Sans attendre les pics épidémiques, ni certains fondamentaux rassurants de la pandémie, des pays africains qui avaient fermé marchés et astreint les populations aux mesures protectrices, et surtout taraudés par le poids des conséquences de ces isolements ont commencé à alléger les oukases restrictifs avec des fortunes diverses.
Ainsi, si au Burkina Faso qui a fermé une quarantaine de marchés sur 85 à Ouagadougou, si donc au pays des hommes intègres on a débuté par la réouverture des grands marchés de Ouaga et Bobo, intervenue le lundi 20 et mardi 21 avril derniers, des reprises sans problèmes, toutefois avec des allées de ces marchés dégagées, et l’obligation de montrer patte blanche avant d’y entrer (port de masque, lavage des mains au savon) chez certains voisins ce n’est pas le cas.
De ce fait, changement de fusil d’épaule au Ghana aussi, avec la reprise des activités commerciales aux marchés d’Accra et de Kumasi, une réouverture chahutée dans la capitale, avec l’intervention des forces de l’ordre, pour intimer aux marchands et clients de respecter les mesures-barrières qu’ils ont ignorées. L’atmosphère fut chaude d’ailleurs au marché d’Accra, et l’opposition a profité pour ruer dans les brancards, en volant dans le plumes du président Nana Akufo-Addo, qui a maintenu néanmoins les fermetures des écoles et des frontières et les rassemblements restant interdits. Quant à Kumasi, on a du refermer son marché central pour quelques heures après sa réouverture, les gestes anti-contagion ayant été bafoués.
Maintien du même décor de part et d’autre des 2 rives du fleuve Congo. A Brazzaville, le président Denis Sassou N’Guesso a décrété la prolongation de 20 jours l’état d’urgence sanitaire tandis que son homologue Félix Tshisekedi de la RD Congo, a saisi la Chambre haute et celle basse pour légiférer sur un allongement du même état d’urgence.
L’Afrique du Sud vit au rythme des confinements, de la multiplication des tests et des velléités de viol de ces confinements dans les townships, avec 1 500 personnes arrêtées dans la province du Kwazulu-Natal depuis le début des isolements. La nation arc-en-ciel est en tête de peloton en malades du Covid-19.
2 milliards et poussière, pas moins, que le chef de l’Etat gabonais Ali Bongo Ondimba a «casqué» pour dépister, nourrir et soigner ses compatriotes indigents dont ceux de Libreville et des communes environnantes qui vivent la difficile règle du confinement anti-Covid-19.
Tandis qu’à Niamey, les populations regimbent contre le couvre-feu et le confinement et des échauffourées ont essaimé dans la capitale nigérienne ces derniers jours.
Enfin, malgré la libération de 5 000 prisonniers au Maroc par le roi M6, on dénombre 66 contaminés dans la prison de Ouarzazate, tandis que le président malgache, croit mordicus aux vertus curatives de son Covid-organics, face à laquelle la Communauté scientifique demeure circonspecte.
Après presque 2 mois du vécu de la pandémie et des mesures contre la contagion, l’Afrique étouffe, accepte de mauvaise grâce non seulement la maladie, mais surtout ses restrictions qui affament de nombreuses familles. Entre mourir du coronavirus et crever de faim, le choix pour certains Africains n’est point cornélien, on meurt plus du palu et de la rougeole, et surtout de misère sous les tropiques que du Covid-19 éructent certains. Encore faut-il attendre la fin de la pandémie pour porter un jugement tranché !