Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Lettre ouverte du Sociologue DA Sié de Bindouté à la Fédération des Associations Islamiques du Burkina

Publié le dimanche 17 mai 2020  |  Netafrique.net
La
© Autre presse par DR
La vieille mosquée de Bobo-Dioulasso, dans l`ouest du Burkina Faso, construite en 1893, un exemple remarquable d`architecture sahélienne, le 18 septembre 2019
Comment


Monsieur le Président,

J’ai lu votre communiqué suite aux propos du ministre de la communication, des relations avec le parlement, porte-parole du gouvernement. Dans votre écrit, vous estimé que votre communauté a été stigmatisé et vous réclamez des excuses publiques. En réponse, on a vu le ministre rencontrer vos responsables pour cela.

Monsieur le Président, je me permets de prendre la parole en tant que burkinabè et en tant que sociologue. La gouvernance du président Kabore et sa gestion de covid-19 font que souvent il est difficile de mener certaines réflexions mêmes scientifiques. La gestion de cette pandémie par le président Kabore est un réel manque de patriotisme et d’initiative. Bref, un échec total.

Cependant, monsieur le Président, si vous avez bonne mémoire, dès le début de la maladie, la première sortie du gouvernement a été une rencontre avec les » chefs coutumiers » et » religieux » chez sa majesté le Mogho Naba Baongo. Le gouvernement vous a pri comme des repères. De ce point de vue, quel rôle les responsables musulmans ont joué aux cotés de l’Etat pour que la vie des populations soit protège?

La révolte contre la fermeture des lieux de culte a atteint son paroxysme quand des musulmans ont forcé l’ouverture de certaines mosquées. Une violente protestation. C’était étonnant de voir de tels comportements venant des gens qui voient bien que même La Mecque a fermée pour les mêmes raisons. Monsieur le Président, durant ces agissements de vos frères et fidèles, on n’a vu une sortie des responsables de la communauté musulmane pour sensibiliser pour le calme, a la retenue. Vous n’avez rien fait.

Pour éviter de mettre le feu à la poudre, le gouvernement a cédé. Certains ont crié victoire. C’est dans ce contexte qu’après un conseil de ministres un journaliste adresse une question audit ministre. Il répond le plus simplement, voir même sensiblement possible. Et c’est en ce moment que le Burkina Faso a des responsables musulmans. Vous voilà avec un communiqué sans sujet a débattre. En effet, ce que le ministre dit est un fait car des gens ont forcé l’ouverture des lieux de culte sans que vous n’interveniez. Vous dites etre des gens de Dieu, pourquoi vous refusez la vérité? En quoi cela est stigmatisant quand on a vu des musulmans forcer l’ouverture des mosquées.

Monsieur le Président, votre communauté sortirait grandit si après ces agitations et même après la levée de la fermeture, vous aviez rencontré le président Kabore pour vous excuser suite a de tels comportements de vos fidèles. En ce moment tout le monde dormira en paix car on vit dans un pays où il y a le sens du vivre ensemble. Le président du Faso serait même très fier de vous. Mais vous n’aviez rien fait du tout.

Monsieur le Président, qu’apporte votre communiqué au peuple burkinabè? Monsieur le Président, que feriez-vous si c’était un burkinabè lambda qui avait tenu les propos du ministre? Un tel communiqué est très fort, il est même une violence psychologique du fait du concept »
stigmatisé ». Vous n’avez pas pensé au fait que c’est sur vous que le gouvernement comptait pour calmer les colères.

Monsieur le Président, il est dit que la question religieuse est sensible. Non. Il est temps plutôt que l’Afrique discute frontalement ces questions. L’actualité nous montre le Soudan qui vient de sortir d’une terrible guerre entre musulmans et chrétiens. Nous avons l’esclavage qui continue en Mauritanie.

L’Afrique a perdu le plus lourd tribu depuis la mise en place des religions dites révélées en général et de l’Islam en particulier. Nous ne devons plus accepter que nos pays soient sous une tension religieuse. Evitez nous la cruauté arabo-musulmane qui, du 7eme au 20eme siècle au nom de « Allah » et du racisme, a détruit toute l’Afrique du nord et de l’est pour instaurer leur culture. Pire la traite transsaharienne a tué et déplacé des millions d’africains. La plus horrible des pratiques que ces arabo-musulmans ont fait c’est la castration. L’Afrique vit ces séquelles. Quand on regarde l’histoire de l’Afrique on ne peut pas dire que l’Islam nous a envoyé la paix. Nous avons les récentes douleurs des conquêtes islamiques de Samory Toure, Omar Tall, etc.

Monsieur le Président, la même actualité nous montre comment nous les noirs nous sommes traites dans les pays arabo- musulmans, en Europe, en Amérique, en Asie et en Afrique du nord. Par conséquent, nous devons savoir construire nos pays sur la base de Notre culture endogène. Nous devons dans nos religions respectives nous rappeler notre passe douloureux et le fait que le racisme nous traque partout. Nous sommes nous-mêmes avant d’être ce que les autres veulent que nous soyons.

Monsieur le Président, vous êtes en carême. Ce n’est pas un acte louable de voir un ministre du Faso venir se justifier pour un tel propos qui au fond n’a pas pour but de vous nuire. Cela n’est pas une fierté encore moins une paix ou une résolution d’un problème. Votre communauté a travers votre communiqué cree une peur. Cela n’honore ni vous ni le Burkina Faso. Ce n’est pas non plus une preuve que vous êtes forts. Vous confortez plutôt le comportement de certains de vos fidèles qui ont protesté pour l’ouverture des mosquées.

Monsieur le Président, vous avez vu qu’à Dakar le grand Imam appelle tous les responsables religieux à maintenir les lieux de culte fermés. Cela n’empêche ni la foi ni les prières. Il n’est pas tard de rassurer le peuple burkinabè de votre bonne foi. Le Burkina Faso est fragile. Sachons le tenir. Même si Notre président n’est pas charismatique, sachons le respecter dans son exercice. Nous n’avons pas un autre bien plus précieux que notre pays, notre Afrique.

J’ai ajouté des liens indicatifs pour la connaissance de l’histoire des conquêtes musulmanes. Les travaux de l’UNESCO sont les meilleurs.

Je vous remercie monsieur le Président.
Commentaires