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Insécurité à l’Est Les forces vives recommandent une région militaire

Publié le mercredi 10 juin 2020  |  Sidwaya
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© Autre presse par DR
Une délégation de l’Assemblée nationale était à Fada N’Gourma pour s’enquérir de la situation sécuritaire et humanitaire de la région de l’Est.
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Une délégation de l’Assemblée nationale était à Fada N’Gourma, les 8 et 9 juin 2020, pour s’enquérir de la situation sécuritaire et humanitaire de la région de l’Est.

En séjour, les 8 et 9 juin 2020, à Fada N’Gourma, à la faveur de la première étape d’une tournée régionale dans les zones d’insécurité, une délégation de la représentation nationale, conduite par son président, Alassane Bala Sakandé, a pris le pouls de la situation sécuritaire et humanitaire dans la région de l’Est. C’était à l’issue de deux jours de conclave avec les élus locaux, venus des cinq provinces. La synthèse des travaux, livrée le 9 juin 2020, fait état de quatre communications déroulées sur des thématiques d’actualité. Au titre de la première, «La contribution de la 7e législature à la lutte contre le terrorisme », les communicateurs ont rappelé quelques lois votées par l’Assemblée nationale. Il s’agit, entre autres, des lois de programmation militaire, de révision du Code électoral et de prorogation de la durée de l’état d’urgence. Outre ces lois, le Parlement a interpellé le gouvernement sur la question du terrorisme, du maillage sécuritaire du territoire et de la prise en charge des pupilles de la nation. La deuxième communication a porté sur « L’état de mise en œuvre de la loi sur les Volontaires de la Patrie (VDP) ». A ce sujet, plusieurs difficultés dans la mobilisation des VDP ont été relevées. Ce sont, notamment, l’isolement des villages, le temps mis pour réaliser les enquêtes de moralité malgré l’urgence, la crainte d’infiltration de personnes mal intentionnées, l’exode des populations et l’amalgame entre les groupes d’auto-défense et les VDP. Pour ce qui est de la troisième communication,
« Les efforts du gouvernement dans la prise en charge des Personnes déplacées internes (PDI) », il a été relevé que la région de l’Est en compte environ 65 000. Le communicateur a ajouté que l’inaccessibilité de certaines communes d’accueil, du fait de l’insécurité, est la difficulté majeure que rencontrent les structures dans la distribution des vivres aux personnes déplacées. Le dernier exposé sur le thème : « Les élections du 22 novembre 2020 et le constat sécuritaire : Quelle option pour la Commission électorale nationale indépendante (CENI) », a été présenté par le président de l’institution, Newton Ahmed Barry.

Halte à la stigmatisation !

Selon lui, dans le cadre du processus de révision et de constitution du fichier électoral dans la région de l’Est, l’équipe de la CENI n’a pu se déployer que dans deux provinces sur cinq à cause du climat sécuritaire délétère qui prévaut dans ces zones.
« Nous attendons le 9 juillet pour faire une réévaluation et voir ce qu’il y a lieu de faire », a-t-il déclaré. Les échanges entre la délégation du Parlement et les élus locaux ont débouché sur une kyrielle de recommandations. Il s’agit, entre autres, de la nécessité d’élaborer un programme d’urgence pour la région de l’Est, de créer une région militaire à l’Est et d’impliquer absolument les groupes d’auto-défense dans la lutte contre le terrorisme. A entendre le président de l’Assemblée nationale, les recommandations de la rencontre régionale avec les élus locaux seront présentées à l’hémicycle qui, par la suite, se chargera d’interpeller l’exécutif. Du reste, il a indiqué que sa délégation et lui se sont déportés à l’Est pour « vivre les réalités quotidiennes des populations », mais aussi témoigner le soutien de la nation toute entière aux exécutifs locaux, aux conseillers régionaux et à tous les Burkinabè de l’Est. Il a affirmé, en outre, que la stigmatisation et le repli identitaire ne doivent pas avoir droit de cité au Burkina Faso. De ce fait, il a soutenu qu’il n’est pas question de donner un visage ethnique et religieux au terrorisme. « Nous avons la responsabilité de taire nos divergences et de cultiver la tolérance et le vivre-ensemble. Car, à cette allure, nous partons droit dans un précipice », a-t-il ajouté. Pour que le Burkina redevienne un havre de paix, il a lancé un appel « aux intellectuels, aux élus locaux, aux autorités coutumières et religieuses à sensibiliser leurs proches à adopter des comportements responsables ». En marge de la rencontre régionale, le président de l’Assemblée nationale a eu un huis clos avec les FDS. Il s’est entretenu, également, avec le conseil régional des femmes de l’Est, le conseil régional des jeunes et des représentants de la société civile. M. Sakandé a témoigné sa solidarité aux PDI de l’Est en leur offrant 50 tonnes de vivres.

Joanny SOW
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