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Report des compétitions de la CAF à cause du coronavirus

Publié le lundi 27 avril 2020  |  Le Pays
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© Autre presse par DR
Le Secrétaire général de la Confédération africaine de football, Abdelmounaïm Bah.
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« On ne prendra aucun risque », déclare Abdelmounaïm Bah, secrétaire général par intérim de la CAFAu lendemain de la démission du secrétaire général de la CAF, Mouad Hajji, le comité d’urgence de l’instance du football continental a nommé son compatriote marocain, Abdelmounaïm Bah, pour en assurer l’intérim. Un monsieur bien connu de cette instance puisqu’il a intégré la CAF il y a deux ans comme directeur marketing devenu directeur commercial. Celui qu’on appelle souvent Abdel Bah et qui a travaillé pendant cinq ans chez Lagardère sports, l’ancienne agence de la CAF, cumule les fonctions de secrétaire général par intérim et de directeur commercial. Avec la crise du coronavirus qui sévit actuellement sur la planète conduisant à l’arrêt de pratiquement toutes les activités. Le football n’est pas en reste et la CAF a décidé de reporter toutes ses activités en cours. Et face à cette situation, la plateforme whatsapp Afrique football média (AFM) regroupant des confrères francophones du continent ont échangé dans la soirée du mardi 24 mars 2020 avec Abdelmounaïm Bah. Le secrétaire général par intérim de la CAF a réagi sur le protocole mis en place par la CAF, le report des compétitions et bien d’autres sujets.

Le Pays : Quel est le protocole mis en place par la CAF en cette période de Covid-19 pour continuer à mener ses activités ?

Abdelmounaïm Bah : Les compétitions ont été reportées et il en va de même aussi pour toutes les réunions et les workshops qui étaient prévus. Nous essayons de tenir un maximum de réunion en vision conférence. La CAF continue de fonctionner même si 90% du personnel travaille aujourd’hui à domicile. Il y a encore une partie du personnel qui se rend au siège tous les jours en respectant des mesures d’hygiène très strictes. C’est le protocole qui est en cours à la CAF pour faire en sorte de continuer à travailler et préparer les prochaines échéances, réfléchir à différents scénarios pour les matchs qui ont été reportés.

Quelles sont les garanties pour que le CHAN se joue en 2020. Et si le coronavirus ne s’estompe pas, la CAF va-t-elle tenir le CHAN et la CAN en 2021 au Cameroun ?

Nous n’avons malheureusement aucune garantie que le CHAN se joue en 2020. Nous espérons que dans les prochaines semaines voire dans les prochains mois, cette crise sanitaire soit derrière nous et que nous ayons tous passé le pic et que tout soit sous contrôle. Si en ce moment, on juge que toutes les conditions sont réunies pour pouvoir jouer le CHAN, on le jouera en 2020. C’est aujourd’hui, le souhait de la CAF et des autorités camerounaises. Mais bien évidemment, on ne prendra aucun risque et on ne jouera que si toutes les conditions le permettent. Il est clair que le CHAN et la CAN se joueront au Cameroun mais, la question reste quand ? On essaiera autant que possible de jouer le CHAN en 2020 et la CAN en 2021. Concernant les dates, rien n’est à exclure et tout dépendra de l’évolution de la situation notamment sur notre continent.

Est-ce que le déroulement du CHAN est-il envisageable en juin-juillet au Cameroun ou une délocalisation hors zone tropicale pourrait-être étudiée afin de maintenir cette compétition en 2020 ?

Un CHAN en juin-juillet ne nous semble pas envisageable pour deux raisons. Tout d’abord les conditions climatiques et d’autre part, juin nous semble beaucoup trop proche pour reprendre le risque de réorganiser avec tout ce que cela implique pour une compétition comme le CHAN. Celui-ci demande beaucoup de préparation en amont. Il n’y a également pas de délocalisation à l’étude. Le CHAN sera bien joué au Cameroun et on espère en 2020. Le coronavirus a bouleversé le calendrier du football mondial et un peu partout sur les continents, ce sont des reports comme c’est le cas des troisième et quatrième journées des éliminatoires de la CAN 2021. Comptez-vous jouer ces matchs en juin ou juillet 2020 et maintenir la CAN 2021 en début d’année ? Pour l’instant, la CAN est prévue en janvier – février 2021. La seule raison qui nous pousserait à la décaler, c’est si la situation perdure sur l’année 2020 et que cette crise sanitaire ne nous permet pas de jouer l’ensemble des qualifications à la CAN. Nous avons encore quatre journées de qualification à jouer. Nous pouvons les jouer deux par deux et nous avons besoin de deux fenêtres internationales alors que nous en avons quatre à notre disposition à savoir juin, septembre, octobre et novembre 2020. A ce stade tout est possible. Si nous pouvons jouer en juin, les journées trois et quatre, nous les jouerons sinon, nous le ferons en septembre ou en octobre et les journées cinq et six en novembre. En tout état de cause, la crise actuelle perturbe considérablement les calendriers. Il y a un groupe de travail à la CAF qui essaie de travailler sur les différents scénarios et différentes options. Au niveau de la FIFA, un groupe de travail a été mis en place qui réunit l’ensemble des Confédérations. Il est trop tôt de se prononcer sur les dates des prochaines journées des matchs mais, toutes les options sont sur la table.

Sur quoi la CAF va-t-elle se baser pour faire jouer la suite des éliminatoires de la CAN 2021 si la situation sanitaire se dégrade davantage sur le continent et surtout que la plupart des joueurs africains évoluent en Europe. Et est-ce que la CAF dépendra-t-elle des caprices de l’Europe ?

Je ne sais pas comment évoluera la situation dans les prochaines semaines mais, j’ai tendance à dire que pour l’instant, l’Afrique est relativement épargnée et nous sommes en tout cas beaucoup mieux lotis qu’en Europe. Je ne vois pas les choses de la même manière où en Europe, les choses évolueraient dans le bon sens et que la pandémie s’installera en Afrique. Il y a un nombre croissant de nouveaux cas en Afrique et nous savons que nos systèmes de santé ont des moyens de détection beaucoup plus limités qu’en Europe. Mais de l’avis des experts et notamment de l’OMS, l’Afrique est relativement épargnée même s’il faut se préparer au pire dans les prochaines semaines. C’est en se préparant à cela et en prenant des mesures qui peuvent sembler drastiques aujourd’hui qu’on pourra éviter en Afrique ce qui se passe aujourd’hui en Europe. Concernant la reprise de nos compétitions, nous ne dépendrons pas des caprices européens. Je le disais tantôt qu’il y a un groupe de travail piloté par la FIFA et qui inclut toutes les Confédérations. Nous sommes tous touchés par ce problème et nous essayons de trouver des solutions. Nous connaissons les problématiques pour la reprise de nos championnats avec des calendriers extrêmement chargés qui sont très difficiles à bousculer. Nous avons aussi, toutes les Confédérations et les Fédérations, des engagements vis-à-vis de nos partenaires commerciaux mais tous, nous sommes conscients que la priorité reste bien évidemment la santé des acteurs du football, de nos fans, nos partenaires. Nous ne prendrons donc aucun risque avant la reprise de nos matchs.

Si cette crise sanitaire perdurait jusqu’à la prochaine saison, que fera la CAF concernant les coupes africaines de clubs et quel serait alors le manque à gagner pour ceux-ci et la CAF sur le plan financier ?

Sauf à ce que cette crise dure six mois ou un an, les compétitions des clubs sont maintenues. Elles seront probablement décalées pour permettre aux différents championnats africains de finir et faire en sorte que les clubs puissent enregistrer leurs joueurs. C’est quelque chose qui est quasiment acté aujourd’hui de décaler le début des prochaines compétions africaines des clubs (NDLR : ligue des champions et coupe de la Confédération). Mais pour l’instant, ce n’est qu’un décalage dans le temps avec toujours comme objectif d’avoir les finales des prochaines éditions qui se joueront en mai 2021. Si c’est bien le cas, l’impact financier sera nul. Ainsi, pour les clubs, nous gardons exactement le même « prize money » (NDLR : la part qui revient à chaque club) et au niveau de la CAF, nous respecterons nos engagements vis-à-vis de nos partenaires et notre institution percevra les revenus prévus pour ces compétitions.

Quelles sont les priorités de la CAF et que fait-elle sur les questions des infrastructures, la formation des cadres et des jeunes ?

Le président de la CAF et son comité exécutif définissent les priorités de l’administration de l’institution et bien évidemment que les infrastructures en font partie. Il y a eu des annonces en fin janvier début février derniers à Rabat au Maroc dans ce sens qui est un des vrais sujets prioritaires tout comme la formation. Je tiens à souligner que nous avons mené l’année dernière sur tout le continent des workshops à l’intention des secrétaires généraux de toutes les fédérations et qui ont eu beaucoup de succès. Cette année 2020, nous préparons de nouveaux workshops au bénéfice cette fois-ci des responsables commerciaux des différentes fédérations pour essayer de les sensibiliser sur les aspects commerciaux, partenariats, digital. Bien évidemment que le président et son comité exécutif sont au fait des priorités pour le développement du football africain.

Comment fonctionnent la gestion et le contrôle des subventions de la CAF aux Fédérations ?

Aujourd’hui, la CAF verse des revenus aux Fédérations à travers différents biais. Il y a les « prize money » des différentes compétitions comme par exemple sur la CAN où selon le parcours des équipes, un certain montant est versé aux Fédérations. Nous faisons des subventions annuelles à chacune des associations membres et nous leur demandons de prendre des engagements concernant le versement de ces montants qui sont de 200 mille dollars par an (NDLR : soit 100 millions de F CFA). Aux zones, la CAF verse des subventions plus importantes dans le cas du projet FIFA Forward avec un suivi strict de ce qui est octroyé. Une partie est versée en début de projets bien spécifiques et les restes sont remis sur présentation des factures.

Propos recueillis par Antoine BATTIONO
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