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Gourma/Décès de 12 civils : Le dossier sera transmis au Procureur militaire

Publié le vendredi 29 mai 2020  |  AIB
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© Autre presse par DR
Ouverture de l’audience de l’affaire « Charbon fin » ce mardi 17 décembre 2019 au Tribunal de grande instance de Ouagadougou.
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Le Procureur général près la Cour d’appel de Fada N’Gourma, Rasmané Bikienga, et le Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Fada N’Gourma, Judicaël Kadeba, ont animé, le mercredi 27 mai 2020, dans la cité de Yendabli, un point de presse pour informer l’opinion publique sur l’affaire des douze personnes mortes à la gendarmerie de Tanwalbougou.

L’affaire sur les douze personnes décédées à la gendarmerie de Tanwalboubou, localité située à environ 50 kilomètres de Fada N’Gourma, continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive.

De ce fait, le Procureur général près la Cour d’appel de Fada N’Gourma, Rasmané Bikienga, et le Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Fada N’Gourma, Judicaël Kadeba, ont animé, le mercredi 27 mai 2020, dans la cité de Yendabli, un point de presse, à l’allure d’une conférence publique, pour partager des informations sur le drame et rassurer l’opinion publique qu’une enquête est en cours afin de situer les responsabilités.

Le procureur Kadeba, dans sa déclaration liminaire, a affirmé que le chef de poste du Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) de Tanwalbougou a établi un certificat médical au sujet de la mort suspecte des douze gardés à vue.

Il ressort, selon lui, de ce document que l’examen physique révèle « des corps inertes, rigides à la palpation, sans saignement et sans lésions d’allure traumatiques ».

Il a poursuivi que l’infirmier, n’ayant aucun élément matériel pour préciser la cause exacte des décès, a recommandé une autopsie. D’après Judicaël Kadeba, c’est dans cette perspective que les corps ont été évacués à la morgue du Centre hospitalier régional (CHR) de Fada N’Gourma.

«Malheureusement, la morgue ne disposant pas de chambre froide, les corps n’ont pas pu bénéficier de bonnes conditions de conservation. Ils étaient déjà en état de putréfaction avancé et dans ces conditions, l’autopsie ne pouvait être faite », a-t-il expliqué.

C’est ainsi qu’avec l’autorisation des médecins requis les corps ont été mis à la disposition des familles, présentes à la morgue ce jour, pour inhumation, a ajouté le Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Fada N’Gourma, Judicaël Kadeba.

Par ailleurs, celui-ci a confié que dans le cadre de l’enquête pour élucider l’affaire, quinze personnes ont été auditionnées. Il s’agit du commandant de la brigade de gendarmerie de Tanwalbougou, de douze détenus survivants, le treizième ayant été libéré provisoirement pour raison de santé, et de deux parents des personnes décédées.

L’homme de droit a indiqué que les résultats de ces enquêtes ne permettent toujours pas de déterminer les causes exactes des décès.

Quoiqu’il en soit, souligne-t-il, les faits, tels qu’ils résultent de l’enquête, relèvent de la compétence du Tribunal militaire. D’où l’idée de transmettre la procédure au Procureur militaire pour des investigations plus approfondies.

Mort par balles ou par étouffement ?

A la suite de cet exposé, les conférenciers ont échangé à bâtons rompus avec les journalistes. Les douze personnes ont-elles été tuées par balle comme l’insinuent certaines personnes? Des propos mettent en doute l’impartialité du Procureur. Il y a-t-il des craintes quant à la transparence et la fiabilité de la procédure ? Quelle est la capacité de détention de la brigade de gendarmerie de Tanwalbougou ?

L’hypothèse du décès par étouffement est-elle confirmée ? Pourquoi ne peut-on pas faire d’autopsie sur des corps en état de putréfaction avancé ? Que disent les témoins (rescapés) que vous avez auditionnés ? La gendarmerie a-t-elle participé à l’enquête ? Si c’est le cas, quelle crédibilité accordée à la procédure d’autant plus que des éléments de la gendarmerie sont indexés dans l’affaire?

A ces interrogations, le Procureur général près la Cour d’appel de Fada N’Gourma, Rasmané Bikienga, et le Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Fada N’Gourma, Judicaël Kadeba ont apporté quelques éléments de réponse. Concernant la préoccupation sur les suspicions d’assassinat par balles des douze personnes, ces deux hommes de droit ont répondu qu’il n’en est rien.

«Nous affirmons sans ambages qu’à la date d’aujourd’hui et au vu des éléments que nous possédons que les douze personnes n’ont pas été tuées par balles. Les trois rescapés qui partageaient la même cellule que les infortunés ont mentionné qu’ils n’ont pas été exécutés », a laissé entendre Rasmané Bikienga.

Pour lui, face à cette situation dramatique déplorable, le parquet n’a rien à cacher à personne. « Au terme de la procédure judiciaire en cours, la vérité jaillira », a-t-il assuré. Quant à la question relative au doute sur la partialité du procureur dans l’affaire, il a coupé court :

«Nous observons une neutralité dans cette affaire S’il y a des preuves contre des personnes, celles-ci répondront de leurs actes devant l’instance ou la juridiction compétente. Le parquet fait son travail dans la règle de l’art ».

L’autopsie toujours possible

Au sujet de la capacité de détention de la brigade de gendarmerie de Tanwalbougou, le Procureur général près la Cour d’appel de Fada N’Gourma, Rasmané Bikienga, a fait savoir que ladite brigade dispose de deux cellules de détention.

«Donc les 25 personnes ont été divisées en deux. 15 dans la première cellule et 10 autres dans la seconde. Mais nous ne saurions vous dire si ces deux cellules pouvaient les contenir ou pas. Seule l’enquête nous permettra d’en savoir davantage», a-t-il dit.

Pour ce qui est de l’hypothèse du décès par étouffement des infortunés, le Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Fada N’Gourma, Judicaël Kadeba, a déclaré «n’avoir jamais dit que les douze personnes sont mortes par étouffement».

En ce qui concerne l’épineuse question de la réalisation de l’autopsie sur des « corps en état de putréfaction avancé », il a affirmé que le CHR de Fada n’a aucun médecin légiste.

Pis, a-t-il renchéri, l’hôpital ne dispose pas d’un plateau technique adéquat pour réaliser l’autopsie. Il a soutenu que des spécialistes ont assuré que dans trois mois, l’autopsie peut être faite.

«Nous aurons donc la possibilité d’exhumer les corps, de les examiner et de répondre à la question» a-t-il relevé.

S’agissant de la préoccupation sur la participation de la gendarmerie à l’enquête, le Procureur général près la Cour d’appel de Fada N’Gourma, Rasmané Bikienga, a répondu que même si c’est le cas, les officiers de police judiciaire sont des gendarmes assermentés qui travaillent sous la direction du procureur du Faso et sous le contrôle du parquet général.

Agence d’information du Burkina
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