L’Alliance des partis et formations politiques de la majorité présidentielle (APMP) a animé, le samedi 6 juin à Ouahigouya, une conférence de presse sur la situation nationale. A la même occasion, elle a remis des vivres aux déplacés internes et du matériel de protection au comité régional de lutte contre la COVID-19.
La situation sécuritaire, la cohésion sociale, la pandémie de la COVID-19 et les élections couplées de novembre 2020 sont les quatre points qui ont meublé les échanges entre l’Alliance des partis et formations politiques de la majorité présidentielle (APMP) et la presse, le samedi 6 juin 2020 à Ouahigouya. S’agissant de la situation sécuritaire, la délégation de l’APMP, conduite par le président de l’Union pour la république (UPR), Toussaint Abel Coulibaly, estime que les attaques sont l’œuvre de personnes avides d’argent et motivées par la désarticulation du tissu social et la déchéance des institutions au Burkina Faso.
Cependant, l’Alliance a salué le travail abattu par les Forces de défense et de sécurité (FDS) et les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) pour permettre au pays de rester debout. Elle a appelé les populations à faire corps avec les FDS afin de venir à bout des assaillants.
Abordant la question de la cohésion sociale, M. Coulibaly et ses camarades pensent que le Burkinabè a un devoir, celui de défendre les valeurs sociales ancestrales qui ont toujours été le socle de la société mais aussi, faire preuve de solidarité pour épargner le pays des clochards. A ce sujet, l’APMP a traduit sa gratitude à l’ensemble des organisations humanitaires qui œuvrent « inlassablement » à accompagner les populations éprouvées par les effets ravageurs du terrorisme et de la COVID-19.
Cette dernière n’a pas été occultée par les conférenciers. Selon l’alliance, « le pire est derrière nous » et cela est à mettre à l’actif du ministère de la Santé, du personnel soignant, des bonnes volontés, des partenaires techniques et financiers et des partenaires sociaux, notamment ceux de l’éducation qui œuvrent à sauver l’année scolaire et académique. Toutefois, elle appelle au respect des mesures édictées par le gouvernement.
A propos des échéances électorales, les partis membres de l’APMP saluent les efforts déjà fournis par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et l’Office national d’identification (ONI) afin que tous les Burkinabè en âge de voter, puissent accomplir leur devoir civique. Elle a donc invité les populations des zones encore en cours d’enrôlement ou à venir à se faire enrôler massivement.
L’éventualité d’une transition politique, les dernières décisions du gouvernement face aux revendications sociales, la tenue des élections à bonne date, le vote des populations dans les zones sous menaces terroristes, les récentes accusations d’exactions sur les populations ont été les autres questions abordées par les journalistes.
Des vivres et du matériel de protection
Pour l’APMP, la tenue des élections à bonne date participe au respect de la Constitution qui tient à cœur le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré. Pour ceux qui pensent qu’il faut une transition politique pour résoudre les préalables, les membres de l’Alliance voient en cela « une manœuvre dilatoire pour défendre leurs intérêts cachés ». Car pour eux, « une transition n’a jamais pu résoudre un problème d’insécurité ». Bien au contraire, a précisé l’APMP, il faut asseoir un pouvoir légitime afin de trouver des solutions.
Evoquant le climat social, le coordonnateur de l’APMP a fait savoir qu’il n’y a pas de cohésion sans application de la loi.
Selon lui, la démocratie ne signifie pas désordre. C’est pourquoi, il a appelé tous les syndicats au respect des lois en vigueur. Aucune œuvre humaine n’est parfaite, reconnaiît l’Alliance qui pense qu’en cas d’exactions des FDS, il appartient à l’autorité compétente de travailler à situer les responsabilités et à prendre les mesures qui s’imposent. Les partis de la majorité présidentielle souhaitent que le peuple burkinabè évite la division qui serait, selon eux, une victoire pour les terroristes.
L’APMP n’est pas venue le samedi 6 juin dans la cité de Naaba Kaongo les mains vide. Elle a pensé aux déplacés du Yatenga et du Loroum. 35 tonnes de maïs, 15 tonnes de riz, 50 bidons d’huile et 50 cartons de savon ont été remis à ces personnes vulnérables. 50 lave-mains et 2 000 cache-nez ont été également remis au Comité régional de lutte contre la pandémie. L’ensemble de ces dons a été estimé à plus de 10 millions F CFA.