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Bassolma Bazié, SG de la CGT-B : « Notre conviction est que la lutte va se poursuivre »

Publié le vendredi 1 mai 2020  |  Sidwaya
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© Autre presse par DR
le Secrétaire général (SG) de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B), Bassolma Bazié
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A la veille de la 134e Journée internationale du travail qui sera célébrée, le vendredi 1er mai 2020, le Secrétaire général (SG) de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B), Bassolma Bazié, a réagi par mail à quelques questions de Sidwaya. Il revient sur les revendications syndicales du moment.

Sidwaya (S) : Comment se porte Bassolma Bazié en ces temps de coronavirus ?

Bassolma Bazié (B.B.) : Je me porte assez bien et je souhaite du courage et un prompt rétablissement à tous ceux qui sont affectés d’une manière ou d’une autre par la maladie.


S : Arrivez-vous à joindre les deux bouts quand on sait que votre salaire avait été suspendu ?

B.B. : Comme les autres victimes de la répression financière, j’ai bénéficié du soutien des autres travailleurs, des démocrates de divers horizons qui ont tenu à nous marquer leur solidarité. Au-delà des soutiens financiers et matériels, les encouragements, les manifestations diverses de solidarité venant souvent de simples gens nous galvanisent et nous incitent à tenir, à poursuivre la lutte pour mériter la confiance placée en nous.

S : Récemment, plusieurs agents publics ont vu leurs salaires suspendus comme vous. Ont-ils été rétablis dans leurs droits ?

B.B. : Non, pas vraiment. Pour la grande majorité, les rétablissements n’ont concerné que les salaires de base, c’est-à-dire que les indemnités et autres allocations familiales n’ont pas été rétablies. En plus, les salaires suspendus du mois de mars n’ont pas été remboursés. Et curieusement, pendant qu’on prétend rétablir les salaires suspendus, on procède à de nouvelles suspensions en arguant que les noms des victimes n’ont pas été transmis à temps en mars ! C’est ce qu’a expliqué le ministre de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales, monsieur Stanislas Ouaro. Du reste, beaucoup de ce qu’il a été annoncé à propos de ces rétablissements correspond à des contrevérités.

S : Avec cette « frappe chirurgicale » du gouvernement, le mouvement syndical ne joue-t-il pas sa crédibilité si des militants ne rentrent pas rapidement dans leurs droits?

B.B. : Si tant est qu’il s’agit d’une frappe chirurgicale, je dois dire qu’elle est loin d’atteindre son objectif, car les militants qui ont été victimes de cette répression sauvage ne sont nullement ébranlés et restent déterminés à poursuivre la lutte. Du reste, la demande de clémence qui est présentée comme la base du rétablissement des salaires n’émane pas de nos militants.
S : En d’autres termes, ne craignez-vous pas que demain les mots d’ordre syndicaux ne soient pas entendus par les militants ?

B.B. : Nous ne nourrissons aucunement cette crainte. Notre conviction est que la lutte va se poursuivre avec encore plus de détermination.

S : Sous quel signe placez-vous la commémoration de cette 134e Journée internationale du travail, qui sera commémorée ce 1er mai au Burkina Faso à l’instar des autres pays ?

B.B. : Cette journée sera célébrée sous le signe de la poursuite de la lutte pour la défense des libertés démocratiques et syndicales et des acquis des travailleurs.

S : Qu’est-ce qui bloque la reprise du dialogue gouvernement-syndicats ?

B.B. : Ce qui bloque depuis 2017, c’est la mise en œuvre de l’engagement relatif à la suppression de l’IUTS sur les primes et indemnités.

S : Apparemment, le gouvernement n’entend pas faire marche-arrière dans l’application de l’IUTS sur les primes et indemnités des agents publics. Y-a-t-il encore lieu de faire de l’annulation de cet impôt un préalable à la reprise du dialogue ?

B.B. : Je ne vois pas ce qui a changé pour justifier la renonciation à cette revendication, surtout pas l’application au forceps engagée par le gouvernement en février 2020.

S : Comment appréciez-vous le bras de fer entre les magistrats et l’exécutif ?

B.B. : C’est un combat légitime engagé par les magistrats contre les coupures illégales et sauvages opérées par le gouvernement.

S : N’y-a-t-il pas un malaise entre syndicats au sein de l’UAS quand on sait qu’une coalition de magistrats a fait cavalier seul pour se rendre justice, alors que des militants d’autres syndicats ont également été touchés par les suspensions ou coupures de salaires ?

B.B. : Aucunement ! Les magistrats ont tenu informée la Coalition (pas l’UAS) de l’initiative, qu’ils prenaient dans le sens d’une plainte en justice. Cette plainte est en cours concernant les autres victimes de suspensions et de coupures. L’aboutissement de la plainte des magistrats ne pourra que conforter la cause des autres.
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