Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Économie
Article
Économie

Cooperation Sino-burkinabè : Un danger pour notre économie

Publié le dimanche 21 juin 2020  |  netafrique.net
Célébration
© Autre presse par DR
Célébration des 20 ans de la coopération Sino-Burkinabè : un cross pour l’apothéose
Comment


J’étais en réunion Zoom quand j’ai entendu un bruit assourdissant à ma porte. Quelqu’un frappait très fort et avec insistance. Je me suis dit que c’est certainement un étranger de la maison car il y a une sonnerie.

Ma fille est allée ouvrir et revint me dire que c’est un jeune chinois qui tapait pour vendre des plats. Elle me dit qu’ils ont l’habitude de venir vendre leurs affaires de porte à porte dans le quartier Pissy. Elle a ajouté qu’ils stationnent leur camion chargé de marchandises à côté du goudron.

Ils se déplacent ensuite avec des échantillons pour montrer par concessions tout en indiquant leur lieu de stationnement aux personnes intéressées. Ils vendent même à crédit. Je suis restée bouche bée. Partie à la recherche du vendeur dans le quartier, il m’informe que leur siège est à Ouaga 2000, à côté de l’Ambassade des Etats-Unis. Ils auraient aussi une usine à Gounghin selon ses dires. Combien sont-ils déjà en opération de cette manière dans le pays?

Que ce soit clair. Je ne suis pas xénophobe car je sais qu’il y a des millions de burkinabè qui vivent dans d’autres pays. Mais, je suis contre la concurrence déloyale. Je peux comprendre que des chinois ouvrent des boutiques à Ouaga pour faire concurrence avec nos commerçants grossistes qui importent des marchandises de leur pays. Je ne peux pas accepter qu’ils fassent du porte à porte car ce segment d’activité est réservé aux jeunes diplômés sans emploi qui vendent des articles divers pour joindre les deux bouts.

Si à peine arrivés, les jeunes chinois se lancent dans la distribution à domicile avec une telle capacité d’investissement et d’organisation, c’est ni plus ni moins de la concurrence déloyale. Mêmes nos commerçants qui font de l’importation de Chine ne peuvent pas concurrencer avec de tels acteurs.

Au Cameroun, au Sénégal, en RDC et ailleurs, ils ont été recadrés pour ne pas tuer les emplois dans des secteurs déjà précaires. Les chinois travaillent en cercle fermé, entre compatriotes. Alors que le Burkina Faso est devenu le nouvel Eldorado chinois, il est important que le Ministère du Commerce ouvre l’oeil sur leurs activités pour prévenir les dérives.

Il va falloir protéger certains segments de marché pour les PME/PMI des femmes et des jeunes entrepreneurs et pour soutenir les efforts nationaux en matière d’auto-création d’emploi. Au fait, qu’est-ce que le Burkina Faso gagne ou perd suite à sa coopération renouée avec la Chine Populaire?

Nestorine Sangare
Commentaires