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Burkina : Ils ont secouru Djibo au péril de leur vie

Publié le mardi 19 mai 2020  |  infowakat
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© Autre presse par DR
Après plusieurs jours de pénurie liée à la situation sécuritaire, les populations de la ville de Djibo peuvent se faire servir le carburant dans les différentes stations-services
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Le groupe d’action pour le Soum (GAS), est un mouvement humanitaire qui a été lancé par des ressortissants de la province du Soum, territoire de chasse des groupes armées terroristes au Burkina. Depuis quelques semaines, Hamadoun Dicko, coordonnateur du mouvement, collecte des fonds pour venir en aide aux populations de la province. La première action a été faite à l’endroit des habitants de Djibo, une ville coupée du reste du pays à cause d’un blocus installé par des terroristes. Tout de suite, des Burkinabè d’autres régions se sont joints à l’initiative Dans cette interview, Hamadoun Dicko, explique les raisons qui ont prévalu ce geste, et raconte son voyage vers Djibo, sa ville d’origine. Une voyage aussi salutaire que risqué.

Le groupe d’action pour le Soum (GAS), est un mouvement humanitaire qui a été lancé par des ressortissants de la province du Soum, territoire de chasse des groupes armées terroristes au Burkina. Depuis quelques semaines, Hamadoun Dicko, coordonnateur du mouvement, collecte des fonds pour venir en aide aux populations de la province. La première action a été faite à l’endroit des habitants de Djibo, une ville coupée du reste du pays à cause d’un blocus installé par des terroristes. Tout de suite, des Burkinabè d’autres régions se sont joints à l’initiative Dans cette interview, Hamadoun Dicko, explique les raisons qui ont prévalu ce geste, et raconte son voyage vers Djibo, sa ville d’origine. Une voyage aussi salutaire que risqué.



IW : Qu’est ce que le groupe d’action pour le Soum Et qu’elle est sa leitmotive ?

HD : Le groupe d’action pour le Soum est né du constat des difficultés que rencontre la province du Soum. En collaboration avec mes frères qui sont ressortissants, nous avons décidé de voir ce que nous pouvons faire pour venir en aide aux populations en détresse. Il y a une rupture de denrées alimentaires : pas de carburants, pas d’eau, pas de produits de première nécessité. Nous qui sommes à Ouagadougou, nous mangeons nous dormons, mais eux ils ne mangent pas et ne dorment pas.

Très vite l’opération a dépassé le seul cadre des ressortissants du Soum et des gens de tout le Burkina Faso ont contribué comme ils pouvaient. Par exemple, j’ai coulé des larmes quand un monsieur qui est à Gaoua m’a appelé, et a contribué à hauteur de 5000 francs. S’il avait dix millions, il allait le donner. Donc le GAS est une action sans couleur, sans appartenance politique, sans calcul. Et cela nous a galvanisé d’avantage.

IW : Racontez nous comment a été votre voyage sur Djibo

HD : Le voyage a été historique si on peut le dire ainsi, au regard du contexte sécuritaire et de tout l’arsenal qui nous a accompagné. On a fait six heures de route pour 216 km, cela veut tout dire. il y a eu des moments ou on voyait des morts sur le côté de la route, des bus arrêtés la veille ou le même jour. C’était pas facile mais nous avons toutefois effectué un bon voyage, dans une bonne ambiance. Tous ceux qui ont fait le déplacement ce jour là l’ont fait avec conviction et avec patriotisme. Aujourd’hui si quelqu’un prend son sac pour aller à Djibo, cela veut dire qu’il est prêt, quelque soit ce qu’il va arriver. Les militaires ont vraiment assuré le trajet, avec une bonne sympathie, sans panique. Ils ont été professionnels.

IW : Quel bilan pouvez faire de cette première étape à Djibo ?

HD : Nous avons approchez les populations de Djibo pour savoir ce dont elles avaient vraiment besoin. Il y a des femmes par exemple qui n’ont qu’un seul pagne. Le même pagne qu’elle utilise pour se couvrir là c’est le même qu’elle utilise pour mettre son enfant au dos.

Nous avons donc donc pu avoir des vivres, de l’huile, du sucre, du riz, du sel. Des pagnes pour les femmes, des chaussures, etc. Il y en a qui ont fuit à Djibo sans rien.

Et Dieu merci j’ai été surpris. En dix jours, on était déjà à plus de 20 millions. Jusqu’au jour où nous allions à Djibo nous recevions encore des dons et des contributions. Aujourd’hui nous sommes à plus de 40 millions de contribution. Les gens ont répondu favorablement. Donc c’est un Burkina uni que nous avons vu s’exprimer et c’est ce que je souhaite à tout organisateur de mouvement humanitaire.

IW : Si vous devriez décrire la situation du Soum, comment le feriez vous ?

HD : la situation du Soum est tout simplement dramatique. Les populations ne sont plus libres. Quand on est plus libre, on ne vit plus. On ne peut pas voyager. Ils ne peuvent plus dormir normalement comme nous à Ouagadougou.

Mais nous avons nourrit un eu d’espoir. Les populations ont vu qu’elles ne sont pas abandonnées. Et ça fait chaud au cœur.

IW : Un dernier mot, ou un dernier appel ?

HD : Je remercie Dieu, parce que c’est lui qui a inspiré cette action. Je remercie aussi les autorités, et toutes les personnes qui ont fait le geste et le déplacement. Je remercie aussi toutes ces personnes qui avaient envie de donner mais pour une raison ou pour une autre n’ont pas, mais qui ont prié et qui nous ont encouragé.

Nous remercions aussi ces personnes qui ont reçu ces dons, avec amour. Parce que ce n’est pas tous les dons que l’on reçoit. Et les voir heureux nous a rendu fier.

Ange L. Jordan MEDA
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