Depuis quelques jours, les autorités burkinabè allègent les mesures de restrictions prises dans le cadre de la lutte contre la pandémie du Coronavirus. Alors cela n’anéantira-t-il pas les efforts jusque-là fournis par le comité national de riposte contre la pandémie du Coronavirus qui a annoncé vendredi face à la presse que le Burkina a atteint son pic dans cette bataille pour l’éradication du virus, potentiellement contagieux.
Ces deux dernières semaines, l’on assiste au Burkina, à un allègement en cascade des mesures de restrictions en vue de la lutte contre le Covid-19. Il s’agit, entre autres, de l’allègement du couvre-feu ramené entre 21H à 4H00 du matin, de la réouverture des marchés et des lieux des mosquées, de la reprise du transport en commun demain mardi. Alors, n’y a-t-il pas de danger que cette option du gouvernement remette totalement en cause les efforts de l’équipe du comité national de riposte contre cette le Covid-19 quand on sait que le dernier bilan des cas déclarés a augmenté, et, cela après dix jours d’une sensible maîtrise de la propagation du virus.
Il faut souligner que cela s’est fait sous fond de pression sociale se caractérisant par des manifestations parfois violentes, en témoigne l’intervention souvent des Forces de l’ordre comme ce fut le cas à Naabi Yaar, où les éléments des unités d’élite de la Police nationale ont déguerpi manu militari les manifestants, en majorité des commerçants, qui ont barré les voies d’accès audit marché, situé au Centre-est de Ouagadougou.
Or, sur le plan de l’évolution de la maladie qui sévit partout dans le monde actuellement, au Burkina, depuis le 25 avril, les cas déclarés positifs variaient de 0 à 9 malades par jour. Si fait que de cette date au jusqu’au 2 mai, le comité de riposte a enregistré seulement 23 cas positifs.
Le chiffre du dernier bilan disponible depuis hier soir, pour la seule journée du 2 mai, on compte 10 nouveaux, pourtant la fourchette du nombre d’échantillons prélevés pour les tests par jour est respectée. Questions ! Faut-il voir un lien entre cette augmentation subite et l’allègement des mesures, dont la dernière décision est celle de l’ouverture des mosquées exigée par des musulmans qui l’on exprimé de vive voix à travers un bain de foule au siège de leur faîtière, la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB) ?
En tout cas la question mérite d’être posée à qui de droit puisque, un pays comme le Ghana, a vu le nombre des cas atteints à cette infection, augmentée de façon importante après le déconfinement jugé précipité par nombre d’observateurs.
En rappel, l’exhaustivité du dernier bilan fait état de 10 nouveaux cas déclarés positifs au Coronavirus, sur 130 échantillons analysés dont 69 cas suspects, 48 cas contacts et 22 cas contrôlés. Ce qui donne un total de 662 cas contaminés dont 400 hommes et 262 femmes depuis que la maladie a été déclarée le 9 mars 2020 au Burkina Faso.
Huit de ces dix nouveaux cas ont été identifiés à Ouagadougou et les deux autres de Bobo-Dioulasso. On y dénombre 5 guérisons portant à 540 le total des malades guéris. Un décès est malheureusement à déplorer portant le total de décès à 45. Au total, il y a 77 cas actifs qui subissent un traitement.