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Le ministre de la défense Moumina Chérif Sy sur la « surface de vérité » de la chaîne de télé BF1

Publié le vendredi 24 avril 2020  |  netafrique.net
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© Présidence par DR
Monsieur Moumina Chériff SY, Ministre d’État, Ministre de la Défense Nationale et des Anciens Combattants
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Moumina Cherif Sy, fils du général Baba Sy, est journaliste fondateur de l’hebdomadaire Bendré. Candidat ayant « « échoué » au test de recrutement du président du Faso devant diriger la Transition consécutive à la chute de Blaise en 2014, ce Blaise qu’il avait toujours combattu, Chérif comme on l’appelle, devient tout de même le président du parlement de cette éphémère Transition. Après plusieurs assauts meurtriers de l’ennemi contre nos soldats sous le premier ministre de la Défense du régime de Roch, l’opinion publique fut convaincue de l’échec de ce Jean-Claude Bouda qui avait déclaré que « les terroristes seront terrorisés ». C’est finalement Chérif qui le remplace à la Défense en janvier 2019. Des opérations d’envergure ont eu lieu à l’Est, dans le Nord et au Sahel où des terroristes ont été effectivement terrorisés, neutralisés. Mais l’arbre de ces victoires ne doit pas cacher la forêt des multiples attaques qui se poursuivent et qui continuent de nous endeuiller. Hier, Chérif a été l’invité de Aubin Guébré, à son émission SURFACE DE VÉRITÉ. En tout cas, c’est ce que moi j’ai vécu en rêve la nuit dernière. Je raconte…
GUÉBRÉ : Comment va Monsieur le Ministre de la Défense ?

CHÉRIF : Je suis là, je vais bien.

GUÉBRÉ : La mission que vous a confiée le chef du gouvernement, comment la conduisez-vous ?

CHÉRIF : La mission elle se mène bien de mon point de vue. Certes, l’on pourrait arguer que la paix n’est pas encore revenue. Mais il y a tout de même des victoires indéniables : vous n’avez pas oublié Otapuanu et Ndofou, etc.

GUÉBRÉ : Si ce sont de succès, pourquoi ne pas les multiplier dans le Nord du pays, au Sahel et dans la zone de Toéni dans la boucle du Mouhoun ?

CHÉRIF : Vous les journalistes vous avez des questions qui font que les lèvres de vos interviewés leur démangent. Ce ne sera pas pour moi l’occasion de déballer nos plans ici. Rappelez-vous qu’on nous appelle la grande muette. Donc il y a des aspects sur lesquels je resterai muet…

GUÉBRÉ : Oui. Mais le problème est sérieux. Récemment l’opinion a suivi ce qui se passe à Djibo. Est-ce que nous ne courons pas le risque de voir une grande partie du pays échapper à notre contrôle ? Des villages qui n’existent plus, des déplacés internes qui avoisinent presque le million…

CHÉRIF : Jamais nous ne céderons un centimètre carré à l’ennemi, dussions-nous, tous, y laisser notre vie. Je suis d’étoffe sankariste et la devise de ce grand homme qu’est Thomas Sankara m’est chère : La Patrie ou la Mort, nous vaincrons ! C’est mon crédo.

GUÉBRÉ : Mais la réalité sur terrain tend à nous prouver le contraire… C’est quoi le problème de notre armée ? Faut-il donner raison à la presse internationale qui aime à dire que nos soldats sont sous-entraînés et mal équipés ?

CHÉRIF : Elle peut dire ce qu’elle veut. Ils avaient peint notre pays en rouge mais voilà que c’est eux qui ramassent des milliers de morts dus à la maladie à coronavirus. Pas que cela me réjouit. Mais je voudrais simplement dire que parfois ils ignorent nos réalités. Mes hommes ce sont des garçons, de vrais guerriers. Vous voyez qu’il n’est plus question pour l’ennemi de venir taper et de replier tranquillement chez le voisin.

GUÉBRÉ : L’une des raisons est qu’au temps de Blaise Compaoré, l’accent était mis sur cette arme d’élite qu’était le défunt RSP. Un RSP que vous avez dissous apparemment sous un coup de colère. Les autres unités étaient donc délaissées. Or ce sont elles le gros de la troupe. Est-cela la cause de la contre-performance de notre armée face aux terroristes ?CHÉRIF : Le phénomène du terrorisme est très complexe. Même les nations qui se disent puissantes en savent quelque chose. Ceux qui nous attaquent, vous ne pouvez soupçonner l’immensité de leurs moyens. On ne sait pas qui les finance, mais ils ont de gros moyens. Et ils ont des effectifs constamment renouvelés par ce qu’ils ont des méthodes pas orthodoxes pour recruter et former leurs hommes.

GUÉBRÉ : En dehors de l’Unité spéciale d’intervention de la gendarmerie nationale, l’USIGN, n’envisagez-vous pas former une unité spéciale, genre RSP Renouveau ?

CHÉRIF : Une unité d’élite ne se forme pas en deux, trois ou quatre ans. Cela demande beaucoup de moyens et un travail de longue haleine. Mais même si on devait initier ce genre de projet, ce ne serait pas ici le lieu d’en parler.

GUÉBRÉ : Vous ne regrettez pas le RSP, monsieur le Ministre de la Défense ? Président du CNT, vous dissolvez cette unité spéciale. Devenu ministre de la Défense, il semble vous manquer les hommes qu’il faut.

CHÉRIF : Pourquoi regretterai-je la disparition du RSP ? Rappelez-vous que dès l’annonce du putsch du 16 septembre j’ai appelé à la résistance… Et le résultat ne s’est pas fait conter. Tout le monde sait pourquoi cette unité a été dissoute. Je l’ai dissoute, pas parce qu’elle m’avait torturé en 1987 après avoir causé « l’effraction sanglante du 15 octobre ». Pour parler comme Blaise Compaoré, maître de cette unité, « c’était finalement le RSP ou nous ». Il fallait qu’il soit dissous pour que nous terminions la Transition. Dans le cas contraire, c’est lui qui allait revenir au pouvoir par tous les moyens. Cela dit, il appartient à chaque peuple de trouver les voies et moyens pour garantir l’intégrité de son territoire. Et nous travaillons inlassablement à cela.

GUÉBRÉ : Qu’il en soit ainsi rapidement. Car d’aucuns se demandent si l’on pourra être au rendez-vous de novembre 2020 si l’intégrité territoriale est mise à rude épreuve. Votre dernier mot, Monsieur le Ministre ?

CHÉRIF : Je vous dis merci pour l’occasion que vous m’avez offerte de m’exprimer sur votre plateau. Un État qui n’est pas souverain n’en n’est pas un. L’armée à la tête de laquelle je suis, se bat et se battra pour garantir l’intégrité et l’inviolabilité de ce territoire que nos aïeux ont bâti en suant sang et eau. Mais le concours de tout un est aussi sollicité, pour peu qu’il soit patriote.

GUÉBRÉ : C’est juste et c’est vrai. Mais l’équation de Yirgou, vous pensez que…
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