Fin des travaux du Sommet extraordinaire de la CEDEAO sur le Covid-19: les chefs d’Etat et de gouvernement craignent un risque de récession si la pandémie va au-delà du mois de juin
(Ouagadougou, 23 avril 2020). La session extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur le covid-19 a clôs ses travaux en début d’après-midi.
Selon le président Kaboré, qui a fait le déplacement du palais présidentiel et s'adressant à la presse, cette session extraordinaire avait pour but de faire le point de la situation sur la pandémie du Covid-19, aussi bien au plan sanitaire qu'au plan économique dans l’espace CEDEAO. « De façon globale, tous les Etats membres sont touchés. Dans tous ces Etats, des plans de riposte, aussi bien au niveau sanitaire qu’au niveau économique, ont été mis en place. », a indiqué le président du Faso.
Au cours des travaux, les chefs d’Etat et de gouvernement ont demandé à la commission de la CEDEAO de mieux harmoniser les différents plans de riposte et de mieux articuler l’ensemble des actions au niveau des Etats membres, au sein de l’espace CEDEAO et de l’Union africaine. Selon le président du Faso, la conférence a salué les efforts entrepris par la CEDEAO et l’UA en faveur des pays touchés par le Covid-19.
Sur le plan économique, le taux de croissance régional sera à 2% si la pandémie dure jusqu’au mois de juin, a affirmé Roch Marc Christian Kaboré. « Si elle se poursuit au-delà, (...) nous serons dans une récession au niveau de la CEDEAO. L’autre aspect est que le ralentissement de la production dans les pays développés va entrainer des difficultés d’approvisionnement des intrants pour alimenter les productions dans nos différents pays », a ajouté le président du Faso. En outre, les prix des matières premières comme le coton, le pétrole, le cacao et le café, qui sont des produits d’exportation des pays de l’espace CEDEAO, vont subir une baisse de l’ordre de 14% à 50%.
Pour aider à une relance de l’économie des pays africains, les chefs d’Etat ont plaidé pour une annulation des dettes publiques de ces pays. « Il a été question qu’au niveau international, nous puissions parler d’une même voix sur l’annulation des dettes publiques vis-à-vis des pays africains pour la relance de nos économies. Nous avons confié cette mission à la Task force de l’Union africaine qui va mener ce plaidoyer que l’ensemble des pays africains soutiennent », précisera le président du Faso.
Ce sommet extraordinaire a été une occasion pour les chefs d’Etat de l’espace CEDEAO de reconnaître le nouveau président Umaro Sissoko Embalô, comme président élu de la Guinée-Bissau. Ils ont aussi désigné le président Muhammadu Buhari du Nigéria comme champion pour la lutte contre le Covid-19 dans l’espace CEDEAO. Ils ont par ailleurs lancé un appel pour la libération de l’homme politique malien Soumaïla Cissé, enlevé par des hommes armés.
Direction de la communication de la présidence du Faso