Le Commissariat central de police de Yako a effectué, le vendredi 22 mai 2020, une sortie inopinée de sensibilisation au port du cache-nez et du masque, rendu obligatoire dans le cadre de la stratégie gouvernementale de lutte contre la Covid-19.
La mesure relative au port obligatoire du masque de protection et du cache-nez contre la nouvelle maladie à Corona virus peine à être respectée par les populations de la cité du Naba-Djiguèmdé depuis son entrée en vigueur le 27 mars 2020 dernier, sur toute l’étendue du territoire national.
C’est le triste constat fait par le Commissariat central de police nationale de Yako, au cours d’une sortie inopinée de sensibilisation dans la journée du vendredi 22 mai 2020 au niveau des sept carrefours que compte le chef-lieu de la province du Passoré.
Pendant plus de quatre heures les agents ont eu pour mission essentielle d’interpeller et de prévenir les usagers de la circulation ainsi que les populations de la localité au port régulier du cache-nez ou du masque.
Il est environ 9 heures 15 minutes. Et nous sommes au rondpoint situé en face du Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) de Yako. Fernand Koalaga est un habitant de Petit Samba, un village situé à environ 6 km de Yako, sur l’axe Yako- Gourcy.
En partance au secteur 4 de Yako pour gérer des courses privées, il est vivement interpellé par deux agents de police postés devant le CMA pour n’avoir pas porté son masque de protection.
Après plus d’une minute d’entretien, M. Koalaga avoue être conscient de la situation.
«Je suis au courant de la mesure rendant obligatoire le port de masque. Sinon j’ai même empoché le mien mais c’est dans la précipitation que je ne l’ai pas porté » a dit Fernand Koalaga qui a immédiatement soustrait ledit masque de son sac qu’il a porté avant de poursuivre son chemin.
Comme lui, Djeneba Foro habite au secteur 2 communément appelé Kibou.
Elle se dirigeait au centre-ville pour une urgence. Dame Foro dispose aussi d’un masque de protection qu’elle a rangé dans son sac à main.
Toutefois, elle ne le porte qu’au niveau des services où l’accès est conditionné par le port obligatoire du masque.
D’après Djeneba Foro, c’est seulement au niveau des lieux d’attroupements que le port du masque est obligatoire.
Evidement le raisonnement de Dame Foro n’est pas juste, car le port du masque est obligatoire partout, rappelle –t-on.
«J’ai mon masque dans le sac mais je comptais le porter dès mon arrivée à la Caisse populaire. Sinon je suis au courant du port obligatoire» a avoué Djeneba Foro avant de porter son masque.
Après le CMA de Yako, nous mettons le cap sur l’interception située en face du marché de légumes de la ville. Là encore deux autres policiers sont postés pour la même mission de sensibilisation et de prévention.
Ici, c’est une jeune fille d’environ 18 ans du nom d’Aude Ouédraogo qui est interpellée par les agents en poste.
A la question de savoir pourquoi, mademoiselle Ouédraogo n’a pas porté un masque de protection ?
Elle sourit avant de répondre que lorsqu’elle porte le masque, elle éprouve des difficultés respiratoires.
Autre destination, autre particularité. Nous sommes cette fois-ci à l’interception de la route menant de l’Eglise des Assemblées de Dieu à la gare routière de Yako.
Là, c’est un minibus transportant des passagers en provenance de Ouagadougou communément appelé «Dina» qui est stoppé. Mais le chauffeur refuse de marquer un arrêt pour des raisons non élucidées.
C’était sans compter sur la vigilance et la collaboration entre les différents agents déployés dans la ville pour la circonstance qui ont très vite alertés leurs collègues en poste au rondpoint situé à l’Est de la Poste du Burkina du Passoré.
C’est à cet endroit que le «Dina» a été obligée de marquer un arrêt après avoir conduit certains de ses passagers à la gare routière de Yako.
Les documents du véhicule sont immédiatement retirés et le minibus vidé. Les clients devant poursuivre leur voyage et ne disposant pas de masque sont sommés de descendre avant que le bus soit conduit au Commissariat de Police pour refus d’obtempérer.
Le constat est assez mitigé dans cette localité du Nord en ce qui concerne le respect de la mesure.
Selon le Commissaire central de la Police de Yako, Boukary Bonkoungou, cette sortie inopinée s’inscrit dans le cadre d’une campagne de sensibilisation et de prévention au port régulier du masque de protection.
« Depuis un certain temps, des mesures sont prises par le gouvernement au niveau national contre la propagation du COVID-19. Et c’est sur instruction de la hiérarchie que nous avons jugé important d’effectuer cette sortie inopinée afin de procéder à une sensibilisation de la population dans la ville de Yako au port régulier du masque de protection contre la maladie du COVID-19. » a renchéri Boukary Bonkoungou.
Suivant les explications du Commissaire Bonkoungou, des mesures de répressions pourraient s’en suivre après cette phase de sensibilisation contre tous ceux qui ne respecteraient la mesure édictée en la matière, mais sous instruction de la hiérarchie au plan national.
«Nous n’allons pas hésiter à réprimer tous ceux qui ne vont pas respecter la mesure. Ce matin, on a même pris le soin de dire de porter le masque dans les jours à venir parce que nous ne savons pas ce que l’avenir nous présage» a-t-il ajouté.
Aux éventuels provocateurs qui prétexteraient ne pas disposer de moyens financiers pour s’acheter un masque, M. Bonkoungou leur a demandé à rester chez eux, pour échapper à une éventuelle répression.
Il a par ailleurs invité la population du Passoré et de Yako en particulier à continuer de respecter strictement les mesures barrières en vigueur afin que le Passoré puisse maintenir le cap de zéro malade au COVID-19.
Le commissaire Boukary Bonkoungou a aussi demandé aux personnes de bonnes volontés d’aider les couches vulnérables de la localité à travers des dons de cache-nez ou de masques.