parvenir à des preuves tangibles. Les allégations ne font que jeter de l’huile sur le feu et rendre la lutte anti-terroriste encore plus complexe pour les FDS. Comment les populations pourraient-elles collaborer avec ces soldats si elles n’ont pas confiance en eux ? Depuis 2015, le Burkina Faso est régulièrement attaqué par des groupes terroristes. A travers la force conjointe du G5 Sahel et l’opération Barkhane, la communauté internationale accompagne le pays dans les efforts de sécurisation de son territoire et de protection de ses habitants. Même si de nombreux défis doivent encore être relevés, force est de constater que l’armée burkinabè enregistre des victoires stratégiques et significatives dans la lutte contre les terroristes sur la base des renseignements fournis et savamment exploités. Les FDS sont suffisamment formées pour savoir qu’elles ne peuvent allègrement massacrer d’innocentes populations même dans un contexte de terrorisme. C’est pour cette raison qu’il faut se garder de tirer des conclusions superficielles même sur la base de témoignages d’habitants de la zone. La question est beaucoup plus complexe et mérite un traitement conséquent. S’il n’appartient pas à HRW de mener le combat à la place des FDS, il ne lui revient pas non plus de saper les efforts qui sont entrepris à travers une campagne de diabolisation des troupes. Chaque acteur doit jouer son rôle dans le strict respect des règles.

FDS : continuer à montrer patte blanche

Il est évident que les FDS ne sont pas exemptes de tout reproche depuis que le pays est fréquemment attaqué. De nombreuses bavures ont été dénoncées et des éléments ont été sanctionnés. Dans cette lutte, gagner le cœur des population est la clef de la réussite. Les FDS doivent donc nécessairement inspirer confiance et rassurer les populations des zones sous emprise terroriste. Les FDS doivent demeurer républicaines en veillant, dans toutes leurs opérations, au respect des droits humains et du droit international humanitaire. La lutte contre le terrorisme ne doit point servir de prétexte à tous les abus. Avec le nouveau mode opératoire des terroristes, la stratégie anti-terroriste doit être mise à jour afin qu’il n’y’ait guère la moindre confusion entre les GAT ou HANI et les FDS. Les FDS peuvent bien réaliser cette prouesse. Pour ce qui est des « allégations » de HRW, il appartiendra à la hiérarchie militaire de diligenter des enquêtes pour faire la lumière et prendre les mesures conservatoires appropriées. En tous les cas, force doit rester à la loi. Ici comme ailleurs.

Jérémie Yisso BATIONO
Enseignant-chercheur
Ouagadougou
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