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Mahamadi Lamine Kouanda, candidat recale aux primaires CDP : «Je ne peux pas suivre Blaise Compaoré comme un mouton de Tabaski»

Publié le mercredi 10 juin 2020  |  NetAfrique.Net
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© aOuaga.com par A.O
Match Burkina-Algérie : les supporters des Etalons sonnent la mobilisation
Mercredi 9 octobre 2013. Ouagadougou. Le président d`honneur de l`Union nationale des supporters des Etalons (UNSE), Mahamadi Lamine Kouanda, a animé une conférence de presse pour sonner la mobilisation en vue du match de barrage des éliminatoires de la coupe du monde de football entre le Burkina et l`Algérie
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L’homme est bien connu des Burkinabè, notamment pour son franc-parler. Après les primaires de son parti auxquelles il n’a pas pu prendre part parce que sa candidature a été invalidée, Mahamadi Lamine Kouanda, puisque c’est de lui qu’il s’agit, dit s’en remettre à Dieu et à la décision du fondateur du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Blaise Compaoré à qui revient le dernier mot. Mais l’homme se dit déterminé à aller en justice si d’aventure, le fondateur venait à valider la candidature du président du parti, Eddie Komboïgo, sans qu’il ne soit consulté et qu’un compromis ne soit trouvé. C’est, du moins, ce qu’il dit dans l’interview qu’il a bien voulu nous accorder le 28 mai dernier à son domicile à Ouagadougou. Outre les questions relatives aux primaires de son parti, Mahamadi Lamine Kouanda s’est également prononcé sur d’autres sujets d’actualité dont l’élection à la présidence de la Fédération burkinabè de football (FBF), ses rapports avec le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré et le président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Simon Compaoré, etc. Et comme à ses habitudes, ce vieux loup de la scène politique burkinabè n’est pas passé par quatre chemins pour assener ses vérités à ceux qu’il appelle ses détracteurs et réaffirmer son soutien au candidat Amado Traoré pour l’élection à la FBF, qui s’annonce électrique. Lisez plutôt pour en savoir davantage !

« Le Pays » : Au lendemain de la victoire d’Eddie Komboïgo aux primaires, vous avez écrit au fondateur du CDP, Blaise Compaoré. Que lui avez-vous dit?

Mahamadi Lamine Kouanda : Les problèmes du CDP intéressent tous les Burkinabè. Nous avons eu la chance de gérer ce pays à un moment donné, à travers notre leader naturel qu’est Blaise Compaoré. Il est donc normal que les problèmes du CDP ne soient pas ceux du seul CDP, mais de l’ensemble du peuple burkinabè, de ceux qui aiment le Burkina et la vie du Burkina.

Effectivement, j’ai écrit au fondateur et président d’honneur à vie du CDP avec droit de veto. Mais je vous corrige en disant que pour moi, il n’y a pas eu de primaires mais une Assemblée générale tronquée de son contenu et de son sérieux. Dans un parti comme le CDP, quand on élabore un programme écrit donné à chacun pour dire que l’ouverture est prévue le samedi 9 mai, la clôture le lundi 11 mai et le vote le lendemain 12 à 13h, je pense qu’on devait s’en tenir à cela. Pour en revenir à votre question, je vous informe que Blaise Compaoré a reçu ma lettre. On m’a fait comprendre qu’il devrait regagner Abidjan le 15 juin prochain. Je ne peux donc pas porter plainte sans l’attendre. Tel que je le connais avec son intelligence, son rôle de leader, d’homme sobre, patient, il n’y a pas de raison que je ne puisse pas avoir raison. J’ai été victime d’une violence politique, d’une exclusion politique. En 2015, le CDP disait avoir été exclu et voilà que j’ai été exclu de mon parti parce que je n’ai pas eu le droit d’exposer mon programme, de mesurer ma cote de popularité à celle des autres candidats. Si vous avez suivi comment le vote s’est déroulé, vous verrez qu’il y a eu des mécontents qui ont quitté la salle. Le collège est composé de 255 membres. Dans la salle, il n’y a eu que 155 votants au total. Sur 255, il y a 1 nul, 21 voix pour Yahaya Zoungrana, contre 133 pour Eddie, cela veut dire qu’il y a problème. Où sont passés les 100 autres ? Je considère ces dernières comme étant celles de mes hommes. Ils étaient dans la salle et ont quitté parce qu’ils ont estimé que c’était de la merde qui était en train d’être organisée. Le CDP a quitté le cadre d’un parti sérieux. Les textes ne sont pas respectés ; notre parti est en danger.

Que comptez-vous faire si d’aventure la candidature d’Eddie Komboïgo est validée par le fondateur?

Si jamais la candidature d’Eddie est validée ! Je sais qu’elle ne peut pas l’être sans que le fondateur, Blaise Compaoré, ne me rencontre parce que c’est moi qui suis lésé. Donc, si elle est validée avec des propositions concrètes, on va apprécier. Mais si elle est validée sans ces conditions, j’irai en justice. Mais en attendant, je reste à l’écoute. Je suis un homme de principes. Je ne suis pas un militant de rue, ni de la 25e heure. Je suis un militant cofondateur de ce parti. Je connais ce parti comme ma poche ; je connais le totem de ce parti et j’entends le respecter. Ce n’est pas quelqu’un d’autre qui a proposé Blaise Compaoré en tant que président d’honneur ; c’est moi qui en ai été à l’origine et l’ai défendu.

« J’ai la ferme conviction qu’après 2020, si le CDP n’a pas réussi à faire changer son statut actuel, les militants iront voir ailleurs parce qu’ils n’ont pas la culture d’opposition »

Quelles sont les propositions dont vous avez tantôt fait cas ?

Pour vous parler de ces propositions, je dois d’abord rappeler que dans mon programme qu’on ne m’a pas permis de défendre, j’avais prévu d’affronter dans les urnes, le président Roch et si je n’arriverais pas à le déloger de Kosyam, je comptais au moins le battre au niveau de l’Assemblée nationale afin qu’il y ait une cohabitation soit avec le MPP soit avec l’UPC.

Ainsi, le CDP occuperait le perchoir et si par bonheur, nous avions la majorité absolue, on aurait également la primature ainsi que le reste des postes ministériels, exceptés, bien sûr, ceux dits de souveraineté. Cette stratégie est fondée sur la conviction que le CDP qui a été durement éprouvé durant ces six dernières années, ne peut plus être dans l’opposition après 2020 au risque de voler en éclats. Les militants ont vécu une période si difficile après l’insurrection populaire, qu’ils ne seraient plus prêts à rester dans l’opposition. J’ai la ferme conviction qu’après 2020, si le CDP n’a pas réussi à faire changer son statut actuel, les militants iront voir ailleurs parce qu’ils n’ont pas la culture d’opposition. Beaucoup ont rejoint le parti quand il était déjà au pouvoir. Donc, ma liste serait composée de 25% de jeunes, 25% de femmes bien positionnés et 40% de ceux qui ont mené la lutte de 2014 jusqu’à ce jour et qui ont payé le plus lourd tribut en défendant les couleurs du parti. Pour les 10% restants, je verrais avec le fondateur ceux qui peuvent être retenus sur la liste nationale pour mieux défendre les intérêts du parti. Sans fausse modestie, nous avons tous les moyens aujourd’hui pour atteindre ces objectifs. Et si Eddie n’avait pas d’ambitions démesurées, s’il avait l’esprit de groupe, c’est-à-dire travailler et gagner ensemble, il serait, au soir du 22 novembre prochain, le président de l’Assemblée nationale du Burkina. Je lui avais proposé de ne pas faire de l’élection présidentielle sa priorité, mais de travailler à ce que nous nous réconcilions avec Kadré Désiré Ouédraogo, à défaut, que lui et moi élaborions ensemble un programme dans lequel nous déciderions, de façon écrite, de partager le pouvoir en faisant appel à toutes les compétences du parti, y compris les militants qui ne sont ni avec lui ni avec moi, à l’exemple de Kadré Désiré Ouédraogo. Je lui ai fait cette proposition lorsqu’il est venu me voir ici à mon domicile, le 17 février 2020, en compagnie de l’ex-ministre Joseph Paré.

C’est d’ailleurs à cause de ce dernier pour qui j’ai beaucoup de respect, que j’ai accepté de recevoir Eddie. Pour que nous puissions travailler ensemble et que les choses soient claires, je lui avais posé trois conditions. La première est qu’il m’écrive officiellement en indiquant le nombre qu’il m’accorde sur les 45 provinces, ainsi que les rangs qu’il me réserve au niveau de la liste nationale pour les législatives. Deuxièmement, dans notre programme politique, qu’on dise clairement qu’on ne va pas rester dans l’opposition après 2020 parce que si nous ne le faisons pas, les militants vont partir et c’est le parti qui sortira perdant. Troisièmement, d’être clair avec le MPP en lui faisait savoir que si son candidat est premier à la présidentielle, nous le soutiendrons et si c’est celui du CDP qui arrive en tête, que le MPP et son candidat le soutiennent également. Et si on a l’accord du MPP, on ira voir le fondateur, en vue de sa validation. Comme je l’ai dit, nos militants ont souffert, certains ont fait la prison, d’autres ont vu leurs biens détruits. Et même aujourd’hui, certains sont à l’extérieur et parmi ceux qui sont au pays, il y en a qui ne travaillent plus pour des raisons politiques. Ils ne peuvent donc pas continuer à militer dans l’opposition pendant 15 ans et rester fidèles au parti. Pour éviter donc des départs massifs qui pourraient fragiliser davantage, voire entraîner la mort du parti, que nous mettions au point ce programme qui serait validé par le fondateur.

Ce sont ces propositions qu’Eddie n’a pas respectées. Voilà pourquoi nous avions choisi Juliette Bonkoungou comme candidate de mon groupe. Mais comme cette dernière était indisposée pour raison de santé, j’avais désigné Valentin Ouédraogo mais au regard de la situation qui prévalait, j’ai décidé d’être moi-même candidat. Cela afin de sauver le parti, d’éviter la guerre civile à mon pays et d’œuvrer à ce qu’à défaut d’avoir la présidence, on ait au moins l’Assemblée nationale. Et j’estime que nous avons des chances d’obtenir ces résultats ce d’autant que le MPP n’a pas été brillant durant le premier mandat de Roch. Et si on arrive à s’imposer en 2020, en 2025, on aura un candidat plus jeune que Kouanda et même plus jeune et mieux préparé qu’Eddie. Parce qu’honnêtement, que ce soit moi, Arsène Bongnessan Yé, Mohamed Topan, Bachir Ido dit Kadhafi… nous préparons tous, dans la dignité, notre retraite politique parce que nous sommes aujourd’hui des grands-pères. Nous devons avoir l’honnêteté de travailler avec intelligence pour que nos enfants, je veux dire des plus jeunes, émergent politiquement. Notre rôle sera de les encadrer afin qu’ils puissent faire face au combat de la vie et à celui politique. Et mon souhait est qu’ils fassent mieux que nous. C’est ma compréhension de la politique. Je ne suis pas un zozo ni un égocentrique. Le problème du CDP aujourd’hui, c’est cette vision négative d’Eddie ou rien. Pour revenir aux propositions, si Blaise me convoque à Abidjan et me fait des propositions de nature à sauver le parti, mes intérêts politiques ainsi que ceux de mon courant politique, on trouvera une solution. Mais si cela n’est pas fait, j’irai en justice. C’est vrai que je suis les conseils du fondateur mais je ne peux pas le suivre comme un mouton de Tabaski, alors que mes intérêts sont menacés ainsi que la survie du parti.

Vous avez dit que vous êtes prêt à aller jusqu’à la CPI pour attaquer la candidature d’Eddie Komboïgo. Pensez-vous que cela est faisable ou est-ce une simple manière de parler?

J’ai dit que j’irai à la CPI et ce n’est pas une simple manière de parler, ce n’est pas de la comédie. Si mon droit individuel ne me permet pas d’y aller, j’irai devant les tribunaux burkinabè jusqu’à ce que la vérité soit dite. J’ai parlé de la CPI pour signifier que je me battrai jusqu’à ma dernière énergie. Je ferai tout ce que la loi m’autorise à faire. Et je vous informe qu’à l’heure où nous sommes, je suis en discussion avec mes avocats. J’attends d’abord que le président d’honneur me réponde puisqu’il ne l’a pas encore fait.

« Ce n’est pas sérieux de dire dans un journal aussi sérieux que « Le Pays », que si le CDP se réfère à Blaise Compaoré, c’est à ses risques et périls »

Dans une récente interview, Mélégué Traoré soutient que vous n’êtes pas membre fondateur du CDP mais plutôt de l’ODP/MT. Que lui répondez-vous ?

Quand il dit que je suis cofondateur de l’ODP/MT et non du CDP, je l’informe que comme il n’a jamais été militant du CDP, il ne connaît que le scoutisme, mais pas l’histoire politique. Le 27 juin 1995, j’ai été nommé président du comité thème de l’ODP/MT pour le congrès des 3 et 4 février 1996, qui devait dissoudre l’ODP/MT et créer le CDP. Certainement, Bongnessan Yé, en me nommant à ce poste, a eu les consignes de Blaise Compaoré. Rien n’était fait au hasard. C’était une période où le diable avait commencé à s’installer entre Roch Kaboré et Blaise Compaoré. En effet, c’est au même moment que Roch Marc Christian Kaboré a été débarqué de la Primature au profit de Kadré Désiré Ouédraogo. Cela a été fait deux jours avant la création du CDP. Quand le CDP a des problèmes, ce n’est pas Kouanda qui demande, on m’a toujours fait appel. A chaque fois qu’il faut mouiller le maillot pour que le CDP ne meure pas, j’agis. Mélégué Traoré n’était pas là. Il faut que Mélégué sache que la délégation qui représentait le CDP au CBC pour sa création, était conduite par le Dr Arsène Bongnessan Yé, et composée de celui-ci, Naboho Kanidoua, Roch Kaboré, Salifou Diallo, Simon Compaoré, Mahamadi Lamine Kouanda, Dim Salif, Mohamed Topan, Achille Tapsoba et Clément Sawadogo. Au niveau du CNPP de Pierre Tapsoba, on avait l’ambassadeur Yao Marc, le regretté Simporé Mamadou, Boly Moussa, Paul Ado et l’ambassadeur Anatole Kiendrébéogo. Au niveau du GCB, on avait Zampaligré Idrissa, Jean Marc Palm, Konaté Issa, Mathieu Bébrigda Ouédraogo et Jean Marie Sourabié. Le parti de Alain Yoda et Juliette Bonkoungou, le RSI, était représenté par ces deux personnalités politiques.

Le parti du regretté Ludovic Tou, avait comme représentants, Ludovic Tou lui-même, le Pr Tall Moctar, le Pr Didace Gampiné. Le RDA tendance Paul Ismaël Ouédraogo était représenté par lui-même et Adama Compaoré. Quant au parti d’Alice Tiendrébéogo, le GDP, la faction était composée, entre autres, de Roger Nikièma et Christophe Ouattara. Les partis sankaristes étaient représentés par Dondacé Eugène et Ouédraogo Eliasse. Il y avait en tout 14 partis et 2 factions de partis, soit au total 16. Quand on a dissous l’ODP/MT, j’ai plaidé à la clôture du congrès pour qu’on défende la daba, étant donné que nous étions la plupart des fils de paysans, et que sans la daba, il n’y avait pas de vie…. C’est l’ambassadeur Oubkiri Marc Yao qui avait pris la parole et m’avait soutenu. Dans une interview accordée à un journal de la place, Mélégué Traoré a dit que je veux me comparer à Sangoulé Lamizana. Ce qui n’est pas honnête. Il n’a qu’à relire le journal en question. J’ai dit que j’ai connu Maurice Yaméogo, quand j’étais tout petit. Il venait chez mon père. Jusqu’à ce qu’il devienne président avant d’être renversé, je n’étais pas encore assez mûr pour analyser une situation comme celle d’aujourd’hui.

De mon d’âge adulte au cours duquel j’ai connu Sangoulé Lamizana, Saye Zerbo, Jean-Baptiste Ouédraogo, Thomas Sankara, Blaise Compaoré, Yacouba Zida, Michel Kafando et Roch Marc Kaboré, je dis aujourd’hui que même si Lamizana a été le moins instruit, il a été le meilleur président parmi eux tous. Il faut donc restituer ce que j’ai dit. Il ne faut pas tenter de me transformer en diable. J’ai de bonnes relations avec la famille Lamizana. Qu’il aille lire et dire là où je me suis comparé au président Lamizana. Depuis que la Haute Volta existe jusqu’à ce Burkina, le président Lamizana a été, à ma connaissance, le seul général de corps d’armée. Le général Ali Traoré qui est le plus gradé de notre armée, est un général de division, mais pas un général de corps d’armée. Ce que Mélégué ignore, c’est qu’il n’y a pas une grande différence d’âge entre lui et moi, parce que je suis né le 22 octobre 1953. Cependant, je reconnais qu’il est mon grand-frère. Tout ce que je déplore en lui, c’est la méchanceté dont il a fait preuve à mon égard en mentant que je ne suis pas membre fondateur du CDP mais plutôt de l’ODP/MT.

Or, lui, il n’est ni l’un ni l’autre. Dois-je lui rappeler que c’est grâce à moi qu’il a connu Nabaho Kanidoua et Blaise Compaoré qui l’ont plus tard placé comme tête de liste à Banfora aux législatives de 1992 ? Ce qui lui a d’ailleurs permis d’être nommé plus tard ministre des Enseignements supérieurs pendant cinq ans. Je me retiens de donner certains détails à cause du respect de nos deux familles et surtout de nos enfants. Je voudrais aussi faire observer que ce n’est pas sérieux de sa part, en tant qu’ancien président de l’Assemblée nationale, de dire dans un journal aussi sérieux que « Le Pays », que si le CDP se réfère à Blaise Compaoré, c’est à ses risques et périls. Le titre de président d’honneur à vie avec droit de veto dont jouit Blaise Compaoré, n’a pas été usurpé ; il lui a été attribué lors du congrès de 2018. Donc, ce n’est pas Blaise Compaoré en tant que personne physique qu’on suit, mais plutôt les textes du parti. Du reste, le CDP a toujours besoin de Blaise Compaoré pour sa reconquête du pouvoir. Je pense que Mélégué est tout sauf un démocrate, c’est un fasciste. Si ce n’était pas un fasciste et un homme pas reconnaissant envers le peuple burkinabè et Blaise Compaoré, il ne remettrait pas en cause le congrès du CDP tenu en 2018 sous ma houlette ; congrès au cours duquel j’ai proposé que Blaise Compaoré soit le président d’honneur à vie.

Ceux qui étaient opposés étaient Boubacar Sanou, Yacouba Millogo. Ils ont fait un sale rapport affirmant que Blaise Compaoré était non seulement un exilé politique, mais avait aussi une double nationalité. Et que si on mettait le nom de Blaise Compaoré dans le rapport, on n’obtiendrait pas nos documents de reconnaissance. Je leur ai répondu qu’ils étaient des menteurs et des ingrats. J’ai dit que ce n’était pas Roch Marc Christian Kaboré ou quiconque qui pouvait dire que nous n’aurons pas nos documents parce que nous avons mentionné le nom de Blaise Compaoré dans notre rapport. Jusqu’à preuve du contraire, il demeure un Burkinabè et même s’il a 20 nationalités, il a été un ancien président du Burkina, et le président d’honneur à vie du CDP avec droit de veto. J’ai été combattu au départ et les seuls qui m’ont soutenu étaient Boubacar Bouda, notre représentant à la CENI et membre de la commission statut et règlements intérieurs, Sangaré Issoufou, Léonce Koné, Sané Topan, Salif Sawadogo, Achille Tapsoba et Ky Césaire. Ils ont indiqué que Blaise Compaoré n’avait pas une position légale dans le parti et que c’était l’occasion de le faire président d’honneur à vie, avec droit de regard.

Je n’ai pas eu tort parce que je sentais que le parti était en train d’échapper aux fondateurs que nous sommes. Et avec ce que nous avons connu en 2015 où on a été accusé d’avoir fomenté le coup d’Etat, je ne peux pas comprendre que quelqu’un comme Mélégué Traoré, qui a été président de l’Assemblée nationale, qui n’a jamais été militant du CDP mais qui a profité de la position de ce parti, dise cela. Mais ces propos de Mélégué ne m’étonnent pas, c’est la position du clan d’Eddie Komboïgo, Achille Tapsoba, Moïse Traoré, Bernard Nabaré, et dont il est membre. Du reste, vous êtes au courant que pour son élection aux primaires, Eddie a acheté des véhicules pour certains membres du collège dont le vice-président et s’est même rendu au domicile du président avant le vote. C’est vrai qu’il peut donner des véhicules à qui il veut, mais pour des primaires qui se voulaient démocratiques, ce n’est pas digne. C’est en se livrant à ce genre de pratiques qu’il est poursuivi aujourd’hui en Côte d’Ivoire et en France par Canal + international et sa filiale Canal+Burkina pour usage de faux, non-respect d’engagement, etc. Et si un candidat du CDP, avant même la campagne, a une moralité douteuse, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, fait l’objet de poursuites par une société aussi importante, c’est que c’est mal parti pour ceux qui ont manœuvré pour qu’il soit candidat du CDP à la présidentielle de 2020.

Depuis l’élection d’Eddie Komboïgo, y a-t-il eu des échanges entre vous ?

Non, pas du tout. Depuis qu’Eddie a été malhonnêtement élu, ses hommes se servent de notre groupe WhatsApp pour m’attaquer à travers des vidéos de tierces personnes qu’ils publient dans le groupe. Or, l’objectif de départ de la création de ce groupe qui compte plus de 100 membres, était de se partager des informations relatives au parti, à la vie sociale, etc. J’ai dû quitter ce groupe pour le mauvais usage qui en est fait. D’ailleurs, certains membres ont également quitté ce groupe. C’est pour vous dire qu’il n’y a plus eu d’échanges entre Eddie et moi. Ceux qui m’attaquent à travers les réseaux sociaux, ne rendent pas service à Eddie. C’est moi qui ai été lésé et au lieu de travailler à l’apaisement, de négocier, on veut m’intimider. Je ne suis pas un homme qu’on intimide. En tout cas, tant que le groupe WhatsApp ne redeviendra pas une plateforme saine de communication, de partage d’informations utiles, je ne l’utiliserai plus. Je considère aujourd’hui qu’il est une plateforme d’injures, de mensonges, de calomnies, etc., et tant qu’il en sera ainsi, je ne m’y abonnerai pas.

Comment entrevoyez-vous votre avenir politique au sein du CDP ?

Mon avenir politique au sein du CDP n’est aucunement incertain comme certains le pensent. Je l’entrevois comme un fleuve tranquille. Je ne sais pas pour les années à venir, mais cette année, il n’y aura pas d’élection au CDP sans Kouanda. Ma place sera garantie où alors, on n’ira pas aux élections en tant que CDP car, je n’entends pas me faire brimer par qui que ce soit.

D’aucuns vous soupçonnent de jouer le jeu du MPP. Que leur répondez-vous ?

Je vais d’abord vous faire une confidence. En 2015, nous nous sommes réunis au sein du parti et avons dit que le MPP nous rendait la vie dure. Mais qui a attaqué Salifou Diallo, Simon Compaoré, Roch Marc Christian Kaboré ? C’est moi Kouanda. Qui a dit que Roch était né avec une fourchette d’or dans la bouche ? C’est encore moi. Si j’ai eu le courage d’attaquer Salifou Diallo, Simon Compaoré et Roch Kaboré, pensez-vous qu’il y a supérieur à ces trois ? Que représente le MPP sans ces trois personnalités politiques? Je vais vous révéler quelque chose : au cours de la réunion en question, nous avons décidé d’attaquer le MPP et de voter pour l’UPC de Zéphirin Diabré. On a donné des instructions à tous les directeurs provinciaux de campagne dont moi pour le compte du Kadiogo, de dire aux militants de voter le CDP pour les législatives et l’UPC pour la présidentielle. Ce sont les mêmes Achille qui sont repartis nuitamment chez Roch pour lui dire que c’est Kouanda qui a dit de voter l’UPC.

Ce qui m’a valu tous les problèmes du monde, parce qu’accusé de tous les péchés d’Israël. Il y a des personnalités du CDP dont je tais les noms pour l’instant, qui vont nuitamment chez Roch pour prendre de l’argent soi-disant qu’ils sont malades, ou qu’ils ont des problèmes de déplacement. Le cabinet de Roch est saturé d’ordonnances et de lettres de sollicitations d’aides de dignitaires de Blaise Compaoré. Ce sont les mêmes qui parlent mal de Roch au cours de nos réunions, qui vont nuitamment chez lui pour prendre de l’argent. Moi, je ne suis pas éduqué pour faire une telle chose. Quand je veux faire quelque chose, je le fais en plein midi. Quand j’avais des problèmes liés à la location de mes maisons, je suis allé voir Roch pas en tant qu’homme politique, mais en tant qu’homme d’affaires pour résoudre un problème que j’avais avec son Administration, parce qu’on avait rompu de façon injuste, presque tous mes contrats de bail avec l’Etat. Je rappelle que j’ai eu l’honneur d’avoir été contacté par Salifou Diallo pour la création du MPP et vous savez qui est venu me voir ? Assimi Kouanda, de la part de Blaise Compaoré, pour me signifier que Salifou viendrait me voir mais de ne pas accepter. J’ai failli faire la bagarre parce que je ne suis pas un enfant ; je suis un homme libre et de ce fait, je ne vois pas pourquoi quelqu’un comme Assimi viendrait me dire à l’avance de ne pas accepter une proposition qu’on me ferait.

Mais à cause de Blaise Compaoré qui est mon aîné, je me suis retenu. A cette époque, qui s’occupait de moi au CDP ? Personne. Je devais être le premier à quitter ce parti mais je ne l’ai pas fait. Qui a souffert au CDP comme moi ? Certains caciques qui sont toujours au CDP et d’autres aujourd’hui au MPP, ont même eu l’outrecuidance d’aller me calomnier auprès de Blaise tant et si bien qu’il me fut impossible de le voir pendant 12 ans. Comme si cela ne suffisait pas, aujourd’hui, on m’accuse encore de rouler pour le MPP. Si j’ai un problème de famille dont la solution se trouve à Kosyam, j’irai à Kosyam voir Roch parce qu’il est le président du Faso et de tous les Burkinabè. S’il me reçoit, Dieu merci. Ceux qui m’accusent, ignorent que je suis au courant qu’ils vont nuitamment chez Roch. Que cela soit bien compris, je ne saurais être un militant du MPP. Même si le CDP devait perdre tous ses militants, s’il devait en rester un seul, ce serait moi.

« Eddie dit que les jeunes sont avec lui, mais il oublie que c’est à cause du chantage qu’il leur fait qu’ils sont obligés de le soutenir »

Vous disiez avoir attaqué Simon Compaoré en 2015. Quels sont vos rapports aujourd’hui, quand on sait que vous étiez comme chien et chat ?

Il faut dire que les divergences qui nous opposaient au sein du CDP, ne sont plus d’actualité aujourd’hui. Ce sont des relations sociales que nous entretenons à présent. A l’occasion du mariage de sa fille, il m’a invité et au mariage de mon fils, il m’a aussi renvoyé l’ascenseur en y participant. Plus récemment, lorsque j’ai perdu ma mère, il a eu le cœur d’un homme qui croit en Dieu, parce qu’il est venu plusieurs fois nous soutenir comme bien d’autres personnes lors de cette dure épreuve. C’est d’ailleurs l’occasion de leur réitérer mes sincères remerciements.

C’est dire s’il ne faut pas mélanger la politique et le social. A cette occasion, tous les responsables politiques, administratifs, religieux et coutumiers, économiques, sportifs et culturels, sont venus nous témoigner leur compassion. C’est la richesse que nous avons dans ce pays et que nous devons travailler à préserver. Donc, pour me résumer, je peux dire honnêtement qu’il n’y a plus de querelles politiques entre Simon Compaoré et moi. En politique, lorsque ça ne va pas, il faut se dire la vérité. Après, la vie continue. C’est malheureusement ce qu’Eddie n’a pas compris. Il n’a pas l’expérience en politique comme moi, Simon, Zéphirin et Kadré, et c’est bien dommage. Avec l’avantage que le CDP a aujourd’hui sur le terrain, si Eddie avait pris tout le monde en compte, surtout nous autres qui sommes restés longtemps fidèles au parti malgré la crise, nous qui avons mis notre énergie, notre argent, notre intelligence au service du CDP pour qu’il obtienne 18 députés, 18 maires, un conseil régional que Simon nous a malheureusement piqué, on n’en serait pas là. Eddie dit que les jeunes sont avec lui, mais il oublie que c’est à cause du chantage qu’il leur fait qu’ils sont obligés de le soutenir. Il se chatouille pour rire. En disant aux jeunes de le soutenir de façon claire, sinon ils ne seront pas retenus sur la liste des législatives, il fait un chantage honteux à ces jeunes et cela n’est pas démocratique. C’est d’autant plus malheureux que même certains anciens dignitaires et des femmes sont inféodés à ce dernier. Donc, contrairement à ce qu’il dit, ces jeunes ne le soutiennent pas ; ils luttent plutôt pour leur classement sur la liste des législatives. Mais moi, Kouanda, je ne suis pas obligé de soutenir Eddie pour être député. S’il m’avait battu aux primaires comme il l’a fait avec le député Yahaya Zoungrana, j’allais accepter ma défaite. Il faut que les gens arrêtent de crier aux sorciers alors que ce sont eux-mêmes les sorciers.

Il a même eu le courage de dire sur les ondes d’une radio de la place, que si Kouanda continue de parler, il va le sanctionner ; c’est ridicule. Pense-t-il que je suis un agent de son cabinet? Si ce n’est pas au CDP, quel est ce parti dont le président va mentir en sanctionnant des militants comme il l’a fait en disant que le fondateur était informé alors que c’est archi- faux, et continuer à occuper son poste ? S’il a eu le courage de mentir au CDP, c’est qu’il mentira au peuple s’il devient président du Faso. Heureusement qu’il ne sera jamais président du Faso, en tout cas, pas avec le CDP que j’ai participé politiquement, socialement, humainement et financièrement à créer. Il a menti au CDP et à son fondateur. Non seulement il ment, mais pire, il vient de faire un hold-up aux primaires qui étaient censées se dérouler correctement. Comment un tel personnage peut-il diriger un pays comme le Burkina qui a beaucoup de problèmes? Et on veut que je le soutienne. A part Dieu et le fondateur pour qui j’ai beaucoup de respect, personne ne me fera fléchir. Et même là, il faudra qu’il me fasse des propositions qui préservent nos intérêts. Le CDP légal aura un seul candidat, Mahamadi Lamine Kouanda.

Quels sont vos rapports avec le président Roch Marc Christian Kaboré ?

Mes rapports avec le président Roch sont des rapports entre un président et son citoyen. Mais je peux aussi ajouter que ce sont des rapports entre un président et son ancien camarade du CDP. Ce que certains ne savent pas de l’Histoire du Burkina, c’est que quand j’étais président de l’inter CDR, j’ai eu l’honneur de proposer Roch comme juge TPR (Tribunaux populaires de la révolution) avec d’autres camarades. Et malgré son background, quand il venait à l’inter CDR, il me devait respect. Dieu a fait qu’il est devenu président du Faso aujourd’hui. Donc, je dois aussi le respecter ; en plus de cela, nos enfants se connaissent, nous sommes des voisins, etc. Que mes détracteurs se ravisent : ne me demandez pas à moi Kouanda, d’aller insulter Roch pour vous et me mettre en danger pendant que vous allez le voir nuitamment. Non, je suis plus intelligent que cela. Personne au CDP ne va me pousser à parler mal à Blaise ou à Roch. Si j’ai des griefs à adresser à l’un ou à l’autre, ce sera face à face. Roch est le président du Faso et à ce titre, je lui dois respect et lui aussi, à son tour, a l’obligation de veiller à ma sécurité et à celle de tous les Burkinabè qui l’ont élu démocratiquement, et d’œuvrer à notre bien-être social. Ceux qui parlent n’ont rien à dire. Sans la politique qui leur permet de mentir pour vivre, ils ne sont rien. Or, moi Kouanda, je suis convaincu que parmi les 20 millions de Burkinabè, je suis l’un des plus bénis de Dieu, parce que je suis en bonne santé. J’ai des enfants, des petits-enfants, j’ai de quoi les nourrir sans recourir à quelqu’un. Je suis l’un des plus heureux.

Comment réagissez-vous à l’arrestation de l’ex-ministre de la Défense, Jean-Claude Bouda, pour délit d’apparence ?

C’est un peu prématuré de se prononcer de façon péremptoire sur ce dossier. Il faut attendre de voir le dénouement pour bien apprécier. Parce que, pour le moment, Jean-Claude Bouda bénéficie de la présomption d’innocence.

L’élection d’un nouveau président de la FBF s’annonce électrique. Quelle analyse faites-vous de cette situation ?

Il faut dire que le pays a beaucoup de problèmes mais certains ne sont pas propres au Burkina. Ce qui me dérange aujourd’hui, c’est l’attitude de l’ancien président du Conseil d’administration de l’Etoile filante de Ouagadougou (EFO). Lazare Banssé est venu me voir pour me dire qu’il veut être candidat et qu’il a été proposé par Sita Sangaré et que l’objectif était de poursuivre le programme de ce dernier tout en l’améliorant. Connaissant mon rôle au sein de l’EFO, il est donc venu pour avoir ma position avant d’annoncer officiellement sa candidature. Je lui ai dit qu’il était difficile de pouvoir le soutenir mais que j’allais essayer. Et quand le bureau s’est réuni, personne n’était favorable à lui. Il faut dire que trois semaines avant son arrivée, on s’était déjà réuni et nous avions décidé de soutenir Amado Traoré. Si Banssé devait être candidat, la décision devrait être prise au niveau du club et portée ensuite au niveau de la Fédération et des autres clubs mais le contraire n’est pas indiqué. Donc, ce qui me gêne, c’est que l’EFO va affronter son ancien PCA. Je constate que même ceux qui étaient ensemble, se sont séparés parce qu’il y a finalement plusieurs candidatures. Mais je pense qu’Amado a toutes les chances d’être élu le 22 août prochain.

Avez-vous autre chose à ajouter pour clore cet entretien ?

Je souhaite, au Burkina Faso, la paix, la cohésion sociale, l’unité, la tolérance comme le président du Faso l’a demandé lors de sa récente sortie sur la mort des 12 présumés terroristes à Tanwalbougou, en promettant de faire la lumière sur cette affaire. Je demande aux hommes politiques de s’abstenir des discours qui divisent, d’éviter de s’insulter comme des gamins. Mélégué a dit que je ne suis pas membre fondateur du CDP, je lui ai démontré par A plus B, sans l’insulter, que je suis bel et bien cofondateur de ce parti. Du reste, je suis étonné de l’attitude de cet ancien président de l’Assemblée nationale, parce qu’il y a quelques années de cela, il défendait les intérêts du parti et la position du fondateur. Je lui demande de se ressaisir, de parler en bien du CDP et du Burkina, qu’il cesse de supporter Eddie contre tout le monde. C’est ce qui peut faire gagner le CDP. Je voudrais aussi lui dire d’arrêter d’être le porte-parole d’Eddie Komboïgo à tout bout de champ, et qu’il fasse l’effort, en tant que coordonnateur du Haut conseil du CDP, de tenir les réunions au siège du parti et non à son domicile parce que c’est anti-démocratique, antisocial et antipolitique.

Je voudrais également lui dire que s’il a un problème personnel avec Blaise Compaoré, qu’il aille le régler avec lui. Qu’il arrête de passer par des médias pour dire des choses qui peuvent porter atteinte à la cohésion du parti et à la dignité du fondateur qui n’a pas demandé à être un président d’honneur à vie. Au regard de son âge, de ce qu’il a été et de ce qu’il est, il doit travailler à rassembler les militants comme il l’a fait en 2015 et non choisir un camp. Si le congrès de 2015 a pu se tenir dans la paix, c’est grâce à Dieu, à Blaise et à lui Mélégué qui aura œuvré pour l’unité et la cohésion en appelant les uns et les autres, y compris moi-même, à travailler pour la paix. Je lui demande de garder cet esprit de 2015. Je voudrais, pour finir, dire merci au journal ‘’Le Pays’’, qui est à l’image de son Fondateur, pour son équité. Car, tout le monde a droit à la parole chez vous et cela, sans y verser un seul kopeck, surtout quand il s’agit des questions politiques. Merci au Fondateur, au Directeur général et à l’ensemble du personnel pour le travail qu’ils abattent au quotidien en matière d’éducation des citoyens, de promotion de la culture politique pour le bien de la jeune génération. Que Dieu continue de protéger le journal et qu’il vous accompagne en tout temps et en tout lieu !
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