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Ousmane Danfodio Diallo à propos des difficultés des populations de Djibo : «Je demande au chef de l’Etat de se rendre à Djibo afin de se battre comme l’ont fait certains chefs d’Etat africains aux côtés de leur peuple

Publié le mercredi 22 avril 2020  |  netafrique.net
Chef-lieu
© Autre presse par DR
Chef-lieu de la province du Soum, Djibo la grande ville du Nord du Burkina, « coupée du monde » depuis plusieurs jours.
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Il n’est plus à présenter dans le landerneau politique du Faso. Lui qui a fait de l’accès de l’eau potable des populations son cheval de bataille. Lui c’est Ousmane Danfodio président de l’Alliance pour la renaissance, la démocratie, l’intégration (ARDI), le parti de l’or bleu. Avec lui , nous avons eu un entretien le 20 avril dernier sur plusieurs sujets d’actualité ,dont entre autres, le COVID19 , la gestion de cette pandémie par les autorités, le terrorisme, la crise qui sévit à Djibo. Pour lui, il faut que le président du Faso se rende dans cette partie du Burkina pour rassurer cette population au risque de perdre cette partie du Burkina.

L Le Quotidien : Comment se porte votre parti en dépit du COVID19 qui fait ravage en ce moment dans le monde entier ?

Ousmane Danfodio Diallo : Notre parti en dépit des difficultés que nous rencontrons çà et là, liées au COVID19 notamment le confinement , j’ai demandé à chacun de se confiner au maximum possible si bien que que les grandes rencontres de plus de 50 personnes ne sont plus autorisées ,c’est d’ailleurs une bonne chose donc nous passons des communications , des coups de fil aux uns et aux autres à nos points focaux pour que à leur tour ils passent des messages. Et partout où ils passent qu’ils sensibilisent les Burkinabè sur les mesures que les autorités ont édictées afin que chacun à son niveau travaille à stopper cette maladie.

Depuis l’apparition de la pandémie au Burkina le 9 mars dernier pensez-vous que le gouvernement n’a pas anticipé sur cette maladie, ce qui a valu ces premiers cas ?

C’est une maladie qui s’est internationalisée et le mode de contamination était aussi au départ méconnu. Donc il y a eu probablement une surprise mais il faut noter que rapidement le ministre de la Santé a communiqué beaucoup sur les mesures d’hygiène à prendre bien que peut-être on n’ait pas vite compris qu’il fallait fermer les frontières. Mais du reste, nous sommes un pays pauvre et nous ne devons pas fermer les frontières sans prendre un certain nombre de mesures d’accompagnement. Je
pense que de la même manière que le terrorisme a surpris le gouvernement, c’est de cette même manière que cette pandémie l’a surpris. Mais avec cette maladie, il a agi assez vite.

Malgré les mesures de restriction prises on assiste toujours à des nouveaux cas, est- ce à dire que ces mesures ne sont pas appropriées ?

Je vais répondre en politique, je ne suis pas médecin, ni épidémiologiste, donc c’est assez difficile de me prononcer sur ces mesures. Cependant je voulais du point de vue politique dire que les mesures de restriction qui ont été prises ont permis de canaliser la pandémie . Il reste bien entendu que nos frontières sont poreuses, que les uns et les autres ne connaissaient pas encore le mode de contamination de cette maladie si bien qu’à ce jour lorsque nous écoutons la presse internationale et nationale on se rend compte qu’il y a toujours des difficultés à déterminer et à circonscrire cette pandémie. D’autant plus que dans certains pays on sent un certain déséquilibre, tantôt cela baisse , tantôt cela monte. Je pense que c’est lié surtout au fait qu’il y a eu une surprise générale.

Après ces mesures, le président a pris des mesures d’accompagnement. Un commentaire sur ces mesures?

J’ai vu effectivement les mesures d’accompagnement et je pense que le président aurait mieux fait. Mais on a senti que ce n’était pas totalement bien préparé si bien qu’il y a des plaintes un peu partout. Par exemple la fermeture des marchés était nécessaire mais les commerçants n’ont pas été préparés, la fermeture des frontières, les uns et les autres n’étaient pas préparés, je pense qu’au niveau de la communication c’est comme s’il y a une certaine
cacophonie. Les mesures d’accompagnement n’ont pas touché les villages, c’est ce que j’ai remarqué, parce que lorsqu’on parle de mesures fiscales je ne vois pas où cela profite aux villages. Mais s’ils avaient baissé le prix des denrées alimentaires, s’ils avaient baissé ce qui intéresse plus de 80% de la population cela allait être intéressant. Baisser le coût de l’eau pendant que bon nombre des populations n’ont pas accès à l’eau, cela ne sert pas beaucoup, baisser le coût de l’ électricité pendant que bon nombre de Burkinabè n’ont pas accès à l’électricité ne sert pas. Et même les mesures fiscales, pendant que l’économie connait une morosité immense je ne sais pas à quoi vont servir les attestations fiscales et estce que les Burkinabè continueront à soumissionner à des marchés publics et est-ce que les marchés sont toujours lancés ? si oui comment tout cela va s’organiser. Donc il y a beaucoup de choses à dire sur les mesures d’accompagnement. Il y a certainement des insuffisances et au fur et à mesure certainement ils vont apporter des corrections.

Certains ont dénoncé le fait que le président ait tardé dans la mise en place de ces mesures, est-ce à dire qu’il a mis les charrues avant les bœufs ?

Ce qui est sûr de par la presse internationale nous avons suivi un peu partout les chefs d’Etat qui se sont rapidement prononcés sur ce qu’ils allaient faire. Pendant ce temps au niveau national ce n’était pas le cas. J’ai l’impression qu’on a un problème d’organisation, d’évaluation, de suivi, somme toute qui fait que c’est difficile pour les populations de suivre le cheminement du chef de l’Etat tellement c’est lent.

Certains disent que c’est sous la pression que l’on assiste à la réouverture du marché de Rood woko, on assiste au réaménagement du couvre-feu alors qu’ on continue d’enregistrer de nouveaux cas, est-ce à dire que le président du Faso est en train de faiblir devant la pression populaire ?

De mon point de vue on pouvait prolonger la fermeture des marchés. Mais les autorités communales avaient donné une date butoir pour ouvrir les marchés ? c’est normal qu’ils ouvrent peut-être qu’elles ont pris toutes les mesures possibles, mesures d’organisation pour ouvrir ce marché parce que nous sommes aussi une population qui vit dans une précarité immense et c’est dans le marché et autour du marché que les uns et les autres gagnent leur vie. Nous ne sommes pas aussi organisés comme les grands pays qui ont des moyens et des frigos pour conserver la nourriture. Ici déjà nous n’avons pas suffisamment d’électricité donc c’est difficile de conserver les repas. Les gens préparent au quotidien, toute chose qui était difficile pour les populations de tenir pendant longtemps avec la fermeture des marchés. Mais s’il y a une bonne organisation autour du maire pour mieux organiser l’ouverture du grand marché, cela va soulager un peu les populations qui du reste ont exprimé leur désarroi surtout par rapport à l’insuffisance des mesures d’accompagnement. Nous sommes tous sûrs que notre Etat n’a pas les moyens suffisants pour aider toutes les populations à s’en sortir tant les besoins sont énormes.

Certains dénoncent la gestion de cette pandémie par les autorités notamment le ministre de la Santé et le professeur Martial Ouédraogo coordonnateur du CORUS . Une lettre anonyme attribuée à des membres du MPP appelaient même à a démission de la ministre Lougué . Pensezvous que ces acteurs ne sont pas à la hauteur de la gestion de cette crise ?

J’ai félicité dans une de mes interviews dans un organe de presse la ministre de la Santé parce que
rapidement elle a essayé de mettre des conditions d’ hygiène et ce qui très bien ,elle a beaucoup communiqué sur la maladie, nous savons très bien que nous ne disposons pas d’instruments technologiques ni techniques pour faire face à une pandémie encore moins d’infrastructures sanitaires, mais néanmoins elle a communiqué rapidement sur des mesures d’hygiène comme se protéger, ne pas cracher à tout vent etc. j’ai salué cette mesure de la ministre de la Santé. Maintenant en termes d’organisation au CHU de Tengandogo quand je lis dans la presse ou que je vois certaines vidéos de personnes qui ont perdu leurs parents comme Marvins Ouédraogo, on se rend compte qu’on a encore un problème d’organisation, les autorités sanitaires certainement se battent comme elles le peuvent mais il faut encore beaucoup plus d’ordre.
J’ai vu que dans la presse on parle des toilettes qui laissent à désirer et beaucoup d’autres choses qui manquent peut-être c’est parce qu’on a été surpris mais il faut reconnaitre que de façon générale notre administration n’est pas très bien organisée. Et dès qu’il y a un problème on fait comme on est surpris. Le professeur Martial Ouédraogo peut-être peut déjà faire un bilan de tout ce qu’ils ont reçu comme don afin de montrer au peuple ce qu’ils font de ces dons notamment ce qu’ils ont utilisé, et ce qui reste de telle sorte que les critiques puissent s’arrêter. Je ne sais pas comment cela est organisé mais il faut que les conditions d’hygiène soient respectées au niveau de Tengandogo.

Pendant ce temps, il y a des critiques qui fusent de partout, il y a le ministre Ouaro qui dit que la réouverture des classes est prévue pour le 28 avril prochain, le ministre Dandjinou dit autre chose, le conseiller Adama Kanazoé qui dénonce, Emile Paré en fait autant, cela ne démontre-t-il pas qu’il y a un malaise au sommet de l’Etat?

C’est ce que je venais de dire plus haut en ce qui concerne le problème d’organisations. Tant qu’une communauté, tant qu’un rassemblement de personnes n’est pas bien organisé quel que soit ce que nous voulons faire, il y aura toujours des difficultés. Si le Conseiller spécial du président dénonce, si le formateur en politique du MPP dénonce, ce que qui est dit est une réalité. Je crois que le président Roch Christian Kaboré doit prendre des mesures, parce que c’est en son sein qu’il y a toutes ces contradictions. On ne peut pas être dans le même moule,appartenir au même gouvernement et agir ainsi, tantôt Ouaro dit ceci tantôt Djandjinou dit cela. Même dans une entreprise cela ne se fait pas je ne parle même de l’ Etat. Il y a un problème d’organisation et il faut que le président du Faso tape sur la table.

Un commentaire sur la cession du président du Faso de son salaire de 6 mois, du PM ainsi des autres ministres dans la lutte contre le COVID 19?

C’est venu tard et quand quelque chose vient tard ce n’est pus intéressant. Si c’était venu tôt on allait l’apprécier autrement. Dans les autres pays voisins leurs chefs d’Etat ont déjà cédé leurs salaires, c’est comme nous avions copié sur ces derniers, donc ce qui fait que cela n’ a plus son essence, cela n’a plus cette odeur positive, c’est venu très tard, je ne sais pas ce que cela va ajouter . S’ils avaient dit qu’ils allaient utiliser toutes les caisses noires des
institutions pour mettre à la disposition d’une part de la sécurité et d’autre part du COVID19,cela allait être plus bénéfique ? Sinon céder leur salaire est insignifiant par rapport à ce qui gagne dans la vie. C’est venu tard, il semble qu’il y a des ministres qui touchent plus d’un million, un ou 3 ministres, pourtant ils ont résumé que les ministres touchent un million, il faut qu’ils disent réellement ce que touchent les ministres. Quand j’entends qu’il y a des ministres qui touchent plus que d’autres, déjà c’est malsain. Donc cette cession de salaire est un évènement qui n’impacte pas la vie intellectuelle de notre pays.

Le président du Faso a convié la classe politique notamment la majorité et l’opposition afin de se pencher sur la question des élections. Un commentaire sur cette initiative du président du Faso. Et au regard de la situation dominée par le COVID19 pensez-vous qu’on pourra tenir les élections à bonne date ?

L’initiative du président du Faso 2e du genre, je constate que ce sont toujours les mêmes personnes qui se rencontrent avec les mêmes discours, les mêmes problèmes, mais le pays est toujours à sa même place. Je pense que c’est une rencontre de trop. Vous ne verrez pas de résultat. Est-ce que vous avez constaté une évaluation de la première rencontre ? cela n’a pas été évalué. Pourtant, normalement, avant d’aller à cette rencontre, on aurait dû évaluer les résultats obtenus de la première rencontre. C’est le lieu de se demander ce qui n’a pas marché. Mais, on ne parle même pas des résultats de la première rencontre et on se met à parler d’autres choses. Comme je le disais, les mêmes causes produisent les mêmes effets. Concernant les élections de novembre, normalement c’est déjà acté. Normalement, on doit aller à ces élections. Je me dis qu’ils doivent peut-être réfléchir et se dire que si au bout de deux mois on n’arrive pas à circonscrire le COVID-19, peut-être qu’il y a quelque chose à faire. Mais de mon point de vue, la date des élections ne doit pas être reculée.

On doit tenir les élections à bonne date. Dans tous les cas, avec l’insécurité déjà, nous avons déjà que beaucoup de personnes n’allaient pas voter. Je pense qu’il doit y avoir une campagne de sensibilisation pour dire aux uns et aux autres comment voter. Ça se passe ainsi au Mali. Le Mali est en train de faire ses élections législatives sous le COVID-19 et le terrorisme. Donc, je ne suis pas pour le report des élections parce que c’est déjà acté. Il faut que les autorités s’y attellent. Avec le terrorisme dans le pays, nous avons reculé et le COVID19 est venu s’ajouter à cela. Il faut qu’on ait le courage d’accompagner notre démocratie dans sa construction. Le seul moment où les populations se sentent dans cette politique, c’est le moment des élections. Une fois que les élections sont passées, les populations sont oubliées. Donc, il faut leur permettre au moins d’aller à ces élections. Non, je ne suis pas pour le report des élections.

Au moment où tout le monde est cristallisé sur le COVID19, malheureusement, le terrorisme continue d’endeuiller au Burkina Faso, on a l’impression qu’on ne parle plus du terrorisme. Est-ce à dire que le gouvernement a oublié ce fléau qui quand même tue plus que le COVID-19 ?

J’ai l’impression que le gouvernement est beaucoup plus orienté vers le COVID-19. Je me demande si cela est dû au fait que toute la presse nationale et internationale en parle, mais il faut se dire que le président Roch Marc Christian Kaboré devrait plutôt laisser la gestion de cette pandémie entre les mains des médecins, du corps médical, des biologistes, des épidémiologistes, etc. et se concentrer sur le terrorisme comme le font certains chefs d’Etat africains. Mon souhait est de voir le président du Faso accompagné de tous ses officiers, aller à Djibo. Constater de visu tout ce qui se passe à Djibo et qui se raconte dans les réseaux sociaux dans la presse. En tous les cas si le président aujourd’hui prend une décision ferme en disant qu’il va aller à Djibo avec tous ses hommes, vous allez voir que l’insécurité va cesser dans notre pays.

Mais tant qu’ils vont rester à Ouagadougou, cela ne va pas marcher. Aujourd’hui j’ai l’impression que c’est le COVID 19 qui est beaucoup plus commenté, je le félicite pour être allé à Tengandogo pour visiter le personnel soignant et comprendre tout ce qui se passe là-bas et je souhaite que le président fasse la même chose pour Djibo et alentours. Il y a l’insécurité à l’Est, au Nord et on sait que le président ne peut pas être partout à la fois. L’insécurité a commencé à Djibo et le président de ce fait peut aller installer une base et rester là-bas. S’il fait cet acte, toute la population aura le courage de se battre parce que lorsque vous voyez tous ces déplacés internes c’est le découragement qui a fait que ces personnes-là ont fui leur village. Ces déplacés-là ne voient pas un avenir radieux alors ils ont choisi de quitter leur village. Déjà que nous avons des gens très courageux qui ont accepté de rester à Djibo malgré le massacre, le problème d’eau, le manque de vivres et l’inaccessibilité des routes cela est déjà bien. Imaginez -vous si toute la population de Djibo s’était déplacée comme les déplacés internes que nous avons aujourd’hui, on n’avait perdu le combat. Donc le président doit normalement aller les encourager d’une part et d’autre part, il doit montrer aux terroristes qu’il n’a pas peur et qu’il est prêt à se battre comme certains chefs d’Etat africains le font déjà. Il faut que le président envoie une mission à Djibo pour constater et encourager la population qui est entre deux feux.

On assiste à la fuite des autorités locales pour cause du terrorisme, pensez-vous que le gouvernement a oublié Djibo ?

Je ne dirai pas que Djibo a été oublié mais je vous dis seulement que Djibo vit des moments très difficiles. Certes je ne suis pas encore allé à Djibo mais je suis la presse et j’ai beaucoup d’amis qui sont des ressortissants de Djibo et qui passent dans mon bureau et quand j’écoute ces personnes je sais que Djibo vit des moments très difficiles. Tantôt ce sont des coupures d’eau alors que dans le programme du président il y avait zéro corvée d’eau
potable donc on ne devrait plus parler de cela. Ensuite il y a les transporteurs qui ont peur parce qu’ils sentent que les terroristes ont miné les routes et sont un peu partout. En tous les cas aujourd’hui, vous êtes nombreux les journalistes qui faisaient la peinture de Djibo. Je pense que tous les Burkinabè aujourd’hui savent que Djibo traverse un moment difficile et c’est pourquoi moi je demande au président du Faso de se rendre à Djibo, de visiter les populations courageuses de Djibo et les encourager à se battre encore et lui avec. Déjà que ça fonctionne en minima, il y a beaucoup de services et d’administrations qui ne fonctionnent plus à temps plein et peut-être que si le président s’y rend cela va donner encore plus de courage à ceux qui ont refusé de quitter la zone mais, aussi à ramener ceux-là qui avaient quitté Djibo.

Vous avez parlé de problème d’eau tout à l’heure. Sur les réseaux sociaux ce cas de problème d’eau est revenu et pratiquement il y a un problème criard d’eau à Djibo. Est-ce à dire que le président a failli à sa promesse de zéro corvée d’eau en 2020 ? Vous en tant que parti qui défendez l’accessibilité des populations à l’eau potable que faites-vous ?

Je ne suis pas au pouvoir et notre parti politique n’est pas encore au pouvoir mais cela fait 15 ans que nous développons cette théorie. Pour que les populations à la base vivent de façon digne il leur faut au moins de l’eau potable. Le président Roch a dit zéro corvée d’eau potable en 2020 et tout le monde est d’accord pour cette vision qui est une très bonne vision. Nous-mêmes on l’avait voté à cause de cette vision. Mais aujourd’hui en regardant Djibo, on se rend compte que ce n’est pas possible d’atteindre zéro corvée d’eau potable en 2020. Mais cela reste une très bonne vision que nous allons par exemple reprendre si toutefois nous étions au pouvoir. Et nous savons quelles sont les méthodes et les techniques qu’il faut mettre en place pour qu’en une année zéro corvée d’eau potable soit une réalité.

Est-ce-que vous avez un appel à lancer au gouvernement en général et en particulier au président du Faso concernant cette partie du Burkina Faso ?

Je demande au chef de l’Etat de se rendre à Djibo afin de constater les difficultés et de se battre comme l’ont fait certains chefs d’Etat africains. Qu’il montre à ses troupes qu’il est présent. Que le président aille rassurer et encourager les populations de Djibo parce que si ces populations perdent courage et elles se déplacent comme les déplacés internes, nous allons perdre Djibo. Il semble déjà qu’il y a beaucoup de villages qui n’existent plus sur le terrain. Il appartient vraiment au président du Faso de faire une tournée à Djibo avec les FDS pour voir véritablement qu’est-ce qu’il y a lieu de faire. Tout le monde suit aujourd’hui la presse et quand on lit les journaux et les réseaux sociaux on est franchement gêné.

Avez-vous un autre sujet qui vous tient à cœur que vous souhaiteriez aborder pour clore notre entretien ?

je veux aborder le sujet de l’unité nationale. Nous ne pouvons pas nous développer si nous ne sommes pas unis, nous ne pouvons pas vaincre le terrorisme si nous ne sommes pas unis, nous ne pouvons pas vaincre le COVID 19 si nous ne sommes unis. Je souhaite qu’au-delà du COVID que nous travaillions à l’amélioration de la qualité du vivre-ensemble au Burkina Faso. Je souhaite véritablement que le président initie une réconciliation dans les villages, dans le monde rural parce que c’est dans le monde rural qu’on voit aujourd’hui la méfiance des uns des autres et il y a beaucoup de choses à dire dans ces villages. Je pense que le président doit trouver des voies et moyens pour que tout cela s’améliore et travailler sur l’unité nationale.

Interview réalisée par Boukary BOGRE
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