Des hommes de médias dont le correspondant de l’AIB ont pu constater dans la nuit du 20 au 21 avril, le travail de suivi du respect du couvre-feu, abattu au quotidien, par le commissariat de police de Yako. Eclairages…
Il est 20 heures environs 40 minutes au Commissariat central de Police de Yako, ce lundi 20 avril 2020. Le Commandant du corps urbain du Commissariat de Police de Yako, Idrissa Sawadogo s’active pour la mise en route de l’équipe de patrouille.
Ses consignes sont claires et concis.
«Pas de bavures à l’endroit des personnes rencontrées pendant les heures du couvre-feu. Il faut toujours écouter les individus rencontrés en chemin et chercher à comprendre ce pour quoi ils sont dehors. Car il y a des personnes qui peuvent se retrouver au dehors sans aucune raison valable. Par contre, il ya des gens qui sortent pour des raisons de santé. Mais si vous doutez aussi de leur identité, vous pouvez les conduire au poste pour plus de vérifications» a enseigné le Commandant, Idrissa Sawadogo à l’équipe du jour composée de 6 hommes.
Après ces instructions, les hommes des médias embarquent dans le pick-up du Sergent-chef Didier Pascal Zerbo.
Déjà, à la porte du Commissariat, nous assistons à l’arrivée d’un camion. Et les individus à bord sont interpellés par les éléments de garde postés. Très rapidement le chauffeur est soumis à un interrogatoire qui a fait suite à la vérification des documents du véhicule.
«Nous venons de Ouahigouya où nous sommes allés livrer des médicaments au CHU. Nous cherchons une brigade de Gendarmerie pour dormir puis continuer notre chemin le lendemain. Nous avons eu très peur car il ya avait un groupe de jeunes qui nous suivaient depuis notre arrivée au Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA). Ils criaient en disant que nous allons tuer quelqu’un qui est couché sur le réservoir de notre du véhicule. Et lorsque nous nous sommes arrêtés, la personne est descendue. Quand on lui parle, elle ne répond pas. Il semble être un malade mental qui nous a certainement suivis depuis Gourcy où nous avons fait une escale pour payer de l’eau» a dit le chauffeur assez essoufflé.
Mais cette scène ne durera pas. Car après les vérifications des documents du véhicule, les 3 personnes à bord ne disposant de laissez- passer, sont sommés de passer la nuit dans un endroit et non loin du Commissariat de Police de Yako.
Après cet épisode, c’est parti pour le début de la mission. A peine embarquer, un jeune âgé d’environ 18 ans du nom de Mahamadi Guipo est interpellé car contraint de marquer un arrêt au rouge du feu tricolore situé au côté nord du service de la police.
«Je viens du CSPS du secteur 6. Ma petite maman y est hospitalisée. Mon père m’a demandé d’aller acheter les produits à la pharmacie», a expliqué le jeune Mahamadi. N’étant pas assez cohérent dans ses explications, il est reconduit dans ledit CSPS par l’équipe du Sergent-chef, Didier Pascal Zerbo.
Les agents de santé trouvés sur place, confirment ses propos.
Ensuite le cap est mis sur le secteur 2 communément appelé Kibou. En chemin, deux autre personnes à bord d’une moto sont interpellées au feu tricolore du Commissariat. Le plus âgé d’entre- eux affirme être venu de Douré, un village situé à une quinzaine de kilomètre de Yako pour assister un malade interné au CMA.
Le couvre-feu est rentré dans les habitudes des populations de la ville de Yako
Après la vérification de leur identité, ils sont aussitôt autorisés à poursuivre librement leur chemin.
Et la patrouille suit son cours à Kibou un quartier très inaccessible pendant la période hivernale, surtout que la sortie a coïncidé au premier jour où la ville venait de bénéficier d’une pluie bienfaisante et angoissante pour les usagers de la route passant derrière le CMA.
Là, c’est un jeune d’environ 30 ans qui est aperçu seul sous le hangar d’un cabaret, la tête baissée comme une personne plongée dans un sommeil profond.
En plus d’être incohérent, le monsieur ne possède aucun document d’identité par devers lui. C’est du « No time to loose » comme pour dire «pas de temps à perdre » en Français, l’homme est embarqué.
Une autre destination, une autre particularité. L’équipe prend la destination du secteur 4.
Non loin de la maison d’arrêt et de correction de Yako, le gérant de fontaine Abdoul Mouhaimine Nabaloum et la jeune fille Sanata Sanfo sont entrain de servir les bidons que les clients ont dû abandonner à l’heure du couvre-feu.
La jeune fille est embarquée pour manque de laissez- passer, malgré les négociations du fontainier.
C’est ainsi que les deux individus interpellés, sont conduits selon les consignes du Commandant Idrissa Sawadogo, au Commissariat où ils sont tenus de passer le reste de la nuit.
Et l’opération de patrouille s’est poursuivie avec les hommes des médias jusqu’à zéro heure, mais jusqu’à 4heures du matin pour les policiers.
Dans l’ensemble, le couvre-feu en vigueur depuis le 21 mars dernier est bien respecté à Yako. De quoi réjouir, le coordonnateur de l’opération, Didier Pascal Zerbo qui s’est dit donc très satisfait de la mission surtout avec la participation des hommes des medias de la localité.
Les patrouilles se font au quotidien, depuis le 21 mars dernier, date d’entrée en vigueur du couvre-feu sur toute l’étendue du territoire national.
Pour le Sergent-chef, les patrouilles sont d’une très grande importance car elles permettent de dissuader les cambrioleurs et les individus mal intentionnés.
«Nous allons toujours continuer à protéger les biens des populations qui sont en ce moment chez elles» a laissé entendre M.Zerbo.
Au regard des efforts menés, il est souhaitable que les bonnes volontés soutiennent le Commissariat central de Police de Yako, avec du matériel de protection contre le Covid-19.