Président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, au pouvoir), Simon Compaoré estime que, malgré la situation sécuritaire, les élections doivent se tenir « coûte que coûte ». Et son parti espère bien faire réélire Roch Marc Christian Kaboré dès le premier tour.
Confirmé au début de mars à la présidence du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, au pouvoir), dont il assurait l’intérim depuis le décès, en août 2017, de Salifou Diallo (le président de l’Assemblée nationale avec qui Roch Marc Christian Kaboré et lui-même avaient fondé le parti, en mars 2014), Simon Compaoré, 67 ans, assure vouloir aider le chef de l’État à parachever la mise en œuvre de son programme présidentiel et à briguer un nouveau mandat, mais aussi à consolider le leadership du MPP sur l’échiquier politique national à l’issue de la présidentielle et des législatives prévues le 22 novembre.
Fidèle compagnon de Roch Marc Christian Kaboré, avec qui il s’engage en politique, d’abord au sein de l’Association des étudiants voltaïques en France (actuelle Union générale des étudiants burkinabè) lorsqu’il étudiait l’économie à l’université de Dijon, puis au sein de l’Union des luttes communistes reconstruites (ULCR), Simon Compaoré a été de tous les combats politiques des trente dernières années au Burkina. L’ancien maire de Ouagadougou (1995-2012) et ex-ministre de la Sécurité intérieure (2016-2019) sait que la bataille pour les scrutins de 2020 sera ardue.
Jeune Afrique : Quelles sont vos priorités à la tête du MPP ?
Simon Compaoré : Mon élection est une étape de la vie de notre parti. Le bureau, mis en place en mars 2017, était en fin de mandat. Ce troisième congrès ordinaire [à l’issue duquel il a été élu, le 7 mars] a également pris acte de la stratégie électorale adoptée par le bureau politique national sortant. Nous avons renouvelé ce dernier, en attendant de revoir les statuts et les règlements intérieurs, après la prochaine présidentielle. Ce qui aboutira à la mise en place d’une nouvelle direction du parti. D’ici là, notre mission est d’aider le gouvernement à poursuivre et à mettre en œuvre le programme présidentiel et, surtout, de préparer la victoire du MPP aux élections couplées à venir.
Comment comptez-vous « assurer » la réélection du président Kaboré ?
Notre stratégie électorale aborde la manière dont nous devons nous organiser, la structure à mettre en œuvre pour piloter la campagne électorale depuis le niveau national jusque dans les provinces et les villages. Pour la présidentielle, nous savons qui est notre joker, à savoir le président Roch Marc Christian Kaboré. Nous escomptons faire élire notre candidat dès le premier tour. Et pourquoi pas avec un score confortable d’au moins 60 % des voix. C’est une ambition réaliste. On se prépare sur le terrain pour relever ce défi.