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Grand marché de Ouagadougou: Des commerçants «vidés » de leurs boutiques

Publié le lundi 1 juin 2020  |  Sidwaya
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Les commerçants occupant un bâtiment R+2 au grand marché de Ouagadougou, ont été vidés manu militari dans la matinée du dimanche 31 mai 2020. Les victimes crient à l’injustice.

Les commerçants d’un ancien bâtiment R+2 abritant une vingtaine de boutiques au grand marché de Ouagadougou à proximité des Editions Sidwaya, ont été pris au dépourvu dans une opération de déguerpissement.

Le dimanche 31 mai 2020, les locataires de l’immeuble ont été surpris par une intervention de la police nationale, déployée pour faire respecter une décision de justice. Le processus a consisté à vider de force, l’ensemble des boutiques de leurs articles et de les sceller. Les forces de l’ordre n’ont pas voulu s’exprimer. Les superviseurs de l’opération, des auxiliaires d’un huissier de justice n’ont pas également eu le temps pour expliquer quoique ce soit à la presse. Les commerçants concernés ont assisté impuissants à l’évacuation de leurs marchandises.

Selon l’un d’eux, Lamine Compaoré, les boutiques ont été mises en location depuis 2009 par les responsables de la société Watam Kaizer. De son avis, ces derniers ont signé un contrat avec le vrai propriétaire du bâtiment. Puis, explique-t-il, c’est en 2017, qu’ils ont été sommés de libérer les boutiques. « Nous avons plaidé pour la recherche d’autres locaux avant de quitter. Nous avons reçu une convocation du tribunal du commerce.

Et un délai de six mois nous a été accordé», renchéri M. Compaoré. Comme par malheur, ce délai n’est pas arrivé à terme, lorsque les commerçants disent avoir appris le décès du propriétaire de l’immeuble, un certain Padré Ouédraogo. La mise en demeure étant en cours, ils se sont organisés pour aller à la rencontre de l’huissier en charge du dossier, afin de s’imprégner de la démarche à suivre après la disparition brutale du locataire. M.Compaoré explique que certains d’entre eux avaient des dettes qu’il fallait apurer.

« Nous nous sommes engagés à régler toutes nos dettes afin de pouvoir occuper toujours les lieux. Et chaque mois, nous payerons deux mois. Un pour le mois qui vient de finir et l’autre pour un mois non payé, soit au total 100 000 F CFA »,a déclaré le commerçant. Il a brandi des reçus pour justifier ses dires. « Nous avons payé jusqu’en janvier 2020.

Un autre huissier a été désigné pour venir nous dégager. Et à cause de la crise sanitaire qui a nécessité la fermeture du marché, nous n’avons plus eu de nouvelles. Jusqu’à ce jour dimanche 31 mai 2020, date à laquelle le nouvel huissier est venu avec les forces de l’ordre pour vider nos boutiques », déplore-t-il. Les commerçants disent regretter la manière et la procédure. Certains matériels sont très fragiles et pourraient subir des dégâts, ont-ils rapporté. D’autres affirment avoir laissé de grosses sommes d’argent dans leurs boutiques.

« Nous n’avons pas eu le temps de récupérer nos recettes, ni nos papiers de commerce », indique un autre vendeur, Issouf Ouédraogo. Selon ce dernier, plus d’une centaine de personnes travaillent dans les boutiques. Depuis un certain temps, la rumeur faisait état d’une démolition du bâtiment en vue d’ériger un super marché. Mais tout semble être allé très vite pour les vendeurs qui ne savent plus à quel saint se vouer.

Aziz CONGO (Stagiaire)

Sidwaya
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