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Burkina Faso: La pharmacie du Sud, à Ouaga 2000, victime d’une fermeture administrative abusive pour avoir vendu 3 tests sanguins individuels de dépistage rapide du Covid-19.

Publié le lundi 6 avril 2020  |  netafrique.net
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© Autre presse par DR
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Sigmund Freud avait dit, je le cite:

« Celui qui a des yeux pour voir et des oreilles pour entendre, constate que les mortels ne peuvent cacher aucun secret. Celui dont les lèvres se taisent, bavarde avec le bout des doigts; il se trahit par tous les pores. »

Ainsi se sont trahis les collaborateurs du Président du Faso, dans leur réaction frisant la paranoïa, mais traduisant en réalité une absence totale de solutions concrètes raisonnables pour juguler la pandémie du virus Covid-19 qui a plongé le monde entier dans la psychose.

Sinon: il est irréfutable de raison, que l’on ne peut décider aussi légèrement la fermeture du local abritant les activités commerciales d’une entreprise (d’une vingtaine de salariés) en cette période de pandémie de Covid-19 ayant mis à genoux les entreprises privées, pour un motif de danger à la santé publique, sans un minimum préalable de documentation à propos de la raison invoquée pour procéder à cette fermeture.

En effet, dans l’après midi du jeudi 2 avril 2020 dernier, pour avoir vendu 03 tests individuels de dépistage rapide, la pharmacie du Sud sise à Ouaga 2000 se voit écoper d’une fermeture administrative.

Motif avancé à l’appui de cette décision administrative: les tests vendus n’étaient pas homologués par les autorités ministérielles de tutelle en la matière, le ministère de la santé.

Et la ministre de la santé de confier aux médias que c’est pour des raisons de santé publique que la mesure a été prise.

Hum…récapitulons un peu, pour une meilleure compréhension:

[ la pharmacie du Sud a été fermée l’après midi de jeudi 2 avril 2020, pour avoir vendu 3 tests individuels de dépistage rapide du Covid-19 sans en avoir été autorisée par le ministère de la santé. ]

Ceci étant bien établi, analysons maintenant la situation sans passion, de façon froide, totalement détachée, en toute objectivité rationnelle et juridique.

Considérons le test rapide de dépistage du Covid-19, isolement quant à sa dangerosité. Pour cela, il convient de savoir en quoi consiste ce test et son mode d’emploi.

Le test vendu par la pharmacie du Sud dans le local abritant ses activités et pendant ses horaires réguliers habituels d’accès par sa clientèle publique, n’est rien d’autre qu’un tout petit appareil de la taille du thermomètre domestique usuel servant à la prise de la température corporelle.

Et pour son emploi, il suffit de verser sur une partie y dédiée (une petite bande comme on le fait avec le test de grossesse en versant de l’urine sur la bandelette), quelques gouttes de sang prélevé du doigt par application d’une légère piqûre avec une épingle.

À la différence de l’urine pour le test de grossesse, ici c’est le sang du patient qu’on imprègne la tige.

Ce prélèvement sanguin sera ainsi mis en contact avec un antigène.

Par ce contact, si des anticorps du Covid-19 sont déjà présents dans le sang prélevé (présence s’expliquant par l’exposition du patient au virus), ils (les anticorps bien entendu) vont reconnaître l’antigène en formant un complexe.

Ce complexe sera reconnu par un détecteur (une protéine associée à une enzyme).

Le résultat positif de la sorte obtenu, est visible sous la forme d’une ligne colorée sur la bandelette, exactement comme ce qu’il se produit pour le test de grossesse où on utilise de l’urine.

L’intérêt de ce test sanguin, selon une chercheuse à l’université d’Aix-Marseille interrogée par l’Agence Française de Presse (AFP), c’est que, je la cite:

« le test sanguin permet aussi de déterminer quelles personnes n’ont pas été en contact avec le virus, et n’ont pas été immunisées. »

« Ces personnes », conclut-elle, « pourront se protéger grâce à un vaccin, lorsqu’il sera disponible. »

Ainsi donc, techniquement, comme tous ici on peut le relever:

Le test sanguin de dépistage rapide du Covid-19, ne présente pour le patient qui l’utilise, aucun danger quant au risque pour lui de contracter la maladie en utilisant le test.

C’est comme exactement le test de grossesse.

Quel risque de tomber enceinte y-a-t-il pour la femme qui l’utilise ?

Il n’y a DANS L’ABSOLU aucun risque pour elle de tomber enceinte en utilisant le test de grossesse !

Conclusion 1: les 3 tests individuels de dépistage rapide du Covid-19 vendus par la pharmacie du Sud, ne présentent aucun danger pour les personnes qui se les sont procurées.

Mais des esprits enclins à la contestation tous azimuts, rétorqueront ici en invoquant le risque de faux négatifs liés à une mauvaise manipulation.

Soit.

Mais il est évident que STRICTU SENSU, ce n’est nullement les tests de dépistage rapides en eux-mêmes qui sont en cause; c’est…la QUALITÉ de la manipulation qu’on en fait, qui détermine la QUALITÉ du résultat à la fin de la mise en œuvre du processus de dépistage !

Ce risque restera toujours, tant que l’appareil existera pour servir à la fin qui lui est assignée; à savoir faire le dépistage rapide du Covid-19.

Un risque qui ne lui est pas exclusif; parce que tout appareil de ce type comporte dans sa manipulation le même risque. Pour autant, ces appareils ne sont pas interdits de vente. Bien au contraire.

Venons-en maintenant à l’homologation des produits pharmaceutiques, pour commercialisation.

Ici, il convient d’emblée de noter que l’homologation est une autorisation de commercialisation accordée par l’administration au professionnel de santé habilité à vendre les produits pharmaceutiques.

L’homologation vise à s’assurer de la conformité des produits avec des normes édictées par l’administration. Normes édictées sur des considérations d’ordre sanitaire (limitation des risques sanitaires pour les populations), mais aussi économique (taxation liée à l’entrée et à la commercialisation des produits).

Les normes d’homologation d’un produit varient et, suivant sa nature et, suivant les objectifs (sanitaires et économiques) visés par l’Etat.

Conséquence: un produit non-homologué, n’est pas synonyme dans l’absolu de ce qu’il est impropre à la consommation.

C’est pourquoi, l’homologation de certains produits intervient après qu’ils ont été mis à la consommation pour pouvoir en recueillir des réponses précises auprès des consommateurs ciblés et avec une étendue bien précise dans le temps, de l’expérimentation.

C’est le cas en général des produits nouveaux comme le test sanguin rapide de dépistage du Covid-19, vendu par la pharmacie du Sud.

La preuve de cela, en France par exemple où la réglementation en matière de mise en circulation des produits pharmaceutiques est bien plus stricte que chez nous au Burkina Faso, le premier ministre français Édouard Philippe a déclaré que les tests de dépistage rapide du Covid-19 ne sont pas encore accessibles en libre service à la population, exclusivement en raison des problèmes logistiques; notamment l’engorgement des laboratoires.

Il est ainsi donc clair que ce n’est guère pour leur dangerosité pour la santé publique, que ces tests de dépistage rapide du Covid-19 (comme ceux vendus par la pharmacie du Sud) ne sont pas encore accessibles en France au public.

Car, avance le Conseil scientifique français:

« l’alternative d’une politique de dépistage à grande échelle et d’isolement des personnes détectées, n’est pas pour l’instant réalisable à grande échelle »

C’est pourquoi, soutient-il pour conclure, le confinement reste « la seule stratégie réellement opérationnelle. »

Conclusion 2: les tests individuels de dépistage rapide du Covid-19 sont un outil précieux pour décider du déconfinement des populations.

Il n’y a donc dans l’absolu aucun danger de santé publique à procéder à leur commercialisation.

Bien au contraire: les résultats de leur utilisation à l’occasion de cette commercialisation, seront d’un apport précieux pour l’administration dans l’élaboration du processus d’homologation de ce produit dans notre pays.

À ce dernier titre: la décision de fermeture administrative de la pharmacie du Sud, à Ouaga 2000, relève plus de la paranoïa symptomatique d’une carence réelle et irréfutable des autorités de santé au Burkina Faso, sur les tests sanguins de dépistage rapide commercialisés par la pharmacie.

Les autorités du ministère de la santé ont réagi de façon fébrile, par paranoïa, plutôt que de procéder, comme cela leur incombe pourtant en tant que responsables à l’échelle d’un État, avec méthode, hauteur suffisante.

Quelle disposition précise de notre arsenal juridique national ou du droit communautaire de l’espace CEDEAO, justifie cette fermeture administrative à partir des faits reprochés à la pharmacie du Sud, dans le contexte actuel de crise du Covid-19 ?

Rigoureusement: aucun texte législatif communautaire ou national ne le permet.

Tout au plus ce qu’il était faisable, c’était la confiscation du stock restant de tests, le rappel de ceux déjà vendus, pour vérification de conformité.

Et en parallèle, si la législation en la matière le permet, une amende pouvait être infligée à la pharmacie.

Il se trouve qu’aucun texte n’existe pour s’appliquer à cette situation particulière où, la vente réalisée s’inscrit, à l’analyse, dans la lutte contre la propagation du Coronavirus dans notre pays.

Parce que oui: il est indéniable que le dépistage individuel participe de cette lutte, puisqu’il a pour objet de déterminer l’état de santé du patient à propos de cette pathologie.

Même en Occident où le virus est apparu avec bien plus de force destructrice que chez nous au Burkina Faso, les tests vendus par la pharmacie du Sud ne sont pas interdits à la vente.

Bien au contraire: il n’y a que de simples problèmes de logistiques qui empêchent leur vulgarisation.

À propos du test sanguin de dépistage du Covid-19, Marc Eloit, chercheur à l’Institut français, déclare:

« Pratiqué comme une prise de sang traditionnelle, il détecte a posteriori, des anticorps produits par une personne infectée par un agent pathogène. Il faut une dizaine de jours après l’infection pour que l’organisme les produise. »

Et il poursuit que:

« Cette méthode est très intéressante pour déterminer si des personnes ont été en contact avec la maladie, même si elles n’ont pas développé de signes cliniques, car elles étaient asymptotiques. »

Dans Le Figaro, Marc Eloit a avancé, à propos de ce test sanguin qui est au stade du prototype en France, que:

« Nous avons déjà un test prototype qu’il faut encore valider à l’Institut Pasteur. Nous devrions avoir une solution pour effectuer des centaines, voire des milliers de tests dans quelques semaines. »

[ Mardi 31 mars 2020 dernier, la société bretonne NG Biotech (spécialiste du diagnostic in vitro) , a annoncé le lancement d’un test sérologique « ultrarapide » qui permettra de détecter les personnes qui sont, ou ont été exposées au virus, y compris les porteurs sains. Il s’agit du premier test de ce type mis au point en France. ]

...lit-on dans « Santé Magazine » du 1er avril 2020.

Bon début de semaine avec cette pensée de Casimir Delavigne:

« Tout pouvoir excessif, meurt par son excès même. »

Tribune de :

Mr Mahamoudou SOULAMA

Consultant, Expert en Communication Politique, Aix-en-Provence (France)

(Juriste-Journaliste-Diplômé en Communication Politique)
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