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L’Opposition à propos de la fermeture des marchés : «Rouvrir pour éviter un problème pire que le Covid-19»

Publié le mercredi 29 avril 2020  |  Aujourd`hui au Faso
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© Autre presse par DR
Point de presse CFOP du mardi 26 novembre 2019 animé par M. Mamoudou H. DICKO, Président de la NAFA et M. Abdoulaye ARBA, Président du PMP.
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L’Opposition politique a animé son hebdomadaire point de presse, le mardi 28 avril 2020. Les conférenciers qui étaient les présidents de la NAFA, Mamoudou Hama Dicko et du RDEBF, Adama Séré se sont prononcés sur les rencontres avec le gouvernement et des institutions, la répression dans les médias publics, le Covid-19 et le contentieux entre des magistrats et l’Etat.

Sur invitation du président du Faso, l’Opposition politique a participé à deux rencontres au cours desquelles, elle a assisté aux exposés du président de la CENI, du directeur général de l’ONI et des membres du gouvernement. Sur le premier sujet, à savoir le double scrutin présidentiel et législatif de novembre 2020, le président de la CENI a fait l’exposé de trois scénarii.

Le scénario fondamental est la reprise des opérations d’enrôlement et la tenue des élections à bonne date en tenant compte des dispositions de l’article 165 (intangible) de la loi constitutionnelle n°072-2015/CNT du 05 novembre 2015 portant révision de la Constitution qui stipule que : «Aucun projet ou proposition de révision de la Constitution n’est recevable lorsqu’il remet en cause, la clause limitative du nombre de mandat présidentiel, la durée du mandat présidentiel, la nature et la forme républicaine de l’Etat, le système multipartiste, l’intégrité du territoire national.

«Dans les échanges, la CENI a dit qu’elle était capable d’organiser les élections à bonne date. Mais, a-t-elle relevé, si elle accusait un quelconque retard, cela allait jouer sur certains aspects du code électoral. Et dans ce cas, elle aurait besoin que la classe politique fasse les modifications appropriées», a expliqué le président de la NAFA, Mamoudou Hama Dicko. Sur ce plan, il y a eu un consensus et il a été demandé à la CENI de transmettre aux deux composantes les points juridiques précis sur lesquels elle pourrait être amenée à solliciter la classe politique pour des aménagements du code électoral.

Selon l’Opposition, elle a réaffirmé sa position qui est que les élections couplées présidentielle et législatives doivent se tenir en novembre 2020, conformément à la Constitution, au code électoral et aux conclusions du dialogue politique. «Aucun autre scénario n’est envisageable et aucun prétexte ne doit être trouvé pour tomber dans des artifices juridiques permettant d’aller au-delà des mandats du peuple».

Concernant la gestion du Covid-19 dans notre pays, l’Opposition politique est allée à la rencontre avec sept principales préoccupations : les mesures de préparation à la crise, le mécanisme global de riposte, la gouvernance politique de la riposte, la riposte sanitaire, les mesures économiques et sociales, le débat sur le budget de la riposte et la communication institutionnelle.

Éviter de créer un problème pire que le Covid-19

Des dires des conférenciers, depuis le 2 mars dernier, les médias publics traversent une crise sans précédent. En effet, en réponse aux revendications d’amélioration de leurs conditions de vie et de travail, le ministre de la Communication et des Relations avec le parlement a abattu une répression sans mesure sur les travailleurs des médias publics, à savoir la RTB et Sidwaya. Ainsi, plus de 300 agents se sont vus éjectés des médias et affectés aux archives, à la DRH ou encore à la direction des statistiques sous le prétexte de régularisation de leur carrière. Sur le lot des 370 agents reversés au ministère sous le fallacieux prétexte de régularisation, la moitié a été rappelée «sans explication». Cependant, les plus coriaces aux voix discordantes et les membres des sections du SYNATIC, connus pour leur attachement à la liberté d’expression, sont laissés sur le carreau. Cette caporalisation, faut-il le rappeler, est une atteinte grave à la liberté d’expression, fondement de la démocratie. Elle sape les droits des Burkinabè de bénéficier d’informations justes, crédibles et équilibrées à travers une presse libre. Pour Hama Dicko, dans la perspective des élections à venir, cet état de fait n’augure rien de bon, «en plus d’être membre du bureau politique du MPP, le DG de la RTB choisit ses journalistes sur des bases autres que les qualités professionnelles, quelle garantie donne-t-il sur l’accès équitable de tous lors des échéances électorales»? L’Opposition politique a indiqué suivre ce dossier avec la plus grande attention. Le Chef de file de l’Opposition écrira d’ailleurs une lettre au président du Faso, pour attirer sa haute attention sur les faits graves soulevés.

Si l’on se réfère aux chiffres officiels sur le coronavirus dans notre pays, la maladie connait un recul ces derniers jours. Il faut rouvrir les marchés avec le respect des gestes barrières pour éviter de créer un problème aussi grand, sinon pire que le Covid-19. La maladie a aussi un impact considérable sur l’éducation. L’Opposition politique plaide pour un accompagnement spécifique des établissements privés, afin qu’ils puissent soutenir les enseignants. Pour les vacataires des établissements publics, l’Opposition plaide pour que des allocations périodiques leur soient versées par l’Etat et ce, jusqu’à la reprise effective des cours.

Les magistrats, des justiciables comme tous les citoyens

«Nous avons appris à travers vos médias que plusieurs magistrats ont traduit l’Etat burkinabè en justice pour fait de coupure illégale de salaire. Les verdicts étaient favorables aux magistrats dans certains tribunaux administratifs et défavorables pour eux dans d’autres», a rappelé l’Opposition. Sans commenter la décision de justice, elle a relevé le caractère pédagogique de ces procès.

«Pour une des rares fois, des groupes de magistrats qui estiment être lésés par l’Etat attaquent ce dernier, et les résultats tombent différemment d’un tribunal à l’autre. Cela montre que les magistrats sont aussi des justiciables comme tous les citoyens, et qu’ils peuvent gagner ou perdre un procès».

Pour le porte-parole du groupe, cela est surtout un signe d’espoir pour l’indépendance de la justice. Mais l’Opposition politique a rappelé que c’est en défendant les intérêts des citoyens à la base, en jugeant les dossiers pendants de crimes de sang et de crimes économiques et en rendant justice à la veuve et à l’orphelin opprimés, que nos magistrats vont reconquérir la confiance du peuple et accéder à une réelle indépendance.

Aline Ariane BAMOUNI
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