Le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, Abdoul Karim Sango, a animé ce samedi 30 mai 2020 à Bobo-Dioulasso, un point de presse pour éclairer l’opinion publique sur l’utilisation de la subvention de 1, 5 milliard FCFA accordé par le président du Faso aux acteurs culturels.
Avec l’avènement de la COVID-19 au Burkina Faso, le monde culturel figurait parmi les secteurs d’activités les plus affectés. C’est donc pour apporter un soutien à l’ensemble de ces acteurs, victimes de la suspension des activités culturelles sur l’ensemble du territoire, que le Président du Faso a mis à leur disposition, la somme de 1, 025 milliard F CFA pour limiter les contrecoups de la crise sanitaire. Depuis l’annonce de cette somme, a dit le ministre Sango face aux hommes de médias, beaucoup de choses ont été dites. C’est pour couper cours à toute sorte de polémique que le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, a animé ce samedi 30 mai 2020, un point de presse à la Maison de la culture de Bobo-Dioulasso afin d’éclairer les uns et les autres sur l’utilisation de ce fonds. Selon le ministre Abdoul Karim Sango, faisant suite à la décision du président du Faso, il a installé le 8 avril 2020, un comité de réflexion pour la conception d’un plan d’appui à l’ensemble des acteurs de la culture, et dans toutes leurs diversités. En installant le comité en question, le ministre a dit clairement rappelé combien l’apport du secteur culturel au développement socioéconomique et à l’instauration de la stabilité politique est inestimable. Le comité qui a travaillé a-t-il souligné, comprend des membres issus d’une part, des cadres du MCAT et d’autre part, des faîtières des acteurs culturels. L’objectif général assigné au comité de réflexion de son avis, est double.
Les idées-directrices du rapport final
Il s’est agi de déterminer d’une part, les modalités pratiques de l’accompagnement de l’État dans la conjoncture de la COVID-19 et de faire d’autre part, des propositions pour relancer le secteur. Après une dizaine de jours de travail, le comité a transmis un projet de rapport au ministre le 16 avril 2020 qui l’a aussitôt soumis à l’avis des techniciens et experts de la gouvernance culturelle. Le 30 avril 2020, le ministre a dit avoir soumis ses observations au comité en vue d’améliorer le rapport. Puis, il a instruit selon ses dires, au comité de lui retourner la version définitive du rapport dans un délai d’une semaine afin qu’à son tour, il puisse le transmettre, « le plus vite possible au chef du gouvernement, et au président du Faso ». Au constat, selon le ministre Sango, le rapport définitif présentait quelques lacunes parce qu’il ne portait pas suffisamment de précisions sur les estimations financières. « Une réunion d’urgence a été alors convoquée pour rattraper les insuffisances. A ce jour, le rapport a été validé par le Premier ministre et se trouve présentement sur la table du ministre en charge des finances pour être mis en œuvre dans les délais les plus brefs possibles ». a indiqué le ministre.
Et M.Sango de préciser que pour fixer les montants à répartir par filière, le rapport a tenu compte du poids de la filière dans l’économie globale du secteur de la culture (notamment sa contribution au PIB de la culture), de l’importance accordée à la filière dans la stratégie nationale de la culture et du tourisme et dans le PNDES, et aussi de l’effectif des membres dans chaque filière. Pour ce qui est des préjudices, il s’agit des spectacles, des festivals et des tournées, des productions, des prestations sous des contrats réguliers annulées; des subventions et sponsorings pour des projets engagés suspendus, et des productions phonographiques et audio visuelles impossibles (tournage de films, séries…). Le Ministre Sango a toutefois indiqué que l’accompagnement concerne les dépenses engagées pour la communication, le transport, l’hébergement, les locations diverses et les avances sur cachet à hauteur de 60% par rubrique. Les journalistes ont soulevé des préoccupations notamment sur la clé de répartition par genre d’activité, ce qui coinçait dans la finalisation du rapport et la gestion des cas des griots et d’autres acteurs n’étant pas membres du BBDA. Des réponses à toutes ces questions ont été apportées par le ministre.