Le ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat a animé le 2 juillet 2020, à Ouagadougou, une conférence de presse sur le projet de cahier des charges des boissons alcoolisées au Burkina Faso.
Le ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat veut mettre fin au désordre ambiant dans la production, la distribution, la commercialisation et la consommation des boissons alcoolisées, à travers la mise en place d’un cadre juridique spécifique au secteur. C’est pourquoi, le département a entrepris depuis décembre 2019, l’élaboration d’un cahier des charges des boissons alcoolisées au Burkina Faso. Ce projet a été au centre d’une conférence de presse, animée par le coordonnateur général de la Brigade mobile de contrôle économique et de la répression des fraudes (BMCRF), Yacouba Bila, en compagnie du président de la Ligue des consommateurs du Burkina, Dasmané Traoré. Selon M. Bila, avec ce cahier des charges, qui sera validé les prochains jours, la production, l’importation et la commercialisation des boissons alcoolisées au pays des Hommes intègres seront soumises à des conditions précises. Désormais, tout producteur d’alcool devrait disposer d’une autorisation d’implantation et de production, des équipements et des infrastructures aux normes, d’un laboratoire interne et d’une convention avec un laboratoire externe pour le contrôle de la qualité des boissons produites.
300 000 litres de liqueurs détruits
Pour le président Traoré, ce cahier des charges sera le bienvenu en ce qu’elle constitue un instrument juridique de protection du consommateur. Les questions de journalistes ont porté, entre autres, sur le bilan de l’application de l’arrêté interministériel du 19 septembre 2019, portant interdiction de production, d’importation, de commercialisation, de détention et d’offre à titre gratuit, de liqueurs et autres boissons spiritueuses, les garanties afin que le cahier des charges ne dorme pas dans les tiroirs. Le coordonnateur de la BMCRF a fait savoir que la mise en œuvre de l’arrêté interministériel a produit des résultats satisfaisants. Il en veut pour preuve l’interdiction de l’importation des boissons alcoolisées en sachets, la fermeture de trois unités de production locale d’alcool frelaté à Ouagadougou. « La charte ne sera pas un document de tiroir », a rassuré M. Traoré. Avant le point de presse, la BMCRF a procédé à la destruction des liqueurs en sachets plastiques et en
bouteilles PET de moins de 30 centilitres, des produits alimentaires et des boissons sucrées frelatées, au centre d’enfouissement de Tanghin.
C’est au total, plus de six millions de sachets ou de bouteilles, soit environ 300 mille litres de liqueurs ou encore l’équivalent de plus de 1500 barriques de 200 litres de liqueurs saisis dans les villes du Burkina, a indiqué Yacouba Bila. « La présente opération a pour objectif de lutter contre la consommation des boissons frelatées et de protéger le consommateur », a-t-il précisé. Le président de la Ligue des consommateurs s’est réjoui de cette action de la brigade mobile qui a permis de mettre les populations à l’abri d’une telle quantité de produits de mauvaise qualité. Il a, par ailleurs, invité les consommateurs à la vigilance, à vérifier les dates de péremption des produits qu’ils achètent ; mais surtout à dénoncer les commerçants de produits prohibés.