Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Affaire recrutement CNSS : « Il y a bel et bien eu fraude », soutient Me Marcelin Ziba, avocat des parties civiles

Publié le mercredi 17 juin 2020  |  aOuaga.com
Siège
© Autre presse par DR
Siège de la CNSS
Comment


Après plusieurs reports, l’audience de l’affaire du recrutement litigieux de 85 agents pour le compte de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) a repris ce mardi 16 juin 2020 au tribunal de grande instance de Ouagadougou. Les prévenus continuent de nier les faits, pourtant selon Me Marcelin Ziba, avocat des parties civiles, la fraude est consommée.

Liliane Saré, secrétaire du directeur des ressources humaines était à la barre. Avec elle, le parquet a surtout mis l’accent sur sa négligence. Pour le ministère public, il est inconcevable qu’elle laisse entrer et ressortir des gens du bureau de son patron sous prétexte qu’ils entrent pour téléphoner ou se servir en eau fraîche, alors qu’elle sait que les copies des candidats sont gardés dans ledit bureau. Un autre élément de négligence selon le parquet, la prévenue ne sait pas si l’ordinateur utilisé pour relever les notes était codé. Pour avoir la bonne information, la question a été posée au DRH, Norbert Zeda. Celui-ci répond par la négative.

Le tribunal se retourne vers un autre prévenu, Daniel Sawadogo, le proche collaborateur du DRH. Les juges ont voulu savoir si ce dernier a eu un contact avec l’ordinateur en question. « Un ordinateur n’est pas une denrée rare à la CNSS au point où tout le monde en utilise le même », a répondu le vice-président du jury de surveillance.

Son avocat, Me Amidou Lamoussa Ouattara, vient à sa rescousse. Certes, a affirmé le conseil, il peut y avoir eu de la négligence au regard de certains éléments présentés. Si c’est le cas, de son avis, le procureur n’est pas allé au bout de son enquête. « Il y a des gens qui ont ordonné qu’on fasse la levée des anonymats, qu’on puisse faire la saisie des notes, mais qui ne sont pas au procès, notamment la présidente du jury. Il y a d’autres membres qui ont posé des actes, mais lorsqu’on suit le procès, ces gens ne sont pas à la barre. Si négligence il y a, il devait y avoir plus de prévenus dans la salle d’audience », a-t-il argumenté.

Pour Marcelin Ziba, avocat des parties civiles, la fraude est consommée. Selon lui, les prévus font feu de tout bois pour se tirer d’affaire. Cette attitude, de son avis, relève de la mauvaise foi. « Moi, je peux comprendre qu’il y ait eu de la fraude dans le recrutement et que tous les acteurs du processus ne sont pas au courant. Mais, à partir du moment où on vous présente les résultats qui ont été manipulés, et que vous dites non, nous nous croyons que tout s’est bien passé, c’est de la mauvaise foi. C’est blanc et vous dites que c’est noir. Ils auraient dû reconnaître qu’il y a la fraude, mais ils ne savent pas comment cela s’est passé ».

Selon Me Ziba, les prévenus adoptent un comportement à géométrie variable, car ils veulent faire croire que les copies étaient accessibles à tout le monde, puis, dans un autre cas, ils disent que pour garder la confidentialité, les délégués du personnel n’ont pas été conviés à la levée des anonymats. « Le principe de la confidentialité aurait voulu que les copies soit sécurisées. Quand vous vous défendez de cette façon, vous ne pouvez pas aller loin. La contradiction est flagrante », a-t-il argué. Dans la mesure où, selon lui, la phase cruciale de levée des anonymats et du report des notes n’a pas été faite en présence d’un œil extérieur, l’opacité est nette.

Halima K.
Commentaires