Expéditions punitives envers la population, assassinats de prêtres, imposition de la charia : face aux exactions des terroristes, le peuple burkinabè tente de résister. Témoignage d’Amélie de La Hougue, responsable du service information de l’Aide à l’église en détresse (AED).
L’homme est grand, à la forte carrure, le regard fixe, il parle en mooré (la langue des Mossis, l’ethnie la plus importante du Burkina Faso), il nous raconte d’une seule traite l’attaque qu’il a vécue, comme pour ne pas risquer d’être submergé par ses émotions : « J’étais dans la sacristie pour régler les micros. Il y avait beaucoup de monde dans l’église et plus de places, donc je suis allé dehors. C’est alors que je les ai vu venir. »Les terroristes étaient une quarantaine ce jour-là, ils sont arrivés très vite, en moto, « même les guetteurs n’ont pas eu le temps de nous prévenir ». Ils ont encerclé l’église puis ont fait sortir les hommes. Philippe a réussi à se cacher dans la cour d’à côté. « J’étais à 4 mètres des terroristes, j’entendais tout. Ils ont demandé aux femmes de se convertir et de porter le voile. Puis ils ont sélectionné cinq personnes », raconte-t-il.... suite de l'article sur Autre presse