Le Syndicat national des artistes-musiciens du Burkina (SYNAMUB) était, le 2 juillet 2020, face à la presse pour, selon ses premiers responsables, aviser l’opinion nationale sur la situation qui prévaut au Bureau burkinabè du droit d’auteur (BBDA) et au ministère de la Culture, des arts et du tourisme. Pour eux, Wahabou Bara a occupé « illégalement et illégitimement la fonction de Directeur général » parce que l’article 26 du règlement général du BBDA le lui interdit.
La gestion du Bureau burkinabè du droit d’auteur (BBDA) n’est pas du goût du Syndicat national des artistes-musiciens du Burkina (SYNAMUB). Il l’a fait savoir au cours d’une conférence de presse tenue le 2 juillet dernier, à la Bourse du travail de Ouagadougou. En effet, a expliqué Abdoul Kader Ouattara alias Almamy KJ, le Fonds exceptionnel de solidarité (FES) qui consistait à répartir 150 millions de F CFA à l’ensemble des créateurs burkinabè affiliés au BBDA à cause de la maladie à coronavirus, a été géré dans une opacité totale, de façon discriminatoire et ultra sélective. Les artistes fonctionnaires ont été exclus du processus sans leur consentement tandis que certains créateurs ayant souscrit n’ont rien reçu alors qu’ils étaient dans le besoin, selon le SG du syndicat.
Pour avoir le cœur net, le syndicat réclame la publication de la liste exhaustive et nominative des bénéficiaires. Ce que refuse le BBDA pour des raisons de confidentialité. Autre point important, a poursuivi Alamamy KJ, est celui relatif à l’article 26 du règlement général du BBDA qui interdit aux créateurs d’être membres du BBDA et être à la fois conseil juridique, employé ou mandataire dans l’Administration. « Sur la base de cet article, nous pouvons affirmer sans risque de nous tromper que Wahabou Bara a occupé illégalement et illégitimement la fonction de Directeur général depuis sa nomination à nos jours, son statut de créateur étant incompatible au poste occupé », a-t-il dit.
C’est dans ces conditions que le SYNAMUB a appris la nomination du DG comme lauréat au Prix africain de développement (PADEV). « C’est le lieu d’éclairer la lanterne de l’opinion nationale sur ce prix dont les conditions financières de participation s’élèvent à la somme de 2,5 millions de F CFA ». Outre les insuffisances dans la gestion du BBDA, le SYNAMUB a relevé des insuffisances dans le processus d’adoption du statut de l’artiste. Il s’agit, entre autres, du coût élevé de la carte d’artiste qui s’élève à 12 500 F CFA, l’exclusion des artistes fonctionnaires du statut d’artiste, la double déclaration des artistes polyvalents. Ce fut l’occasion pour le SYNAMUB d’inviter ses militants à se tenir prêts pour les combats futurs.