Quel sera le visage des élections couplées à venir ? Pour le moment, personne ne s’hasarde à pronostiquer dans quelles conditions les Burkinabè vont voter en novembre prochain dans ce contexte d’insécurité.
Mais le plus inquiétant semble être l’attitude de la CENI ou plutôt son manque de vision prospective. Il est vrai que l’indépendance dont elle dispose, n’est pas un blanc-seing pour décider seule dans sa tour d’ivoire.
La tradition démocratique a toujours voulu que les partis politiques (pouvoir comme opposition) par leur consensus, déterminent les voies par lesquelles la CENI sort des situations d’impasse. Encore faut-il que la commission tire la sonnette d’alarme ou prépare des scénarios optimistes.
Mais qu’est-ce que nous observons aujourd’hui ? La CENI continue de dérouler son programme pour l’enrôlement là où elle le peut selon les recommandations des services sécuritaires. Comme si nous étions dans une situation normale ! Et de façon logique, les 100 milliards de FCFA comme budget des ces élections couplées sont engagés.
A notre sens, il y a quelque chose d’indécent pour un pays en proie à une guerre sans visage. Non pas que cet argent devait être utilisé pour acheter des hélicoptères et des armes.
Le coût de l’instabilité des institutions dû à l’absence d’élections serait 100 supérieur à ce montant. Mais à cinq mois des élections et au regard du nombre de sièges à pourvoir dans les provinces inaccessibles pour cause d’insécurité, nous devrions déjà tâter des solutions et documenter des scénarios.
C’est sans oublier que c’est le péché originel de ce pays, travailler à se donner des urticaires parce qu’on a refusé de réfléchir.
Mais la CENI doit clarifier son jeu : le peuple burkinabè n’acceptera que des marchés soient accordés (pour récupérer des enveloppes consistantes) maintenant alors que tout est susceptible de changer pour les élections couplées.