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Pourquoi les Ivoiriennes migrent-elles plus que les autres Africaines ?

Publié le mardi 24 mars 2020  |  infomigrants.net
Cérémonie
© aOuaga.com par CK
Cérémonie commémorative de la Journée internationale de la femme africaine par la Convention Internationale de l’Africa Femmes Initiatives Positives
La Convention Internationale de l’Africa Femmes Initiatives Positives (Afip), s`est ouverte le vendredi 02 août au siège du Conseil National des Droits de l’Homme à Abidjan-Cocody en marge de la Journée internationale de la femme africaine.
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Un récent rapport de l'ONU indique que les Ivoiriennes sont quatre à cinq fois plus nombreuses à migrer clandestinement vers l'Europe que les femmes des autres pays d'Afrique subsaharienne. InfoMigrants a rencontré à Abidjan plusieurs de ces femmes de retour d'un périple migratoire souvent cauchemardesque.

Même emploi, même marché, mêmes clientes… Rien n'indique que Yolande a tout perdu en tentant de migrer clandestinement en Europe il y a deux ans. Cette Ivoirienne de 39 ans est aujourd'hui à la tête de son propre salon de coiffure en plein coeur du marché de Youpougon, une vibrante commune du district d'Abidjan située dans l'ouest de la capitale de Côte d'Ivoire. "Je tresse et je vends aussi des mèches. J'ai ouvert il y a environ un an et cela commence à marcher, même s'il me manque un peu de matériel et de la marchandise", explique-t-elle en montrant son échoppe vide dans laquelle les clientes patientent souvent à même le sol. Les murs sont parsemés de mèches en faux cheveux que la patronne va chercher à Abidjan. "Avec mon employée, on travaille jusqu'à six jours sur sept. Sur une bonne journée comme le samedi, je peux avoir une dizaine de clientes, quelques nouvelles mais surtout des anciennes qui commencent à revenir".

Les "anciennes" sont celles que Yolande coiffait déjà avant son départ pour l'Europe. A l'époque, elle ne disposait pas d'un emplacement et d'un bail officiel comme c'est le cas aujourd'hui. "Il y avait souvent des déguerpissements (expulsions), on perdait tout à chaque fois", se souvient-elle. "Aujourd'hui mon commerce est très bien placé et il m'appartient vraiment." Sur un bon mois, Yolande parvient à réaliser un chiffre d'affaires de 300 000 francs CFA soit 457 euros avec lequel elle se rémunère ainsi que sa coiffeuse, et achète les mèches ou tout autre matériel nécessaire.
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