Trois syndicats de l’éducation se sont démarqués du projet gouvernemental de reprise des cours le 28 avril, qu’ils qualifient de « mercantile et inégalitaire ».
Trois syndicats de l’éducation, dans une déclaration adressée à leur ministre de tutelle Pr Stanislas Ouaro, dont l’AIB a reçue copie mardi, disent se démarquer d’initiatives «tintées d’esprit mesquin, mercantile et de recherche d’ambition populiste qu’une réelle volonté de sauver une année scolaire».
Il s’agit de la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F-SYNTER), du Syndicat national des personnels d’administration et de gestion de l’Education et de la Recherche (SYNAPAGER) et du Syndicat National des Travailleurs de l’Éducation de Base (SYNATEB).
Cette déclaration intervient dans un contexte de la maladie à coronavirus (COVID-19) où le ministère en charge de l’Education nationale envisage la reprise le 28 avril 2020, des activités pédagogiques en misant sur l’achat de matériel de protection (plus de 5 milliards de FCFA) et sur une utilisation des technologies de l’information et de la communication pour l’Enseignement (TICE).
Il s’agit notamment de la radio, de la télévision, de la presse écrite, des applications androïdes, des fichiers téléchargeables et des supports amovibles.
Pour les trois syndicats, cela «engendrera des inégalités énormes entre les apprenants au regard des réalités sociales et économiques» du Burkina Faso.
Ils en veulent pour exemple entre autres, «l’inaccessibilité de nombreux enfants à ces outils du fait de leur indisponibilité dans leur environnement, l’impossibilité de prendre en compte l’ensemble des cours et partant tous les élèves dans la stratégie, (…) l’incapacité des opérateurs (téléphoniques) à fournir une connexion permanente et de qualité (…)».
D’autres part, les syndicalistes restent sceptiques à la reprise des activités pédagogiques car estiment-ils, «les mesures de prévention que le plan propose ne donnent pas des garanties suffisantes contre la propagation de la maladie à coronavirus (COVID-19) dans les établissements».
Les trois syndicats ont regretté «le silence» du chef de l’Etat Roch Marc Christian Kaboré sur leur plateforme revendicative de même que la suspension des salaires de plusieurs centaines d’entre eux à la fin du mois de mars 2020, à la suite d’une grève.
Ils estiment que «ce lourd contentieux social ne peut être occulté pour une reprise des activités pédagogiques dans notre pays.»
«Aucune reprise normale des activités pédagogiques dans l’éducation et la recherche ne peut se faire sans le rétablissement préalable et sans condition des suspensions des salaires des travailleurs et le remboursement de toutes les sommes coupées», ont-ils noté.